Dans le domaine des sciences et des techniques, la période médiévale est marquée, entre autres, par l’émergence d’une idée : l’enseignement des Anciens (les philosophes de l’Antiquité) doit nous servir à construire l’avenir. « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants, de telle sorte que nous puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute stature des géants.»[1]
C’est pourquoi il est complexe de parler d’invention : les ouvrages d’histoire des sciences et des techniques attribuent souvent telle ou telle invention à telle personne. C’est sans doute souvent à tort :
« Il est tout à fait intéressant de noter le parallélisme des travaux exploratoires menés, en des époques et des lieux différents, pour résoudre un même problème. La confrontation des recherches islamiques du IXème au XIIème siècle avec celles de l’Europe occidentale du XIIème au XVème révèle plusieurs points de rencontre qui montrent la permanence du cheminement de l’esprit inventif dans un système technique donné.[2] »
Qu’invente-t-on ? Et pourquoi ?
[1] Bernard de CHARTRES, vers 1150
[2] Bruno JACOMY : Une histoire des techniques, Seuil 1990, p.138.