La salle d'honneur

La salle d'honneur du 3e RIMa baptisée "Général Perron" premier président de l'Amicale des Anciens du 3eRIMa/3eRIC est constituée de quatre modules: 

La partie ancienne datant de la création du régiment à Vannes en 1963, la salle "Chef de bataillon Jubeau" premier conservateur de la salle d'honneur.

La partie réalisée en 1988 puis devenue la crypte en 1997, la salle "Général Fages" ancien chef de corps .

L'extension réalisée en 1997, la salle "Adjudant Allouche" tué au combat à Ati en 1978.

La dernière réalisation en 2010, la salle "Marsouin brancardier Carresse" tué au combat en 1940.

Biographie du général Perron

Gabriel Perron est né le 21 juin 1913 à Lorient. Il fait ses études au lycée Dupuy de Lome à Lorient. Saint-cyrien de la promotion "Albert 1er de Serbie"1934-1936. Sert comme sous-lieutenant au 3e RIC à Rochefort-sur-Mer en 1936 et 1937. En séjour dans le nord du Tchad à Abéché où il commande la 5e compagnie du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, puis le secteur de Tékro-Ourianga en janvier 1939 dans le Borkou, Ennedi, Tibesti.  Au moment de l’armistice de 1940, il fait partie des premiers à rallier les forces françaises libres du général de Gaulle le 28 août 1940. En 1941 et 1942, il combat avec la 1e division française libre (1e DFL) au bataillon de marche n°3 en Erythrée et en Syrie (combat de Kub-Kub et de l'Englahat), puis affecté comme capitaine en 1941 au bureau opérations à Bir-Hakeim. Il commande à Fort-Lamy la 11e compagnie du RTST et la compagnie lourde du bataillon de marche. Par l'Afrique du Nord il rejoint la France, puis en 1944 dans les Alpes et en Alsace il sert comme chef du 3e bureau de la 1e division d'infanterie motorisée. Chevalier de la légion d'honneur le 27 novembre 1946. En 1946 il est engagé dans la lutte contre la rébellion qui a surgi à Madagascar comme chef de cabinet du général commandant supérieur jusqu'en 1949. Il effectue de 1950 à 1952 un séjour opérationnel en Indochine, successivement comme commandant du 27e bataillon de marche de tirailleurs sénégalais, puis comme chef du bureau opérations à l’état-major des forces terrestres du nord Viet-Nam. Officier de la légion d'honneur le 20 janvier 1953. Après une affectation au Sénégal de 1954 à 1956 comme chef de cabinet du général commandant supérieur de la zone AOF Togo, puis à l’inspection des forces terrestres d’outre-mer, il prend le commandement du groupement saharien N°2 et des troupes du Niger de 1960 à 1962. Détaché en 1963 auprès du ministère de la coopération, il œuvre durant quatre années à la mise en place de la mission militaire de coopération et des missions d’assistance militaire dans les pays de l’ex-Union Française. Il est promu général de brigade le 19 septembre 1965. D’octobre 1967 à août 1970, il exerce les fonctions de commandant supérieur des troupes du Pacifique en Nouvelle-Calédonie. A son retour il est nommé adjoint au général commandant la 7e région militaire de Marseille, fonction qui lui vaut de se voir confier l’aménagement du site de Canjuers. Il est promu général de division le 1e juin 1971 et admis le 1e décembre de la même année dans la 2e section des officiers généraux.

En mars 1980 il participe activement à la création de l’amicale du 3e RIMA-3e RIC dont il assure pendant deux ans la présidence active avant d’en être fait président d’honneur. De 1982 à 1990, il exerce la présidence des français libres du Morbihan ainsi de celle de la fondation maréchal de Lattre de Tassigny (1972-1980). Il est décédé à Vannes le 24 janvier 1994.

Décorations:

• Commandeur de la légion d'honneur le 26 décembre 1961

• Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations à l'ordre de la division

• Croix de guerre des TOE avec trois citations à l'ordre de l'armée et une citation à l'ordre du corps d'armée

• Médaille de la résistance

• Médaille de la France Libre

• Médaille commémorative 1939-1945 avec agrafes "Afrique" et "Libération"

• Médaille commémorative d'Indochine

• Médaille coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye", "AFL", "Madagascar"

