J12 : Lundi 20 mai 2019
J'avais gardé pour aujourd'hui une journée de marge devant nous permettre de compléter éventuellement notre exploration de la région de La Canée avant de rejoindre notre destination suivante, Chora Sfakion, située à nouveau sur la côte sud. Mais Hervé ayant renoncé à la plongée, nous avons largement pu réaliser en deux jours tout le programme prévu. Nous pouvons donc poursuivre dès ce matin vers Chora Sfakion et entamer avec 24 heures d'avance notre plan de visites et de randonnées dans le secteur.
Nous quittons par conséquent Douliana pour un trajet d'une petite cinquantaine de kilomètres à travers la montagne. A mi-parcours, la route devient de plus en plus spectaculaire, surtout quand elle pénètre dans la gorge d'Imbros puis finit sa course au niveau de la mer après une série impressionnante de lacets.
Vite une petite photo au passage, nous aurons l'occasion d'y revenir ultérieurement.
Car nous sommes à la bourre. Nous souhaitons en effet prendre le bateau à destination de Loutro. De là, nous reviendrons à pied à Chora Sfakion en longeant la côte, ce qui correspond à la randonnée n°27 du guide Rother.
Nous avons tout juste le temps de nous garer à Chora Sfakion (il est 10 h 25), le bateau est déjà prêt à lever l'ancre.
Une vingtaine de minutes plus tard, nous débarquons à Loutro, village typique, avec un petit air d'île grecque, uniquement accessible par la mer.
Seul port naturel de la côte Sud, ce tout petit village de pêcheurs s'étire en un croissant de maisons bleu et blanc autour d'une étroite plage de galets.
Notre randonnée démarre à l'est de la plage, mais nous décidons de faire d'abord un petit détour vers l'ouest, histoire de mettre dans la boîte la chapelle perchée sur la falaise et la vue du village depuis ce belvédère.
Puis, après avoir été obligés de traverser les terrasses de tous les restaurants, nous voilà engagés sur un tronçon du sentier E4 (ce GR crétois) que l'on distingue à peine à flanc de paroi. Il est 11 h 30.
En nous retournant, le village commence à disparaître progressivement derrière plusieurs caps.
Même si le ciel est très légèrement voilé, la chaleur est intense à cette heure de la journée, surtout qu'il n'y a pas d'ombre sur le parcours. Alors, en arrivant à proximité de la baie de Timios Stavros, nous trouvons le lieu propice à une baignade.
Bien rafraîchis, nous crapahutons de plus belle, n'hésitant pas à nous écarter très légèrement du chemin pour aller sonner la cloche de cette jolie chapelle.
A ce stade de l'itinéraire, nous commençons à apercevoir au loin… le but de notre randonnée, la petite ville de Chora Sfakion et ses maisons étagées sur le flanc d'une falaise.
Nous ne tardons pas à dominer le point d'intérêt principal du trajet, à savoir la plage de Glyka Nera (ou plage d'eau douce). Elle tient en effet son nom des sources d'eau douce qui jaillissent directement sur la plage, une aubaine pour les amateurs de camping sauvage nombreux sur ce tracé de grande randonnée.
Les amateurs de boissons fraîches ne sont pas en reste non plus. Quand le sentier rejoint le bord de mer, on peut ici se désaltérer au Mermaid Island Bar, construit sur un rocher dans l'eau.
Jusqu'à présent le cheminement s'est effectué sur un sentier certes étroit mais bien tracé. Très rocailleux et par endroits carrément taillé dans le rocher, il devient maintenant plus confus et plus exposé.
Cherchez-moi !
Dernier petit coup d'œil sur le versant exposé que nous venons de traverser avant de finir le parcours sur le bitume jusqu'à Chora Sfakion.
Une magnifique randonnée côtière de 7 kilomètres faite en 3 heures, arrêts compris, avec un dénivelé de 230 mètres, qui laisse à penser que nous devrions nous plaire dans la région.
Une impression immédiatement confirmée quand nous prenons la direction de notre hébergement. Une impressionnante route en lacet part de Chora Sfakion et grimpe sur un plateau à 600 mètres d'altitude, couvert d'oliviers et de cultures et dominé au nord par le massif du mont Pachnes, point culminant des montagnes Blanches (2453 m).
C'est là, à Anopoli, que nous avons prévu de nous établir pour quatre nuits dans l'un des Madares Apartments.
En un coup d'œil, nous sommes conquis : par l'accueil souriant d'Antonia, l'intérieur moderne et clair du logis, la grande terrasse, la belle vue à la fois sur la montagne et sur la mer.
Pourquoi avons-nous choisi Anopoli plutôt que Chora Sfakion pour l'hébergement ? D'abord parce que nous avons été séduits par les appartements de Madares, encensés par Viinz dans son blog, et parce qu'à 2 kilomètres à l'ouest d'Anopoli se trouvent les gorges d'Aradena dont la beauté n'a rien à envier, paraît-il, à celles de Samaria.
Alors quand est-ce qu'on va les voir ? Il faut d'abord que j'arrive à convaincre Hervé plutôt frileux à l'idée d'entreprendre cette longue randonnée classée noire dans notre guide, avec des passages exposés qu'il craint vertigineux d'après les descriptions qui en sont faites.
Pour l'instant, nous comptons profiter, sur la terrasse, de l'environnement dépaysant qui nous entoure jusqu'à ce qu'une "pluie" de taches jaunes ne vienne interrompre ce doux intermède. Des déjections qui proviendraient du vol de propreté des abeilles au printemps.
Dans ces conditions, c'est depuis l'intérieur douillet de l'appartement que nous continuons à apprécier la vue.
Distance parcourue dans la journée : 62 kilomètres.