Skylon & A2
Vers l'infini et au-delà !
Equipés de nouveaux moteurs, des avions supersoniques permettront de faire des allers-retours entre la Terre et la Lune ...
De nouveaux moteurs d'avion, ultra-puissants, s'apprêtent à révolutionner le ciel.
De l'autre côté de la Manche, l'entreprise Reaction Engines Limited, dans laquelle le gouvernement britannique a investi 72 millions d'euros, a donné naissance au turboréacteur Sabre.
Ce bijou de technologie équipera un engin capable d'effectuer des allers-retours entre la Terre et l'espace. Selon Alan Bond, directeur et fondateur de Reaction Engines, "ce moteur permettra de rejoindre n'importe quel point du globe en quatre heures ou de se placer en orbite autour de la Terre".
L'innovation majeure du Sabre ? Sa capacité à refroidir, de manière beaucoup plus efficace qu'auparavant, l'oxygène comprimé, un gaz qui sert à la combustion de l'hydrogène, le carburant de l'aéronef. En amenant l'air, devenu extrêmement chaud sous l'effet de la compression de 1000°C à - 150°C en à peine un centième de seconde, le turboréacteur peut tourner à plus haut régime, donc aller plus vite, pendant plus longtemps, sans risque de surchauffe.
Des essais dès 2020
Le décollage du premier vol expérimental est prévu en 2020, à bord du Skylon, un avion développé par Reaction Engines, qui a vocation à emmener, à terme, ses passagers dans l'espace.
D'une longueur de 82 mètres, ce vaisseau pourra transporter une trentaine de voyageurs ou apporter le ravitaillement, nécessaire à une station spatiale, avant de revenir sur Terre. Grâce au système de refroidissement amélioré, il pourra, dans sa phase de décollage atmosphérique, atteindre la vitesse de Mach 5.5, soit 6700 km/h environ.
Contrairement aux navettes spatiales et aux fusées, qui utilisent d'encombrants réservoirs d'oxygène, il s'alimente uniquement d'air ambiant. A la clé, un gain d'énergie, mais aussi de place : le Skylon économise près de 250 tonnes de carburant à transporter.
Ce vaisseau devra néanmoins stocker un minimum d'oxygène car, une fois sorti de l'atmosphère, le moteur Sabre redeviendra un propulseur de fusée classique.
Un programme de l'Agence Spatiale Européenne nommé Lapcat a permis de faire émerger d'autres projets de moteurs révolutionnaires. Cofinancée par la Commission Européenne, cette initiative, clôturée fin 2013, a alloué 17 millions d'euros à des universitaires et des industriels pour définir le profil des avions supersoniques de demain.
Dans ce cadre, Reaction Engines a imaginé un second moteur à hydrogène du même type que le Sabre : le Scimitar. Ce moteur a vocation à équiper un avion commercial long courrier de 140 mètres (soit deux Airbus A380). Nommé A2 par Reaction Engines, il serait capable de transporter 300 passagers à la vitesse Mach 5 (6200 Km/h), sur une distance allant jusqu'à 20000 kilomètres. En quatre heures et demie, il pourrait relier Bruxelles à Sydney en Australie (18700 kilomètres en passant par le pôle Nord et le Pacifique pour éviter les zones densément habitées). A ce jour, le projet reste toutefois au stade de l'ébauche.
Toujours au sein du programme Lapcat, un organisme français, l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera), a choisi de miser sur une autre technologie prometteuse, qui arrivera à maturité entre 2040 et 2050, "Les statoréacteurs et super-statoréacteurs".
Contrairement aux turboréacteurs, comme le Sabre, qui compriment mécaniquement l'air qui les approvisionne, un statoréacteur comprime l'oxygène en l'acheminant à haute vitesse à travers un conduit de plus en plus étroit. Le super-statoréacteur, lui, fait encore mieux car il est capable d'utiliser de l'air arrivant à une vitesse supersonique.
Le défi est de transposer ces réacteurs à des avions et de les rendre réutilisables plusieurs fois. Ce nouveau saut technologique donnerait un coup d'accélérateur inédit à nos avions. "Le statoréacteur est plus robuste, plus efficace qu'un turboréacteur et permet d'aller plus vite, jusqu'à Mach 8 ou Mach 10".
Avec un tel moteur, l'avion A2 de Reaction Engines pourrait relier Bruxelles à Sydney en moins de deux heures.
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