J13 : Mardi 21 mai 2019
Je n'ai pas réussi à convaincre Hervé, alors ce ne sont pas vers les gorges d'Aradena que nous nous dirigeons ce matin mais vers celles d'Imbros réputées beaucoup plus faciles.
Il s'agit d'une randonnée en aller simple de 6,7 kilomètres, indiquée en bleu et correspondant à l'itinéraire 31 du guide Rother. Le parcours linéaire impose de trouver un moyen de transport pour rallier l'une ou l'autre des deux extrémités si l'on veut éviter d'avoir à faire l'aller-retour.
En ce qui nous concerne, nous choisissons de nous rendre à Komitades, terminus du parcours dans les gorges (sens nord-sud) où nous laisserons la voiture devant la taverne de Giorgios. C'est son épouse Annette, une Munichoise, qui nous conduit ensuite jusqu'au point de départ, de façon assez sportive d'ailleurs, en coupant les virages à la crétoise ;-) Coût du transfert : 25 €. On peut bien sûr aussi faire le contraire : aller au point d'accès nord en voiture et demander un taxi à l'extrémité sud. Enfin, il doit y avoir possibilité de rallier l'un ou l'autre point en bus, mais c'est un peu plus compliqué et moins fiable.
Revenons par conséquent à notre solution !
Annette nous dépose à la taverne Porofarango sur la route reliant Vrysses à Chora Sfakion, celle-là même que nous avions empruntée la veille pour atteindre la côte sud.
Il est 10 h 15. Sur le parking, un groupe de randonneurs français est prêt à s'élancer, nous nous dépêchons de partir avant eux. Mais très vite et avant même de d'arriver à la guérite d'entrée (2,50 € par pers.), nous rattrapons un autre groupe, de Français eux aussi, manifestement pas très habitués à marcher. Par comparaison, nous pouvons nous enorgueillir d'avoir un rythme soutenu, une façon de prendre notre revanche sur les nombreuses fois où nous nous faisons dépasser par des marcheurs plus jeunes et/ou plus entraînés.
Après avoir doublé au pas de course toute la file de randonneurs du dimanche, nous voilà enfin tranquilles pour apprécier les particularités de cette gorge.
D'abord assez large, le canyon se resserre progressivement jusqu'à mesurer 1,60 mètre seulement au passage le plus étroit. Signalons que les parois sont ici plus resserrées que dans le passage des Portes de Fer des gorges de Samaria, mais elles ne sont pas aussi spectaculaires car moins hautes.
Comme prévu, la progression est facile, majoritairement sur un kalderimi pavé, et en pente descendante douce, ce qui explique notre cadence rapide.
Dans ces conditions, on peut apprécier le paysage à loisir sans craindre l'entorse de cheville.
Nous sommes si bien lancés que nous ignorons totalement l'aire de repos installée dans un petit élargissement de la gorge, mais consacrons un instant à cette imposante arche aux teintes de terre et d'ocre.
Après avoir dépassé le check point sud, il n'y a plus qu'à nous diriger à droite vers le village (de Komitades) où l'on nous alpague devant chaque taverne pour nous proposer un taxi. Non, merci, nous avons déjà tout prévu et retrouvons notre voiture devant l'établissement de Georgios et Annette.
Retour vers midi soit 1 h 45 en tout, moins que la durée estimée par le guide Rother qui prévoit 2 heures. C'est vrai que nous avons eu une cadence d'enfer !
Ce rythme soutenu s'explique peut-être aussi par la météo, le ciel étant resté voilé toute la matinée.
Malgré cela, la chaleur est bien présente alors que nous nous installons pour le pique-nique sur la plage de Llingas à Chora Sfakion, une plage de sable gris où le ressenti est largement supérieur aux 30 degrés ambiants. Alors nous ne faisons pas long feu en bord de mer, préférant pour le moment la fraîcheur des murs de notre appartement.
Quand on se décide à ressortir vers 16 heures, il se met à pleuvioter. Dans ces conditions, si une nouvelle randonnée est d'emblée compromise, une excursion en voiture reste possible. Objectif : explorer la route entre Anapoli et son terminus d'Agios Ioannis.
Entre les deux, on trouve le hameau abandonné d'Aradena dominant les parois impressionnantes des gorges du même nom reliées par un pont de 138 mètres de hauteur où certains jours on peut apercevoir quelques fous d'adrénaline y pratiquer le saut à l'élastique.
Pour nous, c'est l'occasion de repérer les lieux et les différents accès aux gorges d'Aradena, randonnée que nous espérons réaliser sous peu. Demain peut-être ?
En attendant, dîner à Anopoli Taverna, excellentissime aussi bien pour le contenu des assiettes que pour l'accueil, le service et le prix défiant toute concurrence. Une telle adresse mérite qu'on y revienne !
Distance parcourue dans la journée : 63 kilomètres.