LES CONNAISSANCES VALIDES

Rendre explicites certains éléments de la pensée ou attitudes au moment où ils se présentent d’une part, et à les solliciter lorsqu’elles sont nécessaires, d’autre part.
Il ne s’agit donc pas de prévoir systématiquement en amont les apprentissages qui seront visés ni de les structurer à partir d’un programme prédéterminé.
Tout se passe dans l’action.
Par exemple, lorsqu’un élève fera appel à une analogie, l’enseignant∙e prendra soin de souligner qu’il s’agit d’une analogie afin de rendre explicite, sur le coup, ce qui est implicite.

Source: Gagnon, Agundez-Rodriguez, Richard, Theis et Michaud (Inédit, à paraître). "Pratiquer le dialogue philosophique avec les adolescents: comment favoriser une plus grande prise de conscience des apprentissages chez les élèves". 

Les bonnes raisons, et donc l’épistémologie, sont spécifiques à chaque discipline : non seulement les raisons elles-mêmes, mais aussi les critères permettant d’évaluer leur validité varient selon les domaines.

Il s’agit de procéder à la manière de l’apprentissage d’une langue, dont la langue première qui, au départ, n’a pas nécessairement besoin que la structure soit rendue explicite pour que l’enfant puisse la maitriser et produire des phrases correctes.
Le principe sous-jacent à cette stratégie consiste à dire que la maîtrise approfondie d’une culture disciplinaire contribue à structurer la pensée et à la rendre plus éveillée, critique et prudente.
Source: Gagnon, Agundez-Rodriguez, Richard, Theis et Michaud (Inédit, à paraître). "Pratiquer le dialogue philosophique avec les adolescents: comment favoriser une plus grande prise de conscience des apprentissages chez les élèves". 

Il n’est pas utile de considérer que les habiletés de pensée critique, une fois acquises, puissent s’appliquer de manière universelle. Vouloir que les élèves soient capables d’« analyser, synthétiser et évaluer » des informations semble être un objectif raisonnable. Mais l’analyse, la synthèse et l’évaluation ont des significations différentes selon la discipline.

Le travail de l’enseignante ou de l’enseignant comme professionnelle ou professionnel cultivé, interprète, passeur de culture et critique de celle-ci consiste à initier les élèves à une variété de repères culturels issus du patrimoine de l’humanité, à rendre explicite et pertinent le sens des objets culturels, à tisser des liens entre ceux-ci et les contenus disciplinaires ainsi qu’avec la culture des jeunes et à stimuler l’esprit critique et la réflexivité des élèves à l’égard de la culture.