• Chevalier de l'étoile noire du Bénin le 30 octobre 1946

• Chevalier de l'étoile d'Anjouan le 15 mai 1949

• Officier de l'étoile de la Grande Comore le 17 juin 1979

• Chevalier du mérite Thaï le 23 février 1953

• Chevalier du Million d'Eléphants le 8 décembre 1953

• Officier du Nicham el Anouar le 22 février 1961

• Chevalier de l'ordre national du Tchad le 30 septembre 1966

• Chevalier de l'ordre national du Niger le 26 novembre 1966

• Chevalier de l'ordre national malgache le 10 octobre 1967

Biographie du général Fages 

(voir chef de corps depuis 1963)

Biographie du chef de bataillon Jubeau

Jean-Marie Jubeau est le né le 18 octobre 1930 à Dieuze (Moselle). Le 21 octobre 1948, âgé de dix-huit ans il s’engage au titre du 6e bataillon colonial de commandos parachutistes (6ème BCCP), alors stationné à Meucon. Breveté parachutiste, il embarque avec son unité en juin de l’année suivante pour un séjour en Indochine où il est grièvement blessé en opération. Sa brillante conduite au feu lui vaut alors d’être cité, décoré de la croix de guerre des TOE et nommé au grade de caporal. Rapatrié en septembre 1951 sur la métropole, il est nommé caporal-chef et se voit désigné le 31 janvier 1953 pour un séjour à Madagascar. C’est au cours de ce séjour qu’il rencontre Andrée, celle qui allait devenir son épouse. Il est nommé sergent et obtient brillamment son BA1. Son séjour terminé, il est affecté en septembre 1955 à la brigade de parachutistes coloniaux, transférée de Meucon à Bayonne. Ce retour en métropole sera de courte durée. En février 1956, il embarque pour l’Algérie où il sert au 3e RPC. Au cours de ce second séjour opérationnel, il est une nouvelle fois cité et se voit décerner la croix de la valeur militaire. Vont ensuite se succéder : un nouveau passage à Bayonne, un second séjour à Madagascar, puis une affectation au 8e RPIMa à castres où il prépare l’école d’arme, en vue d’accéder à l’épaulette. Dans le même temps il obtient son BA2 et a été nommé sergent-chef, puis adjudant. Il rejoint l’école d’application de l’infanterie à Saint-Maixent le 2 octobre 1963 d’où il sort un an plus tard avec le grade de sous-lieutenant. Il retrouve alors le 3e RPIMa son ancien régiment d’Afrique du nord. désormais en garnison à Carcassonne où il passe lieutenant, puis il effectue un troisième séjour à Madagascar au 2e RPIMa. C’est de retour de ce séjour, le 15 septembre 1969, qu’il est affecté à Vannes au 3e RIMa où il va servir durant six années. Au cours de cette période, il passe capitaine et apprend à aimer cette terre morbihannaise qui l’a vu faire ses premières armes et où il songe à établir son futur lieu de résidence. Lorsqu’il quitte Vannes sa carrière est bien avancée. Il est désigné pour les Antilles, il rejoint la Martinique le 16 juillet 1975 pour prendre le commandement de la compagnie technique du 1e bataillon du service militaire adapté. A l’issue, il est affecté à Granville au 1e RIMa où le 1e janvier 1981 ses mérites se voient couronnés par le grade de chef de bataillon. Il effectue enfin un dernier séjour à l’île de la Réunion en tant que commandant en second du 53e bataillon de commandement et de soutien. Chevalier de la légion d’honneur, médaillé militaire et chevalier de l’ordre national du mérite il prend sa retraite le 20 octobre 1985. Il s’installe à vannes. Il adhère très vite à l’amicale du régiment dont il deviendra l’un des vice-présidents et parallèlement s’investit à partir de 1986 dans l’organisation et la gestion de la salle d’honneur. Il décède à Vannes le 25 avril 1998.

Biographie de l'adjudant Allouche

                                                                   (voir les morts pour la France)

Biographie du marsouin brancardier Jean Léon Carresse

Tombé  le 9 juin 1940 en Argonne 

Fils d’agriculteur, Jean Léon Carresse est né à Habas, département des Landes, le 29 juin 1916. Fils de Jean et de Léontine Lesfauries. Enfant sérieux et studieux, il sort de l’école communale à l’âge de 12 ans, muni de son certificat d’études primaires. Il aide alors ses parents dans l’exploitation de la ferme familiale. Il effectue son service militaire au 3e RIC de Rochefort tout d’abord, à Bordeaux ensuite. Il est maintenu sous les drapeaux jusqu’en septembre 1939 et désigné pour partir en Syrie, territoire calme, éloigné du théâtre d’opérations, mais, signe déjà révélateur de son tempérament, il refuse et demande à rester sur le front français où il juge sa place plus utile pour la Patrie. C’est donc dans les rangs de la 1e DIC (Division d’Infanterie Coloniale), engagée en Argonne sous les ordres du général Roucaud, que Jean Léon Carresse participe à la campagne 1939-1940. Chargée de colmater la brèche créée par les forces blindées allemandes au sud de Sedan, la 1e DIC fait face, donne un coup d’arrêt à l’avance ennemie les 14 et 15 mai au sud-ouest de Mouzon, puis tient bon en liaison avec la 6e DIC, à sa gauche, sur le front qui s’étend depuis Stonne jusqu’à la Meuse, en amont de Pouilly. 

