precision pointage laser

Les photos de la lune présentées ici ont été faites avec une simple mise en station à la boussole : pas besoin de laser . La lune est brillante, de gros diamètre, facile à cadrer avec des temps de pause extrêment faibles : l'astre parfait pour commencer en photo.

Et le laser pour les autres astres ?

Bon ... un gros avantage du système : on ne se casse pas le dos , on ne s'égratigne pas les genoux à ramper pour trouver la polaire dans un chercheur situé à 20-30 cm au dessus du sol ...exercice quasi impossible ... (plus on se rapproche du sol, plus ça sent le pipi de mulot). Avec une tige pour réhausser le chercheur polaire, on risque l'instabilité d'un montage maison (à moins que d'être un as...)

Avant la première sortie, un test laser a été réalisé dans une pièce noire : en balançant la table (ref balancier sur vidéo) , on pouvait déjà bien se rendre compte que le faisseau laser restait fixe, indiquant toujours le même point sur le plafond de la pièce. Cela signifiait que le centre du "cercle virtuel" était à présent matérialisé (petite victoire) , mais seulement sur les 2-3 mètres du sol au plafond. C'était plutôt de bonne augure pour la première sortie avec le nouveau dispositif.

Ce n'est pas aussi précis que Bigourdan (comme toute visée au chercheur polaire) mais pour ma part, passer 1h30 sur une mise en station "c'est pas mon but en astro" : rechercher, observer, capturer , faire des photos dans une certaine "mesure" ... échanger avec d'autres ... s'émerveiller et profiter de la nuit sont mes buts premiers.

D'autres méthodes de visées de la polaire existent et son efficaces à partir du télescope lui même et son largement décrites sur la toile.

A propos de but , pourquoi faire une mise en station plus précise ?

Simplement pour le confort à fort grossissement en visuel (surtout pour le planétaire), aller jusqu'aux possibilités de l'instrument, et faciliter la photographie, au moins pour garder l'objet dans le champ avec des focales de plusieurs mètres , pas tant pour la durée de la pose... et puis aussi pour montrer à un public qui ne manipule pas le tube.

Pour la photo, je n'ambitionne pas les longues poses en ciel profond mais des poses courtes de 5 - 15 secondes ensuite "additionnées" (stack) par logiciel, sur des focales résultantes adaptées. Le ciel profond reste un challenge.

Pour le planétaire, utiliser des focales "résultantes" (tirage+oculaire+barlow etc ...) longues est souvent nécessaire, même si les poses sont très courtes : une bonne mise en station reste un confort appréciable (et requis dans ce cas), surtout quand on doit manipuler un pc qui est en bas d'une échelle et que l'on a encore des choses à apprendre en matière d'imagerie. Pour la longue pose en profond , 5-15 secondes seraient pour cette installation un résultat sympa, et même ambitieux.

Le T400 (les dobsons en général) est lumineux et avec un capteur ccd noir blanc changé et très sensible, il est envisageable de réduire les temps de poses (le tube n'est pas du tout fait pour ça au départ faut-il le rappeler :foyer rentré, taille imposante, approche dobson, monture azimuthale, motorisation, guidage manuel difficile vu l'encombrement et la hauteur, pas de mollettes de déplacement des axes ... mais un gros diamètre à bon prix ...)

Conditions atmosphérique du test : ciel parfait (5/5) / 20°-22°C / vent de 20 Km avec quelques bourrasques à 30 - 40 Km ... pas idéal avec la voilure d'un T400 (jupe de protection et parre-buée non montés, moins de prise au vent). Le miroir a été mis en température avant le montage

La visée sur la polaire à pris moins de 5 minutes. C'était plutôt joli à voir et agréable à faire (pour une première , c'est pas mal) . Simple, intuitif et sans prise de tête !

On remarque sur les photos de la table que la base de celle-ci pivote horizontalement (voir vidéo et 2 butées de réglages sur le pignon de la table pour un mouvement horizontal ), ce qui est une façon de faire un réglage fin sans bouger les pattes de la tables après la mise à niveau au niveau à bulle.

