Adolescence, sexualité et couches

années 1966 à 1972

De haut en bas

1) Couche épaisse sous une culotte en tissus de grosse laine bleu marine à 18 ans (La photo et l'age sont exact. Elle a juste été modifiée pour montrer comment était ma culotte avec une couche dessous)

2) A 17 ans en uniforme scout avec ma culotte de peau très courte. Je veillais déjà à n'avoir aucun poil sur le corps 

3) 16 ans, il m'arrivait d'aller en sortie scoute avec une couche sous ma culotte courte

4) 1972, 19 ans, les jambes toujours épilées, que j'aimais porter cette culotte de peau au cuir épais, parfois avec une couche dessous, elle m'allait encore bien. je m'en suis séparé en 1978 quand j'ai quitté les scouts et ai fait un heureux. Elles étaient vraiment inusables, celui à qui je l'ai donnée la portait encore au milieu des années 1980. Mes parents me l'avaient acheté en 1967 pour mes 14 ans.

Je me suis souvent demandé durant cette période pourquoi j'étais comme cela, tellement différent du reste du monde, le seul garçon à aimer porter des couches. Je ne pouvais être normal, une tare, et pourtant, j'attendais avec trépidation les moments trop rares où je pourrais en remettre. Les moments où mes parents partaient pour quelques jours, voire une ou deux semaines, avec mon frère et mes sœurs, me laissant seul avec mes grands parents, chez qui nous vivions.

Avec le recul, combien je me rends compte que ma sexualité s'est peu, très mal, développée étant totalement écrasée et refoulée par l'éducation reçue qui n'y faisait aucune référence autre que les terribles interdits qu'on nous inculquait. La masturbation était interdite, un péché mortel, "l'acte sexuel doit être réservé à ta future épouse" pouvais-je lire dans les livres scouts. Benet et crédule que j'étais! Je n'imaginais même pas ce que la masturbation pouvait être et je buvais ces interdits comme "parole Divine".

Les pollutions nocturnes, avec le plaisir qui y était lié, furent les seules manifestations sexuelles, involontaires, de toute cette période. Contradiction du plaisir et de la honte profonde de l'interdit. Plaisir maximum, trop rare, quand elle survenait alors que je portais une couche.

L'homosexualité était totalement inconnue dans mon monde, un mot jamais prononcé, jamais expliqué.

Je n'ai fréquenté que des écoles de garçons, les week-ends étaient passés en activités scoutes, qui me plaisaient bien d'ailleurs. Tous mes copains étaient des garçons, mis à part mes deux sœurs pas une fille à l'horizon. A cette époque les culotte courtes étaient très courtes, dégageant bien les cuisses et j'aimais la vue des cuisses des autres garçons, surtout quand elles étaient fines et fuselées. Inconsciemment mon regard dérivait aussi souvent vers le devant des culottes courtes où la puberté commençait à faire apparaître des bosses révélatrices  et attirantes, attraction que je ne comprenais pas.

Je n'avais pourtant aucun repère ni signal d'alerte sur une possible homosexualité puisque cette notion m'était inconnue. Je ne pouvais que me marier un jour et avoir des enfants. Je me suis marié, ai eu des enfants et n'ai compris que des dizaines d'année plus tard que j'étais homosexuel.

Conjointement à cet attrait des couches, s'est  ancré en moi un besoin très fort de continuer à porter des culottes courtes, très certainement, une seconde expression de mon refus inconscient de grandir. Bien que la mode pour les ados sur ce point ait commencé à évoluer à partir du début des années 60, j'ai porté jusqu'à l'âge de 16 ans des culottes courtes la plus grande partie du temps, même au collège (plusieurs de mes copains scouts, en portaient également dès qu'il faisait suffisamment beau). En classe de seconde, nous avons continué à en porter dès que le temps était assez chaud où quand nous avions des activités scoutes après la classe. En première, quand il faisait vraiment chaud en septembre ou au printemps. Peut-être ai-je aussi reporté sur les culottes courtes, encore facilement acceptées à cette époque, mes difficultés à trouver les opportunités de porter des couches. 

Le lien s'est fait très tôt et tout naturellement entre les deux. J'aimais aller me promener avec une couche sous mes culottes courtes. La sensation de cette épaisseur comprimée par le drap épais, le cuir ou le velours côtelé de ma culotte m'enchantait et, quel plaisir de faire pipi sur moi sans que personne ne s'en rende compte. Parfois, quand je savais que je pourrai me laver en rentrant à la maison je me laissais aussi aller à faire caca dans ma couche.

Signe supplémentaire d'un déséquilibre psychologique, d'un refus de grandir, lorsque des poils ont commencés à apparaître sur mes jambes vers 17 ans mon cerveau perturbé n'en a pas voulu. Je n'ai aucune idée comment cette solution m'est venu à l'esprit mais j'ai trouvé et acheté de la crème à épiler ce qui fut le début d'une lutte permanente contre ces poils de grands que je haïssais.

