Ascension

2013 L’Icône de l’Ascension

Créer en se retirant…

Cette icône de la fête de l’Ascension participe pleinement au mystère Pascale ! La mort physique de Jésus sur la croix a préparé sa Résurrection, son Ascension annonce le don de l’Esprit.

Le ciel dont il est question dans le récit de l’Ascension du Christ n’est pas seulement la réalité physique qui se trouve dessus de nos têtes, il dépasse notre perception de l’espace et du temps. Et nous comprenons bien, nous qui sommes chrétiens, que les réalités spirituelles ne s’opposent pas aux réalités terrestres, mais qu’elles se complètent, et même qu’elles s’enrichissent l’une l’autre. Ainsi lorsque nous admirons un beau ciel, un beau couché de soleil, notre cœur peut, de la contemplation, s’ouvrir à une Action de grâce pour son Créateur.

C’est ainsi que, notre espérance du ciel peut transfigurer, nourrir et féconder notre vie.

Il y a évidemment un paradoxe entre le départ de Jésus qui s’élève et disparaît dans le ciel, et les dernières paroles de l’évangile de Matthieu, « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». D’un côté Jésus part, d’un autre il nous dit qu’il est toujours avec nous !

Cet éloignement du Christ n’est pas un abandon, c’est une condition pour notre évolution chrétienne. Cet éloignement participe à l’achèvement de notre création. Car c’est justement dans la distanciation provoquée par ascension du Christ, que se trouve la fécondité de notre relation avec Dieu. Jésus n’est pas monté au ciel parce qu'il était fatigué ou trop vieux, ou qu’il n’aurait plus rien à nous dire, mais fondamentalement il s’est retiré pour engendrer en nous notre vocation proprement chrétienne, celle d’être nous-mêmes le signe de sa présence.

Certes, nous sommes indignes d’une telle représentation, mais telle est pourtant la volonté de Dieu. Saint Irénée résumait cette volonté divine dans cette belle formule: « Dieu s’est fait homme, pour que l’homme devienne Dieu ».

On pourrait même ajouter: et il fallait que Dieu se distancie de l’homme pour qu’il puisse pleinement participer à sa divinité. Déjà, dans le récit de la création, lorsqu’il est dit que Dieu se reposa le 7ème jour, c’était l’annonce de cette vocation. Dieu se retire pour laisser l’humanité achever son œuvre.

L’ascension du Christ, c’est aussi la promesse du don de l’Esprit saint.

Nous l’entendons bien dans les paroles du Christ, son départ n’est pas une soudaine absence de présence, mais un échange de présence, le Christ reste, mais sous une forme nouvelle, c’est l’esprit qui vient habiter notre cœur et le cœur de notre Église.

Seigneur, donne-nous par la méditation de cette icône de l’Ascension la force d’être, plus encore, le signe de ta présence, dans un monde qui est en attente de ton salut, amen.