1 - Une vie gâchée (mise à jour le 6 mars 2024)

 

Bébé un jour, bébé toujours m'avait dit il y a de nombreuses années Petit-Pierre fondateur du premier club français de bébés adultes et fétishistes des couches. 

En 2009,  à 56 ans (maintenant 70), je me suis rendu compte combien cela est vrai, combien ma vie a été affectée et bouleversée par mon attrait des couches et qu'une partie de moi n'a jamais voulu ou pu grandir me faisant rester un petit garçon en manque d'affection et de douceur, encore en couches, culottes courtes, barboteuses et autres vêtements de garçonnet. 

Comme beaucoup de personnes de ma génération j'ai pendant très longtemps cru être seul au monde avec ce besoin que je ne comprenais pas et pensais honteux. Mon éducation, dans un univers de garçons, ne m'a pas appris à partager mes sentiments, mes émotions, mes souffrances ni mes difficultés mais plutôt à les refréner et les intérioriser en pensant avant tout à être au service des autres.

La sexualité était un sujet tabou, l'homosexualité une tare et un péché mortel. Je n'ai pas dans ma jeunesse pu détecter ni comprendre les signes de cette homosexualité, que le port presque permanent de culottes courtes et la vue de garçons aux jambes nues faisait frémir.

J'ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse, une jeune femme droite, de qualité. A aucun moment je n'ai osé ni su partager avec elle cet attrait des couches, sans doute par honte et par peur qu'elle ne me rejette.

Nous nous sommes mariés étant, pour ma part, bien décidé à mettre fin définitivement à mes jeux en couches et nous avons eu trois enfants.

Au bout de quelques années le besoin est revenu, très fort, et j'ai recommencé à en porter en cachette. Puis le minitel est arrivé chez nous en 1986 ouvrant pour moi, à trente trois ans, la porte sur un monde nouveau . Très vite j'ai découvert que j'étais loin d'être le seul. Oui, d'autres personnes aimaient, comme moi, porter des couches . Il m'a fallu plus d'un an pour oser passer le pas et faire ma première rencontre. Instinctivement ce sont des rencontres avec des hommes que j'ai recherchées, me donnant inconsciemment le prétexte qu'ainsi je ne trompais pas ma femme.

Mes jeux lors de ces rencontres étaient limités à nous changer, à utiliser nos couches ensemble, mais pas sexuels, jusqu'au jour ou j'ai passé un soirée avec un garçon qui comme moi aimait porter des couches sous des culottes courtes. 

Ce n'est qu'en 1995, au bout de quatorze ans de vie commune, qu'elle a découvert que je portais des couches et partageais cela avec d'autres hommes. Cela a été très dur pour elle mais aussi pour moi. Il m'a été impossible d'en parler avec elle, j'en avais trop honte et me sentais tellement coupable de le lui avoir caché et du mal que cela lui faisait. Mon besoin de porter des couches lui était inacceptable et incompatible avec notre vie de couple et je devais choisir entre elle et les couches, mais elle m'a donné une chance.

Pendant les quatorze années suivantes ans j'ai essayé de lutter avec des hauts et des bas, renouvelant puis jetant à plusieurs reprises mes couches et vêtements de garçonnet. Mon épouse m'a redonné plusieurs fois une chance, mais toujours conditionné à l'arrêt total de mon fétichisme, preuve de son amour, mais cela m'a progressivement fait me renfermer plus sur moi, étouffer mes émotions, renfermer mes souffrances, développer encore plus mon sentiment de culpabilité et mon incapacité à rétablir une relation de mari et femme avec elle. Parallèlement le fétichisme des couches a petit à petit dominé toute ma sexualité.

Psychologiquement j'ai craqué à plusieurs reprises tombant dans des phases de dépression. J'aurais tant voulu pouvoir détacher définitivement de moi ce besoin de couches, cette tare, ce vice,  qui prenait une part toujours plus importante dans ma personne. Cette incapacité à y réussir et les souffrances qu'il causait aux autres était contraire à toute l'éducation que j'avais reçue et était honteuse pour moi.

En 2008, sur le conseil de mon épouse, j'ai commencé un travail dans ce sens avec un psychiatre de qualité, travail que j'ai poursuivi pendant plus de huit années, cependant c'est l'inverse qui se produit. Progressivement il m'a fait prendre conscience et aidé à accepter que mon "moi" ABDL était indissociable de mon autre "moi adulte", qui, en fait, ne font qu'un  et que ma sexualité est centrée sur le fétichisme du port de couches et de vêtements de style garçonnet. Pour le moment c'est tout ce qui me reste pour me ressourcer et tenir le coup.