C’est là, à la lisière de cette puissante forêt gauloise, que le 9 juin 1940, français et allemands s’affrontent dans un combat de titans. Le 3e RIC subit l’assaut d’une division ennemie qui cherche, coûte que coûte, à percer en direction de Beaufort. La 7e compagnie, celle du brancardier Jean Léon Carresse, est en première ligne, aux ordres du capitaine Sallat. Le feu roulant de l’artillerie adverse, les assauts violents des allemands se présentant par vagues successives, au coude à coude, hurlant et vociférant, provoquent un léger flottement dont l’ennemi profite pour s’infiltrer dans nos positions. Le capitaine Sallat, surpris de cette irruption soudaine, bondit sur un fusil mitrailleur et tire sur les assaillants jusqu’à ce qu’une grenade le couche raide mort. Carresse, resté près de son capitaine, est tué quelques instants plus tard en arrosant de son sang le fanion de la compagnie dont il s’est ceinturé pour mieux en assurer la défense.

Le soldat Gourgues, agent de transmissions, peut revenir au PC de la 7e compagnie le 9 juin vers midi ; il trouve le capitaine Sallat mort, étendu sur le dos et Carresse couché, mort, sur les jambes de son capitaine, à environ 4 kms au nord-ouest du village.

Très vite le 3e RIC se ressaisit et la résistance s’organise à l’aide du GRD (Groupe de Reconnaissance de Division), des 12e et 14e RTS (Régiments de Tirailleurs Sénégalais) et l’appui efficace des 1e et 201e RAC (Régiments d’Artillerie Coloniale). Le 10 juin au soir, après de furieuses contre-attaques, le front est partout rétabli et l’ennemi laisse entre nos mains 300 prisonniers ; mais à quel prix ! En deux jours de combat, le 3e RIC a perdu 24 officiers tués, 17 blessés, 500 sous-officiers, caporaux et soldats tués, blessés ou disparus.

Le 29 mai 1963, le capitaine Friedrich Grimm, officier de réserve du 6e bataillon de l’Armée Fédérale Allemande écrit une note qu’il joint au fanion retourné à la France par ses soins : "Le 9 juin (1940) en Argonne, le fanion de la compagnie fut enlevé au corps à corps. Un soldat colonial de l’armée française défendit l’emblème de son unité jusqu’à la fin. Le tissu porte encore aujourd’hui les traces de ce combat. Je remets cette étoffe en signe de compréhension germano-française et en témoignage de haute considération pour les faits d’armes de la nation française. Puisse le souvenir de votre camarade tombé au combat nous obliger à coopérer pour l’union de l’Europe." 

Le 1e mai 1964, le marsouin Jean Léon Carresse est cité à l’ordre de l’armée par le ministre de la défense monsieur Pierre Messmer.

Une rue de Beaufort-en-Argonne, une place du village de Habas, une pièce de la salle d’honneur du 3e RIMa de Vannes et la promotion des jeunes engagés de l’année 2013 du Centre de Formation Initial Militaire (CFIM) de la 9e BIMa (Brigade d’Infanterie de Marine) de Coëtquidan portent son nom.

Croix de guerre 1939-1945 

Citation à l'ordre de l'Armée. Décision n°9 du 21/05/1964. Mort pour la France.

 "Soldat brancardier d'un courage et d'un allant magnifique. Sous un bombardement intense d'artillerie lourde, a participé le 9 juin 1940 dans le bois de Dieulet (Meuse), aux côtés de son commandant de compagnie, à un combat meurtrier allant jusqu'au corps à corps. Une section ayant été anéantie et le commandant de compagnie tué, à défendu le fanion de l'unité avec une énergie farouche. Est mort glorieusement pour la France, donnant ainsi un sublime exemple de sacrifice pour la Patrie" 

 

Commémoration du 74e anniversaire des combats en Argonne.