Sans ce système : bouger toute la table à la main (ou se fabriquer une base pivotante qui repose elle aussi sur des "billes de roulement", mais il en faudra une bonne vingtaine et une plaque d'acier )

Après réglage sur la polaire, vérification de la latitude (juste pour cette première fois) : le laser a été remplacé par un inclinomètre (placé sur l'équerre). L'inclinomètre a indiqué la latitude du lieu d'observation à 0,2 degrés près . Vu le type d'inclinomètre utilisé et son étalonnage, la précision obtenue est donc estimée à +- 12 secondes : un petit moment de satisfaction ... l'utilisation de jumelles devrait améliorer encore le pointage (témoignage d'un astronome amateur sur webastro qui pratique avec des jumelles)

Mais il restait le plus important : ça donne quoi à l'oculaire ?

Là, j'ai eu un moment de doute avant de passer à l'oculaire : une fois les 60 Kg du dobson posé sur la table, n'y aura-t-il pas une une "flexion" des matériaux qui viendrait dérégler l'ensemble ? Je décide alors de laisser l'inclinomètre en place et de poser un genoux sur la table en appuyant de tout mon poids, l'autre jambe sur le sol pour ne pas me casser la gu... en cas de bascule . L'inclinomètre bouge de 0,2° - 0,3 °, soit 12 à 18 secondes. Je note bien l'inclinaison indiquée sur l'inclinomètre et l'écart constaté (à vide, sans mon genoux dessus ) puis commence à installer le dobson.

Le ciel était encore clair et le montage du dobson a pris ensuite 25 minutes, transport inclus (10 mètres à faire et j'ai pris mon temps) . Par chance, aucune collimation nécessaire (pupille de l'oeil dans le centre de la pastille du primaire, c'était suffisant : beau diamant sur les étoiles, cercles concentriques non testés, ça me gonfle ).

J'avais vu juste : latitude modifiée de 0,2° par le poids du Dobson. Je compense en tournant la molette de réglage (secteur sud) afin de revenir à la latitude du lieux d'observation initalement relevée au laser.

Afin de ne plus utiliser d'inclinomètre à l'avenir , j'ai noté le tour de molette (très peu !) de correction due au poids du dobson , c'est largement suffisant : je préfère faire confiance à l'ajustement visuel au laser qu'à l'inclinomètre utilisé.

Et à l'oculaire ? Test sur VEGA déjà haute puis dans la soirée sur Mirach levante à l'Est (plein ouest bouché à l'observation ce soir là)

Oculaire de 26 mm pour une focale de 1829 mm (G= 70 X) : RAS, c'est dans le champ en plein milieu et je n'ai pas eu la patience d'attendre que ça bouge (le vent s'en est chargé après un moment) , un "bouger" mais en restant dans le champ pas mal placé.

Oculaire de 5 mm (G=366 X) : idem, mais là ce n'est pas le vent qui a (très légèrement) bougé l'étoile, c'est un defaut de la table qui parfois a des humeurs (ergot d'entrainement mal serré / à réajuster ...) : un "bouger" brutal après un "bon moment" en restant malgré tout pas mal placé dans le champ également. Test concluant .

L'utilisation d'un oculaire réticulé et d'un chrono fera l'objet d'un prochain test avant la photo "longue pose" (tout cela prendra du temps avant de remettre ces pages à jour) : afin d'éviter les déconvenues éventuelles en ayant installé tout le matériel photo pour rien.

Un ver luisant s'excite sur la led rouge de mon boitier de commande moteur : il se croit ou celui là ? je le vire gentillement ... il est revenu dans les minutes qui ont suivi ... je le vire à nouveau près d'un autre ver luisant (en fait un insecte à 6 pattes lumineux, coléoptère, le lampyre photo snovae.free.fr/spip.php?article63) repéré à quelques mètres, ils ont du s'entendre ;-) . Ce n'est pas parce que la led est rouge qu'on peut tout se permettre ! ;-)

Un nouveau test à X 500 ou + en défocalisé est à réaliser une prochaine fois, sur une étoile brillante, cela permettra de mieux apprécier les mouvements sans réticule (mon réticulé est un 9 mm peu lumineux X 203 ).