Ceci semble indiquer que je ne pourrai sans doute retrouver un équilibre personnel qu'avec des personnes ayant ces mêmes besoins et la capacité de me comprendre. Cela veut aussi dire que j'ai gâché la vie de mon épouse à qui j'ai inconsciemment menti sur qui j'étais réellement. Je n'ai pas su donner la place et l'amour auquel elle avait droit et dont elle avait besoin et enfin  que j'ai gâché une bonne partie de ma vie.

Depuis début septembre 2009 je suis revenu définitivement au sein de la communauté ABDL pour renouer les amitiés que j'avais liées dans le passé et en nouer de nouvelle, j'espère aussi pouvoir aider les plus jeunes à comprendre et à s' accepter tels qu'ils sont pour leur éviter de gâcher leur vie et celle des autres.

Nos trois enfants avaient perçu que quelque chose n'allait pas entre mon épouse et moi, mais, sans connaître les faits, en reportait la faute sur elle. Nous faisions chambre à part et, dans sa souffrance, elle était souvent dure avec moi y compris devant eux, ce que nos enfants lui reprochaient injustement.

Aussi, comme beaucoup, mon épouse confond ABDL avec pédophilie, elle m'avait interdit d'être seul avec mes petits enfants. En 2018 j'ai du, en urgence, dépanner l'un de mes fils qui déménageait, et garder ses deux enfants. 

Mon épouse  réagit alors très violemment, elle est allé voir chacun de nos enfants pour leur dévoiler que j'étais un ABDL et leur annoncer que nous allons vendre notre maison pour vivre séparément. 

Après le choc initial, la surprise et une période de consultation/réflexion ils ont tous les trois réagi d'une façon exceptionnelle, ainsi que leurs conjointes. Je me suis excusé auprès d'eux et expliqué les souffrances que mon épouse avait traversées par ma faute. Je leur ai dit que je comprendrais tout à fait qu'ils ne veulent plus me voir et  que j'avais très à cœur de continuer à veiller aux besoins matériels et au bien être de mon épouse, leur maman, ainsi qu'aux leurs pour faire en sorte qu'ils ne soient plus affectés par ce que je suis.

Cela a libéré mon épouse, qui a retrouvé, avec nos enfants, la relation qu'elle avait perdue. Elle est beaucoup plus heureuse et détendue, notre relation en est meilleure. Nous avons vendu notre maison, en quelques jours, en 2019 et avons fait construire une maison pour elle, projet que nous avons mené intégralement ensemble. J'ai effectué tous les travaux de finitions intérieurs, à son goût. Elle y habite depuis avril 2021. Notre projet avait, malheureusement, pris beaucoup de retard du fait le la pandémie Covid 19 et des longs délais de livraison des matériaux. Nous avons recherché et acheté ensemble un appartement pour moi dans la même région, à Beauvais, que j'ai rénové avec son aide et celle de nos enfants. J'y ai emménagé de septembre 2021, c'est une nouvelle vie qui a commencé pour nous deux.

Nous avons chacun notre indépendance, donc un meilleur équilibre de vie, tout en restant proche et ayant préservé un bon équilibre familial pour nos enfants. Enfin un rayon de soleil après une très longue traversée de l'enfer. La maison demeure la mason de famille, un lieu où il fait bon se retrouver.

Cela me permet aussi de laisser s'épanouir librement ma partie petit garçon et, peut être, de lier des amitiés ABDL.

Si tu es jeune, si comme moi tu aimes porter des couches, que tu sois simple DL, AB, resté petit garçon, ou aimant être plutôt une petit fille, hétéro sexuel, gay, bi, asexuel, etc... surtout soit juste envers toi même, et avec celle ou celui qui pourrait devenir ton mari ou a femme, ne cache rien, dévoile lui tes penchants dès le départ. Internet regorge de sites qui lui permettront de comprendre. Ne vous engagez pas ensemble dans la vie si il ou elle ne peut comprendre, ni t'accepter  tel(le) que tu es. Vous en souffririez tous les deux toute votre vie, qui pourrait être une vie gâchée comme la mienne.