Matayoshi KOBUDO* D'OKINAWA

Tous les pays ont une culture collective, le Kobudo en est une fraction.

L’esprit de survie d’hier….

Du moyen-âge au XIXème siècle, dans de nombreux pays, comme la Chine, le Japon, la Corée, l’Indonésie, et l’Inde…, les problèmes de survie ont toujours existé.

Les sociétés ont toujours eu à se défendre contre divers agresseurs (pirates, mendiants, clans envahisseurs, militaires…) elles ont toujours utilisé les moyens du moment, c’est-à-dire les instruments, les ustensiles du quotidien (pêche, chasse, agriculture,) ainsi que l’ingéniosité de l’humain pour transformer la nature, (le bois, le fer, la pierre, …)

Plus les dangers devenaient permanents, engendrant une fragilité économique, provoquant de grandes misères, de grandes famines, des épidémies, des instabilités politiques, et plus les communautés se sont refermées sur elles-mêmes.

Avec la civilisation, l’homme a étudié comment améliorer ces objets pour les transformer en armes redoutables, pour leur propre protection, leur famille et leur tribu.

Suivant les régions, (agricole, bord de mer, plaines et forêts, ou agriculture du riz) on y trouve la diversité des armes, pour la chasse, l’Arc ; pour la pêche, le Saï (tridents)  celui-ci pouvant être monté sur un long bâton en bois ou en bambou et l’Eku  (la rame) ; dans les plaines le Tonfa, (longue poignée) servant à faire tourner des meules de pierres pour fabriquer de la farine de riz et le Nunchaku,   (fléau des campagnes à deux ou trois branches) pour battre le riz et en occident pour battre le blé, le Bo (long bâton) il était courant d’avoir un bâton de compagnie, pour les marcheurs, la Bêche (pioche) Hache et Cognée pour les paysans et travailleurs de la terre ; l’agriculture des rizières, le Kama (serpe) servant à couper le riz ou les mauvaises herbes…etc.…

Ces outils étaient devenus si perfectionnés qu’ils devinrent très efficaces, et par conséquent la manipulation, la pratique s’en trouvèrent améliorées et furent transmises de générations en générations oralement, par des techniques d’armes, suivant les capacités de chacun, basées sur l’efficacité immédiate et destructrice.

A ces époques anciennes, cela ne se nommait pas encore Kobudo.

Aujourd’hui, il ne reste que très peu d’archives, quelques fresques, quelques parchemins, dans les temples, dans certains monastères, et beaucoup de légendes et épopées.

Quelques noms restèrent dans l’histoire, comme CHATAN YARA (1668-1756) qui, suivant les légendes, aurait défendu une femme attaquée par un samouraï,  et l’aurait désarmé et mis hors d’état de nuire. D’autre part il aurait été, un grand résistant aux envahisseurs Japonais du clan « SATSUMA », il ne reste rien de sa mémoire sauf deux Kata qui portent son nom (Chatan-Yara-no-BO et Chatan-Yara-No-SAÏ)

… au Kobudo d’aujourd’hui à Okinawa.

Il faut attendre, pour parler de Kobudo, l’arrivée dans les années 1850, de la famille MATAYOSHI en commençant par le père SHINCHIN que l’on sait déjà expert en Arts martiaux en provenance de Chine, il enseigna à ses fils différentes armes le BO, l’EKU, Le KAMA et le SAI, mais ce n’est que son troisième fils SHINKO MATAYOSHI (1888-1947) qui pris la succession, et développa cet Art sur l’archipel, par plusieurs démonstrations lors de grandes cérémonies en l’honneur de l’Empereur MEIJI en présence d’experts en Karaté, Maitre Gichin FUNAKOSHI et Maitre Chojun MYAGI.

C’est après la guerre que son Fils SHINPO MATAYOSHI (1921-1997) développa le Kobudo en se déplaçant dans le Japon et dans le monde entier.

D’après lui, pratiquer les ARTS MARTIAUX en général et le Karaté en particulier sans pratiquer le Kobudo nuisait à son développement et que cela manquait à l’enseignement, car il était conscient que cela apportait beaucoup sur l’exercice du corps et de l’esprit, permettant chez les jeunes de cultiver de véritables valeurs morales sur lesquelles pouvaient se baser la société moderne.

Pratiquer et enseigner, les armes pour propager la PAIX.


Aujourd’hui peu d’école, d’Arts Martiaux Japonais et de Karaté, enseignent le Kobudo d’Okinawa, (KO : ancien, et BUDO : la voie du guerrier). C’est pourtant les racines, ce qui précèdent la pratique des mains nues, (défenses mains vides, vide de tout acte violent et guerrier).

L’enseignement doit se faire en respectant la culture des anciens Maitres, chaque arme a son histoire, c’est devenu un ART MARTIAL, transmis dans  les Kata, (forme de corps), mémoires vivantes des Maitres Anciens (Sensei).