Les changes complets n'existaient, bien sûr, encore pas à cette époque. Allant, de temps en temps à Paris par le train, je passais devant la Pharmacie Bally et avait découvert, en vitrine, les merveilleuses culottes imperméables, bien rembourrées,  exposées sur des mannequins. Ces là que j'allais acheter mes culottes "de bébé" à ma taille, à enfiler, sans pression pour une meilleure étanchéité, bien larges et enveloppantes.

Le Prisunic, à un kilomètre de notre maison, offrait un stock inépuisable de rouleaux d'ouate de cellulose et une bonne réserve de vieux draps, au sous-sol de notre maison, me fournissait les rectangles de tissus blanc épais nécessaire à la confection de ma couche, fermée comme il se devait par des épingles à nourrisse.

Quel plaisir éternellement renouvelé, de déplier ce morceau de drap blanc sur mon lit, d'y dérouler plusieurs épaisseurs de cette ouate de cellulose, de m'y allonger avec trépidation et délectation pour refermer le tout sur mon bas ventre et mon sexe tendu, en faisant attention que l'ensemble soit bien mis en forme à l'entre jambes, serré autour de mon bassin et à la taille et solidement attaché par deux épingles à nourrisse de chaque côté. La culotte imperméable à peine remontée, je laissais se vider ma vessie dans la ouate absorbante. Quel immense plaisir que cette douceur tiède qui se répendait sur mon bas ventre, descendait entre mes jambes et remontait sur mes fesses! Debout devant un miroir, je ne pouvait m'empêcher de regarder à chaque fois avec délectation ce garçons engoncé d'une grosse couche qu'il caressait avidement de ses mains.

Si c'était l'heure d'aller au lit je mettais alors mon pyjama l'hiver ou restait juste en couche l'été, si non, je me rhabillais d'une chemisette, si besoin d'un pull, et d'une de mes culottes courtes pour aller jouer ou me promener en vélo si le temps le permettait.

Disposer de mes couches souillées était le plus difficile, les éboueurs ne passaient qu'une fois par semaine. il n'y avait pas de sac plastique à l'époque, les déchets étaient jetés directement dans la poubelle. Idiot que j'étais, plusieurs fois j'ai essayé de me débarrasser de la ouate dans les toilettes,  les bouchant systématiquement. Ma mère devait alors enfiler ses gants de caoutchouc pour les déboucher et récupérer la ouate coupable. Vous imaginez que je n'étais vraiment pas fier, pourtant elle ne m'a jamais réellement grondé (pour autant que ma mémoire sélective me le permette). Il me fallait des ruses de sioux pour aller, au milieux de la nuit, cacher mes couches usagées, au fond des poubelles sorties la veille soir car les éboueurs passaient très tôt le matin, sans faire grincer le grand et lourd portail métallique de la propriété côté garage.

Plusieurs fois je suis allé en sortie scoute avec une couche sous ma culotte courte. Des inserts pour bébés rectangulaires ou en forme de T avaient été mis sur le marché, deux ou trois dans une culotte plastique permettait que cela ne soit pas trop visible sous ma culotte courte, surtout lorsque, la précédente étant devenue trop petite je ne pouvais vraiment plus entrer dedans, ou étant trop rapiécée, ma mère était forcée de m'en acheter une nouvelle. Parfois elle était d'occasion, parfois neuve et toujours deux tailles trop grandes, comme de coutume, pour qu'elle dure le plus longtemps possible. 

Il est difficile pour les jeunes d'aujourd'hui de comprendre que nous avions très peu de vêtements. Ma garde robe (ou plutôt culottes) était composée de quelles chemises et chemisettes, deux pulls, dont un pour les scouts et trois culottes courtes, une en cuir, une en velours côtelé, beige les premières années puis bleu marine à partir de fin 968 ayant changé de mouvement scout, une en gros drap de laine bleu marine ou gris. Deux maillots de corps, quelques slips blancs, trois paires de chaussettes en laines pour l'hivers, trois paires de socquettes pour l'été et, pour l'heure hebdomadaire de gymnastique à l' école, une short très très court en toile bleue. Un caban chaud pour l'hiver, un imperméable marin pour l'été. Pas de bonnet, pas de gants.

Je n'ai jamais été une flèche dans les études (je me suis heureusement rattrapé dans ma vie professionnelle), je suis entré en seconde à 16 ans, encore en culottes courtes, à mon grand plaisir, et j'étais loin d'être le seul. J'ai été chef scout pendant plus de 6 ans jusqu'à presque 25 ans, en 1978, et ai le plus souvent possible porté des culottes courtes, durant toutes les activités scoutes, les week-ends, toute l'année, ainsi que durant les vacances, y compris chez moi. Cela n'avait rien d'anormal à cette époque. 

"Ce n'est pas par les jambes que l'on s'enrhume" était-il rabâché aux rares qui osaient se plaindre de devoir porter  des culottes courtes, et s'était vrais, nous étions habitué au froid et pas frileux.