Les boîtiers



Ici, vous pouvez donner libre cours à votre créativité et votre sens de la mécanique ! Tout ou presque est envisageable, à condition de correspondre au cahier des charges (résistance mécanique, étanchéité, place interne pour les composants, dissipation thermique...). Ceci est également valable pour les boîtiers d'accus.

Faire du neuf avec du vieux

Le plus simple en apparence (l'expérience prouve que ce n'est pas toujours le cas) est "d'upgrader" sa vieille frontale en remplaçant l'antique ampoule par une ou des leds. On garde le bénéfice d'un boîtier éprouvé et déjà fixé sur le casque, mais les embûches sont souvent plus nombreuses qu'on ne le pense:

    • Ne remplacer que l'ampoule en gardant tout le reste demande souvent de souder la led (ou les fils) sur un culot. Comme on n'en trouve pas de neufs à la pièce, il faut casser proprement une vieille ampoule... Le résultat n'est pas toujours propre.

    • Le câblage. Avec le temps et l'humidité, les fils se corrodent souvent à l'intérieur même de la gaine, ce qui leur fait acquérir une résistance interne loin d'être négligeable puisqu'on travaille en basse tension. En plus, leur résistance mécanique et aux courants forts, elle, diminue (p. ex. sur ma vieille Duo, près de la moitié de la puissance "disparaissait" dans le câble...). Heureusement, il est facile de les repérer: un simple Ohmmètre doit vous indiquer une résistance la plus proche possible de zéro. Dans le pire des cas, une couleur foncée et des fils sur lesquels la soudure "fait boule" vous inciteront à les changer sans remords.

    • Les contacts et la polarité. Sur la Duo toujours, les fils ne sont pas soudés mais enfichés dans des fentes qui rouillent. Selon les modèles et l'époque, la polarité change... Deux facteurs de faiblesse supplémentaires (voire de décès pour les leds alimentées à l'envers!)

  • Vérifier si l'interrupteur en place peut supporter le courant qu'on veut lui faire passer. Sinon, le changer (et prévoir large, mécaniquement et électriquement!).

    • Faire de la place pour les nouvelles leds, circuit imprimé ou de commande, réflecteur et optiques, et les placer soigneusement, demande patience et délicatesse... Ou alors un bon coup de "Dremel" !

    • La dissipation thermique doit être soigneusement étudiée. Si les leds chauffent trop, le rendement s'écroule et leur durée de vie se réduit. Dans le pire des cas, elles "claquent" purement et simplement. Prévoir des dissipateurs adaptés.

    • Au niveau de l'étanchéité, il y a fort à parier que tout sera à revoir également, et pas toujours comme on le croit généralement... Par exemple, pour ma vieille Duo, j'ai trempé toute la plaquette supportant les leds dans du vernis polyuréthane (en épargnant le bout qui fait optique) pour qu'elle ne rouille pas, et remplacé la vitre plastique par un polycarbonate ovale sans joint. Ainsi, ma lampe se remplit et se vide facilement sans dommages; même en plongée, ce système donne toute satisfaction. L'eau sous terre ne provoque pas de "court-circuit" directement comme on le croit habituellement (et même en 220V...).

    • Côté accus, une adaptation s'impose également; il faut faire au cas par cas (voir dans la galerie photo, les adaptateurs pour 3 ou 4 accus Ni-mh, ou les "fausses piles 4,5V" farcies avec 3 Li-ion coulés dans du silicone).



Do it yourself!

    • On peut aussi remplacer une partie du boîtier d'origine (intérieur et/ou extérieur) par un élément d'une autre lampe ou des modules manufacturés. On peut également détourner des objets courants de leur utilisation première; je suppose que vous aurez remarqué mes têtes de "Zoom" à ailettes et mes boîtiers d'accus réalisés sur base d'une petite plate d'alcool en inox... Le choix est vaste: à vous d'exprimer vos talents de bricoleur.

    • Il existe des boîtiers destinés à l’électricité (type boîte de dérivation, en matériau synthétique: pas mal pour les accus...) ou à l’électronique (en fonte d'aluminium: bonne dissipation). A l'achat, faites attention à l'Indice de Protection (IP) qui vous indique l'étanchéité de base du produit (IP67 p. ex.). Par la suite, chaque trou que vous ferez, chaque élément que vous ajouterez sera susceptible d'introduire une fuite ou une faiblesse potentielle, d’où l'importance de faire les bons choix au départ et de construire très soigneusement le boîtier (qui dit précision, dit outils adaptés).

    • On peut parfois se procurer des têtes de lampe en aluminium tourné. Ça fait évidemment plus classe sur le casque, la dissipation est meilleure (alu plus épais et ailettes tout autour), et la présence d'un pas de vis facilite suivant les cas l'ouverture et/ou la pose du hublot. Toutefois, vu la forme circulaire, la disposition des éléments à l'intérieur est souvent plus compliquée. L'idéal serait d'avoir le matériel pour les usiner soi même (ou connaitre quelqu'un qui puisse le faire) !

    • Une autre piste "do it yourself" serait de mouler ses boîtiers. Une résine (époxy, polyester, polyuréthane...) n'est pas trop compliquée à mettre en œuvre; le plus délicat est finalement de réaliser le moule (+contre-moule), mais on trouve des tas de vidéos explicatives sur le net, ou encore de les imprimer à l'imprimante 3D...

Accessoires & finitions

Un boîtier s'accompagne d'une série d'accessoires à ne pas négliger:

    • Un système de fixation au casque. Doit-on pouvoir décrocher facilement le boitier du casque (griffe, clips...), veut-on pouvoir l'incliner (pattes, arceau...), et dans quelles limites ?

    • Le choix de la visserie est crucial pour une fixation durable de tous les éléments. Elle doit bien sûr être solide (voir la classe de résistance), mais aussi inoxydable dans les conditions souterraines (plusieurs types: zingué, bichromaté, A2, A4,...). Il faut en outre qu'elle ne se dévisse pas toute seule (écrous autobloquants ou Nylstop.

    • En fonction du choix du hublot (plexiglass et ses dérivés, verre trempé, polycarbonate) et du boîtier, la fixation sera différente (vissage+joints, collage, soudure...).

    • Les contraintes thermiques imposent parfois l'installation de masses d'inertie à l'intérieur, de dissipateurs extérieurs (calcul et exemples), de ponts thermiques entre les différents éléments, etc. Et les pâtes et colles thermiques adaptées (voir ce comparatif).

    • La sortie du câble est toujours un élément délicat (presse-étoupe: matières, filetage M ou PG, joints,...), ainsi que l'interrupteur (type, étanchéité, protections,...).