La pratique quotidienne des armes a des effets bénéfiques dans la compréhension de son corps comme de la maitrise d’un instrument.

La répétition sans fin d’un ou de plusieurs KATA (enchainements codifiés servant d’étude tendant à faire les mouvements à la perfection, voire une habitude naturelle)

Les armes du Kobudo (Tonfa et Saï) furent extrêmement redoutables aux réels dangers du moment. Cela ne semblait pas être dangereux par son enseignement et son apprentissage  mais par l’exécution des gestes en situation de survie.

Il a toujours été très important de découvrir toutes les possibilités qu’offrent les armes afin d’en développer l’efficacité.

Il était de bonne guerre de montrer sa force aux autres villages ou clans, cela se démontrait par des manifestations (présentation des kata) bien entendu, pas question de tout montrer, les subtilités des techniques étaient soigneusement cachées. Dans la manipulation des armes, beaucoup de non-dit, on montre, mais on ne se dévoile pas.

Si une École (Ryu) voulait en copier une autre, celle-ci devait en reconstituer la totalité des kata observés et y mettre un peu de ses propres recherches, afin de se l’approprier.

Dans les méthodes d’Arts Martiaux modernes et de traditions, peu s’efforcent de retrouver l’Origine des Techniques et des Enchainements et de reconstituer les techniques cachées, cela en devient une matière de recherche personnelle pour les pratiquants de hauts niveaux.

 C’est en reconstituant ces techniques, ces déplacements d’assauts et de défenses, que l’on fait revivre l’Histoire, quelle que soit l’arme utilisée, dans les gestes de bases (Kihon) c’est le quotidien qui revient, dans les enchainements (Kata) et surtout la mise en mouvement par des explications, et applications (Bunkai)

Du Kobudo au Karaté…

En connaissant les racines, pratiquer le Kobudo par un Karatéka, c’est lui donner la possibilité d’aller plus loin dans son évolution de Budoka.

Il serait idéal de pratiquer les deux, le Kobudo pour garder l’esprit  Martial et le Karaté pour développer  l’Equilibre, le Mental et le Spirituel.

On trouve dans certains Kata de Karaté (Passai, Empi, Goju-shiho, Saifa…) des explications et des applications, qui se rapportent directement contre des armes, (Bo Sabre, Jo Tanto, Yari, Naginata ) mais également des techniques comme : (Gedan-barai  blocage vers le bas, avec Saî, Bo, Tonfa), ou ( Soto-uke et Age-uké : provenant des défenses avec un bouclier, carapace de tortue "Timbei")

 

Pour refaire l’histoire, il faut imaginer qu’il y a des centaines d’années, les clans se battaient, entre-deux ou contre un adversaire plus puissant, cela ne se faisait pas à mains nues, contre des armées entrainées à la guerre, ils se devaient de s’entrainer pour une bonne pratique de leurs armes, pour se défendre.

Mais aujourd’hui est-ce nécessaire de développer cet esprit guerrier ?

... D’ailleurs pour la protection de l’enfance et des jeunes adultes, la pratique de certaines armes de Kobudo est déconseillée, y compris dans la terminologie  des techniques et des enchainements, durant une séance.

… Doit-on pour autant oublier le passé ?

La Paix flotte en haut d’un mat sur un radeau qui dérive… Pratiquons pour le faire avancer…

Source Wikipedia


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* Aujourd'hui, les  armes de Kobudo sont assujetties à la règlementation des armes blanches.


LES ARMES BLANCHES (Sixième catégorie)

Toutes les armes de Kobudo (rigides, ou tranchantes) sont des armes classées de 6ème catégorie. 

Tout objet est susceptible de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique et notamment les sabres, Katana, Wakizashi, Tanto, poignards, matraques , fléaux japonais, étoiles de jets.

Port et Transport

Pour se rendre sur un lieu d’entrainement avec licence, pour cause d’achat facture à l’appui, pour se rendre à son domicile.

Une licence sportive permet au pratiquant du Kobudo  de transporter son ou ses armes de son domicile à son lieu d'entraînement (salle de sport, dojo...). Celles-ci doivent être impérativement placées dans un sac fermé et hors de portée de main.

Certaines armes de la 6ème catégorie ne peuvent être acquises et détenues par des mineurs (sauf âgés de plus de seize ans avec accord de la personne exerçant l'autorité parentale).

Avertissement

Toutes armes de Kobudo, sont des armes classifiées en 6ème catégorie. Leurs utilisations, leur port et leur transport sont régis par la législation en vigueur dans le pays.

Les associations (BUDO KAI ASSOCIATION PARIS) et (KARATE D'OKINAWA SHINKOKAI FRANCE) ne peuvent être tenues responsables d'une utilisation illégale des techniques enseignées à ses adhérents.

Tout manquement à ces règles expose le pratiquant à la radiation immédiate des Clubs.