« Questionnements autour de la gestation pour autrui » Karine Bréhaux & Dr Béatrice Delépine-Panisset, Revue d'Ethique et de Théologie morale, n°282, décembre 2014

« Questionnements autour de la gestation pour autrui » Karine Bréhaux & Dr Béatrice Delépine-Panisset, Revue d'Ethique et de Théologie morale, n°282, décembre 2014 [...]

Les débats autour de la naissance suscitent de vifs mouvements sociaux. Ils interpellent les communautés politiques et scientifiques sur les limites à définir dans l’encadrement des pratiques relatives à la naissance. Les difficultés des débats bioéthiques relatifs à la naissance ont amené la société civile à faire intervenir le législateur. On demande l’avis à l’homme de loi, pas toujours prêt à traiter des questions d’une telle complexité à un niveau interdisciplinaire. D’autres débats sociaux tels que l’avortement ont montré par le passé le besoin de « temps » pour démêler les affaires et obtenir un consensus social. Il s’ensuit des débats politiques et bioéthiques passionnés.

Qu’en est-il du droit de naître dans les domaines de la procréation et du début de la vie ? Il semble que l’on puisse en tout état de cause décider de la vie ou de la mort d’un embryon. Il est possible d’apprécier qualitativement la vie d’un embryon ou d’un fœtus selon des critères et des situations particulières.

Le droit de naître pose la question du statut juridique de l’embryon et de l’usage social qu’il pourrait en être fait. Deux tendances éthiques se dégagent sur le statut juridique et métaphysique de l’embryon : une tendance déontologique qualifiant le droit de disposer de l’embryon comme illégitime du fait de la primauté du respect de l’individu, et une tendance téléologique qualifiant le droit de disposer de l’embryon comme légitime du fait de la primauté du bien-être et des désirs humains […]