Techniques légères


Techniques légères en spéléo

Depuis le tout début de la spéléologie, le poids du matériel a toujours été un problème à surmonter lorsqu'il s'agit d'aller loin ou profond... Heureusement, nous sommes déjà très loin des énormes échelles de cordes ou des canots de Martel, et la technique ne fait qu'évoluer, mais regardons de plus près s'il n'y a pas moyen de se soulager encore un peu (et sans sacrifier la sécurité, faut pas déconner...).

Attention qu'il s'agit de techniques au départ de pointe, réservées à de très bons techniciens, et qu'il n'est pas question ici de vous pousser à passer aux lunules ou à la manille textile du jour au lendemain. Mais l'apprentissage doit être une évolution continue, et comme certaines sont déjà assez répandues, il vaut mieux savoir de quoi il s'agit pour adopter les bons gestes si on se retrouve face à un tel équipement...

Un peu de lectures volontairement déjà un peu dépassées et non exhaustives, juste pour vous donner le goût de vous renseigner et vous inscrire à une formation sur le sujet. Plus que tout autre matière, il vaut mieux je crois l'apprendre par la pratique avec des gens qualifiés !

Techniques Light v2.0.pdf
Cahier efs 14.pdf
Le B.A.BA des techniques légères 02032017.pdf
Dyneema Cordelette v1.2.pdf

Du côté du canyoning...

Là aussi ça a bien bougé... beaucoup d'évolutions du côté du matériel (descendeurs, longe pyrénéenne, etc.) et surtout évolution de la gestion des frottements, mains-courantes, rappels en butée, débrayables du haut ou du bas, rappels guidés, etc.

Encore une fois, bien que pour le canyoning la documentation et les tutos comme l'exemple ci-contre sont beaucoup plus faciles à trouver, il vaut toujours mieux suivre une formation spécifique et pratiquer avec des équipiers techniquement au point.

Par contre, une petite critique personnelle, je vois souvent des spéléos fraîchement sortis de formation vouloir à tout prix utiliser leurs derniers acquis dans toutes les situations, et comme il ne maîtrisent pas toujours encore bien, on se retrouve à exploser le timing. "Tricoter" un rappel débrayable dans un R3 sec et sans frottements est pour moi vide de sens, et quand cela se répète à chaque obstacle les retards deviennent importants, ce qui me gêne pour deux raisons:

  • Une nouvelle technique ne doit pas faire totalement oublier les anciennes, il faut bien sûr rajouter des cordes à son arc, mais choisir avec pertinence la technique la plus adaptée à chaque obstacle, groupe, etc. Dans certains cas, une bonne vieille descente en double est bien plus safe pour la corde qu'un débrayage (poids réparti sur deux brins, donc moins d'élongation, et surface de contact doublée...).

  • Le facteur temps est une variable importante en canyon, pour l'état de fatigue des troupes bien sûr, mais même si on a évidemment pris la météo avant le départ il vaut toujours mieux en montagne être sortis des passages délicats avant l'heure possible des orages.

Il faut faire la balance avec discernement, et envisager l'entièreté de la course, surtout si elle est très longue et/ou technique, avec nages, bivouacs, etc.

Pour en revenir aux techniques légères,

personnellement, j'utilise depuis des années des cordelettes de 5mm qui me rendent bien des services. C'est en fait de la drisse de voile, pré-étirée donc très statique, très légère et résistant tout de même à 900kg (je me suis jeté plusieurs fois sur un bout test en facteur 2 sans arriver à l'entamer). J'en ai toute une panoplie en longueurs multiples de 20m, que j'utilise pour rappeler les "vraies" cordes (en les raboutant s'il faut, et vu la légèreté on peut aussi les lancer à l'autre bout de la vasque, etc.).

Mais elles peuvent aussi servir à l'occasion pour une main-courante, comme cordelette de réparation ou pour doubler un amarrage, comme corde d'intervention en eaux vives (dans un mini-kit), voire en cas de gros souci comme équipement fixe et sacrifiable pour "se sortir" du canyon en catastrophe.

Bon, c'est clair que ce n'est pas fait pour descendre en rappel à la place d'une corde sérieuse (comme sur la photo ci-contre), mais nous l'avons déjà expérimenté pour voir (dans un lieu safe) et ce n'est pas si insécurisant qu'on pourrait le croire... C'est très très statique, mais du coup pas trop de frottements (heureusement, ce n'est vraiment pas fait pour!), et mon stop s'arrête même dessus :) Bon, à garder dans un coin du kit en cas de vie ou de mort on a dit...


Essai gag de cordelette