La photo, c'était trop pour cette soirée qui s'est achevée à 4 h du matin, ou j'ai aussi craqué sur M27 qui laissait voir 3 étoiles de magnitude 13,5 ... sans parler de NGC 404, une lenticulaire de magnitude 11 (a)perçue pour la première fois (par hasard) près de Mirach ...et M57 poussée à 366 X ... et d'autres ou je n'ai rien chronométré du tout et observé en oubliant la mise en station , le suivi, ne voyant que l'objet dans le champ : c'est sans doute ça le meilleur test et le but final, oublier les contraintes. D'aucun a dit "la technique ne distingue pas l'homme de l'animal et de l'oiseau qui fait son nid" : cette "technique", l'outil, ne doit pas être un but et occulter le plaisir de l'observation qui reste la finalité, observation avec (sur) photo ou pas.

Les puristes du Dobson en savent quelque chose et à ce titre, je pense à ceux qui règulièrement nous font partager leurs dessins, conjonction de la rencontre entre un astre, un observateur et un artiste : un moment d'émerveillement et de précision bien plus gratifiant qu'un petit laser installé au centre d'un axe ! La course à l'équipement, au diamètre supérieur est un frein à l'épanouissement de l'astronome amateur. C'est souvent une source de déception car plongé dans l'insatisfaction permanente ... et la frustration.

Travailler avec son instrument, quelqu'il soit, est pour ma part et depuis toujours une conduite, et je reviens souvent à mon premier outil : des jumelles , elles apportent une autre façon d'aborder le ciel, plus globale.

Ce soir là, les joies du Dobson en gros diamètre m'ont emporté comme un jeune chien fou parti dans les blés à la chasse au mulot ! ouaf !

Conclusion :

Les conditions venteuses de la soirée ont certes géné mais dans l'ensemble, j'ai constaté un meilleur confort.

Le rapport temps de mise en station/qualité du suivi est vraiment bon en visuel. C'est un excellent moyen de mise en station, facile et intuitif ...et il n'est pas interdit de compléter avec un Bigourdan ou les autres méthodes pour affiner encore , comme pour tout instrument après une visée polaire. Une mise en station "fine" est quoiqu'il en soit indispensable si l'on souhaite faire des poses longues.

Bricolage validé dans les conditions du test. Découverte du comportement du lampyre devant un signal rouge (probablement un mâle ;-) )

Plus tard, on verra ce que la photo donnera, d'autres difficultés liées à l'instrument lui même sont à résoudre (le système de frein adapté sur l'axe azimutal de la partie Dobson à été très utile lors des petites bourrasques, il le sera tout autant en photo ... ), et je dois encore revoir les jeux optiques et me familiariser un peu plus avec la cam . Les 5-15 secondes de lumière recherchées en suivi continu "semblent" (rien n'est certain) à présent accessibles : ouaf ! Mais cela reste ambitieux : la photographie longue pose est la maîtrise d'une longue chaîne de paramètres combinant des éléments optiques et mécaniques que même les montures du commerce, plus performantes , n'atteignent qu'au prix d'équipement complémentaires de suivi. Profil bas en attendant la suite ...

La visée laser de la polaire devra quoiqu'il en soit être affinée par les méthodes habituelles. Il n'est pas envisageable de faire une correction de suivi par auto-guidage sur mon équipement, l'utilisation d'un diviseur optique, ou d'une lunette guide (c'est mieux), permettrait cependant de garder à l'oeil l'objet photographié et d'effectuer quelques corrections éventuelles : une motorisation 2 axes serait un plus car la manipulation du tube (manuelle) est peu indiquée en pose longue (l'échelle y est aussi pour quelque chose : sur des diamètres inférieurs et instrument plus petits, des amateurs "de talent" sont parvenus à des résultats qui méritent un coup de chapeau : comme quoi tous les instruments ont leurs avantages et inconvénients et à moins que de s'appeler crésus, l'instrument idéal n'existe pas)

A confirmer donc avec plus de focale résultante (projection oculaire et/ou barlow + tirage) car c'est implacable pour juger d'une mise en station associée à un montage optique et mécanique : en tout cas, c'est déjà devenu un "pullman" pour le visuel ... voir la mise à jour du 9 septembre et un premier essai photo avec 6 mètres de focale