Filippini Vanessa: Bonjour Nubia Tagliaferro, bienvenue, je m'appelle Vanessa Filippini et lui, c’est mon compagnon, Negro Daniele. Nous aimerions vous poser quelques questions au nom de la classe 4^ AFM de l’établissement Istituto Tecnico Commerciale San Colombano, avec laquelle nous menons un projet sur le thème du marketing territorial, intitulé "Un plongeon dans la Trebbia. La promotion touristique du territoire de Bobbio et de la haute vallée de la Trebbia à destination des touristes francophones".
Negro Daniele: Pour commencer, vous êtes animateur territorial et chef de projet de GAL Del Ducato. Qu’est-ce qu’un GAL et en particulier, qu’est-ce que le GAL Del Ducato?
M.me Tagliaferro: Alors, un GAL est un organisme public ou privé, ce qui veut dire que, parmi ses membres, il y a des organismes publics, comme des unions de municipalités et d’autres institutions publiques, et des entités privées, dans notre cas, nous en avons 32. Ce sont des organismes créés par un règlement de l’Union européenne qui gère les fonds de développement rural dans les zones défavorisées.
Quand on parle de zones défavorisées, cela signifie, par exemple dans notre cas, qu’elles sont menacées par le dépeuplement, qu’elles ont des problèmes, que quand, disons, on a une situation de crise, elles peuvent vivre cette crise beaucoup plus intensément qu’une ville.
Les GAL existent dans toute l’Europe et dans toute l’Italie, et dans notre région, nous ne sommes que six, et ils gèrent tous ces types de fonds.
GAL Del Ducato, donc, dans notre cas, nous gérons les fonds pour le développement rural dans les zones de l’Apennin de la province de Plaisance et de Parme, au total il y a 59 municipalités, notre domaine de compétence, il y en a de plus élevées, montagnardes et collinaires, puis il y en a quelques-unes plus piémontaises, et peut-être qu’une partie seulement du territoire est concernée.
Ce que signifie gérer les fonds pour le développement rural, dans notre cas, nous travaillons sur trois grands thèmes, macro-thématiques, l’une est la promotion de la transformation des produits agroalimentaires.
Nous sommes dans la Food Valley: beaucoup d’excellences du territoire ne sont pas vraiment mentionnées, elles sont produites dans les Apennins, c’est donc un atout auquel nous ne pouvons pas renoncer.
Il y a un autre filon d’action qui concerne la forêt, donc les zones boisées au sens large, donc non seulement le bois mais aussi les sous-bois, je ne sais pas, les truffes, les champignons et ce genre de choses, et puis il y a tout le domaine, qui est celui dont je m’occupe, liée au tourisme rural.
Par exemple, nous avons vu qu’avec la pandémie, par exemple, il y a eu un boom du tourisme de personnes qui cherchaient justement à rester plus dans la nature et à trouver des endroits où elles pourraient garder la distance autant que possible.
Peut-être que Bobbio est un cas particulier parce que de toute façon il est déjà une destination touristique, peut-être par rapport à une autre municipalité voisine, mais c’est certainement quelque chose que l’on a vu, ou même le fait qu’on peut se baigner dans la rivière Trebbia à hauteur de Bobbio, peut-être par rapport à d’autres, Le développement d’actions et d’activités liées au tourisme durable ne peut donc pas être exclu de ce territoire.
Au sens large, avant tout, je ne l’ai pas dit auparavant, nous gérons ces fonds de trois manières, qui sont des fonds européens: nous pouvons faire des projets coordonnés par nous, par le GAL, avec des opérateurs, comme des études de faisabilité ou, en somme, des projets pour certaines choses, nous pouvons ensuite développer des conventions avec des organismes publics, précisément pour la réalisation d’autres actions, et nous avons un paquet de fonds pour faire des appels, ce qui signifie que, je ne sais pas, vous savez ce qu’est un appel d’offres?
Justement, il y a une personne publique ou privée qui cherche des contributions pour faire des choses, nous lançons l’appel, ils doivent se présenter et puis un classement est fait et si tout va bien, ils passent les demandes, et reçoivent la contribution pour développer les actions.
Filippini Vanessa: Quel rôle jouez-vous au sein du GAL Del Ducato et quelles sont vos fonctions en tant qu’animateur territorial?
M.me Tagliaferro: Alors, comme je l’ai dit précédemment, je m’occupe principalement du domaine du tourisme dans les zones rurales, et je suis aussi des projets de coopération avec des GAL d’autres territoires, par exemple, qui sont aussi liés au tourisme parce que, ici nous en avons un dédié à la valorisation de la Malvasia, qui est l’un des cépages, disons, que la Malvasia, le maquis malvatica a des cépages présents aussi bien dans le territoire de Plaisance que de Parme, mais il a aussi une histoire très fascinante, car il a été l’un des vins les plus importants du bassin méditerranéen au cours des siècles, et il y a un projet avec lequel nous travaillons avec un GAL de Brescia et un GAL d’Istrie centrale, et ici, il s’agit pratiquement de valoriser le territoire dans une optique touristique par la présence d’une excellence. Le même concept peut s’appliquer pour un autre projet de coopération que nous avons sur la valorisation des châteaux et des demeures historiques: notre territoire est plein de châteaux, même la région Emilia Romagna elle-même, étant donné qu’il y en a plusieurs dans toute la région, a fait des activités de promotion pour ces choses, et c’est un projet que nous avons avec le Portugal, où, au Portugal, ils n’ont pas de châteaux, mais ils ont des demeures historiques, disons, d’anciennes familles nobles plutôt que des propriétaires fonciers, et même ceux-ci, disons, ont le développement de zones touristiques, par exemple, s’ils ont des demeures comme nous nos châteaux. Beaucoup de structures ont des chambres, des structures d’accueil où les gens vont dormir, on fait les visites dans les châteaux, on fait des activités pour, précisément, des enfants, donc on peut les utiliser de manière, précisément, touristique.
