autonomie fourragère

L’autonomie fourragère suppose d’opérer un partage entre les prés de fauche et les prés de pâture. Pour ce faire, nous avons créé différents parcs qui permettent aux chèvres de pâturer tout en préservant les parcelles sur lesquelles nous effectuerons la fenaison.

Au printemps, quand la douceur s’installe et que les rayons de soleil pénètrent la stabulation, les chèvres trépignent ; elles se frottent contre la porte coulissante dont l’ouverture offre le spectacle des biquettes courant vers les prés pour savourer les premières herbes tendres. Nous pratiquons le déprimage (pâture transitoire des prés de fauche) jusque vers le 25 avril (avec des variantes selon l’avance de la végétation). Cela présente l’avantage de nourrir les herbivores en préservant environ 4 semaines les prés non fauchés et de favoriser le tallage : aptitude des graminées à fabriquer de nouvelles tiges à partir de la tige centrale, donnant ainsi des touffes denses. A condition de ne pas prolonger le déprimage, la récolte de foin n’en pâtira pas, au contraire, une qualité possiblement supérieure.

A partir du 20-25 avril, les chèvres n’ont plus accès aux prés de fauche ; il restera 2 mois de pousse de l’herbe pour atteindre la fenaison.

Pendant cette période, le cheptel pâturera sur 4,5 ha de prés et taillis, divisés en 3 parcs, ce qui permet de le confiner dans l’un ou l’autre des parcs selon la réserve herbagère.

Le partage entre les prés destinés à la pâture pré-fenaison et ceux réservés à la fauchaison, s’est affiné au fil des années. Nous avons trouvé un équilibre entre les 2 destinations de pâturage : obtenir un stock fourrager suffisant pour les 4 mois ½ de non pâture et permettre aux chèvres, quand la sécheresse ne sévit pas, de brouter sans restriction les autres mois de l’année.

Aussitôt la fenaison terminée, nous lâchons les chèvres sur la totalité des prairies. Autant dire que nous attendons fébrilement les premières précipitations de juillet pour relancer la pousse : 1 cm de croissance donnera 500 kg d’herbe/ha, soit 5 tonnes pour nos 10 ha.

Les chèvres disposent de haies et elles savourent les différentes feuilles qui les composent. Si nous tenons à en préserver quelques-unes, il faut les entourer d’une clôture électrique. Le caprin, qui raffole des feuilles, des écorces d’arbres, ne mettra pas longtemps pour les anéantir.