Quand on gère un projet, en fait, un chef de projet, ça veut dire que je suis le référent du projet, que je suis tous les contacts avec les partenaires, s’il y a des documents à écrire et des choses de ce genre, et l’animation territoriale liée au GAL est l’organisation des activités, l’organisation d’événements, de rencontres et de confrontations, justement, sur les sujets avec lesquels nous travaillons sur le territoire, et je m’occupe aussi de la page Facebook avec le directeur, et nous publions des nouvelles liées au territoire tant sur des activités que nous faisons mais aussi, par exemple, les avis émanant de la région, que nous suivons et qui intéressent le territoire, la newsletter, nous avons aussi une newsletter et nous avons aussi un guichet Europe Direct, qui existe également à Piacenza, où ils font pratiquement des activités d’information sur l’Union européenne. Là aussi, il y a des liens parce que nous gérons des fonds européens.
Negro Daniele: Tout à l’heure vous avez fait référence à une Stratégie Locale de Développement, pouvez-vous nous en parler un peu, de quoi s’agit-il?
M.me Tagliaferro: Oui, ces fonds que nous gérons fonctionnent avec une programmation financière qui va de 7 ans en 7 ans, donc ça veut dire, par exemple, si on regarde la précédente 2014-2020, ça veut dire que chaque GAL, un peu avant ou au début de la nouvelle programmation, il raisonne, avec le territoire, sur les thèmes sur lesquels il veut travailler pendant ces 7 ans et sur lesquels seront faits les appels, pour donner un exemple, donc on crée une Stratégie De Développement Local, qui est l’endroit où vous allez pour analyser le territoire, où vous faites les analyses SWOT, les forces, les faiblesses, ce qui pourrait être bon d’investir, donc c’est la macro-stratégie, parce que de toute façon, avec nos activités et nos fonds nous faisons aussi, C’est-à-dire que nous ne donnons pas seulement de l’argent à ceux qui le demandent, mais nous aidons à développer des stratégies pour le territoire et le Plan d’Action Local est le document qui met en pratique les choses contenues dans la stratégie, c’est-à-dire un document qui dit "OK, arrête, pour maitriser un itinéraire du territoire du GAL du Duché, je vais faire une étude qui analyse les itinéraires, je vais lancer un appel pour financer la table, l’aménagement des itinéraires..."
Je vous donne l’exemple des itinéraires aussi parce que l’un des itinéraires que nous avons financé est le Chemin de San Colombano, donc fortement lié au territoire de Bobbio.
Ensuite, nous faisons les appels d’offres pour financer les structures d’accueil et de restauration, puis Bed and Breakfast, hôtels, restaurants, ainsi, qui peuvent accueillir les touristes qui viennent et qui parcourent l’itinéraire.
Le Plan d’Action Local est justement un plan que nous devons faire pendant 7 ans, donc déjà au début nous savons, chaque année, les appels qui seront faits et les actions qui seront faites.
Bien sûr, il y a aussi la possibilité de faire des changements, parce que peut-être, je ne sais pas, 2019 était censé faire des activités dans certaines directions, faire des appels d’offres, et ils ne sont pas très réussis parce que le territoire n’est pas encore prêt pour cette chose, plutôt que, on a vu qu’il est préférable d’investir plus de ressources dans d’autres actions, donc il y a aussi la possibilité de faire des changements.
Filippini Vanessa: Quelles sont les actions que le GAL del Ducato met en œuvre pour valoriser ces ressources et, en même temps, surmonter les fragilités de notre territoire ?
M.me Tagliaferro: Alors, comme je l’ai dit précédemment, si nous prenons le cas du tourisme dans les zones rurales, nous avons travaillé, justement, à fond, justement pour la valorisation touristique, en touchant le côté de la promotion et marketing du territoire, en abordant, par exemple, le thème des itinéraires, si nous voulons en faire un atout de la promotion touristique, que devons-nous faire?
Nous devons faire en sorte que les itinéraires puissent être parcourus en toute sécurité, qu’ils soient bien rangés, que le touriste puisse trouver facilement les informations, donc, nous sommes allés financer, précisément faire des avis aux organismes publics pour pouvoir organiser et valoriser les itinéraires, en ce sens, parce que vous comprenez, si quelqu’un veut faire, je donne un exemple pratique, le chemin de Saint Colomban, cependant, il n’y a pas les indications précises, il n’y a pas de panneaux et il se perd, tandis qu’il marche peut-être qu’il trouve un glissement de terrain ou des arbres tombés, vous voyez qu’il y a un problème qui, au lieu de promouvoir, disons, la valorisation du territoire, a exactement l’effet inverse, celui qui est allé ne conseillera pas aux amis, de faire le même itinéraire, au risque de se perdre, de se faire mal, des choses de ce genre.
Donc certainement, c’est un point à régler.
Puis, par exemple, notre territoire, une des choses problématiques, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de lits.
Les structures qu’il existe sont petites, peut-être que nous aurions le potentiel de faire venir des bus avec des gens qui restent peut-être dans la journée, le week-end, mais où les mettons-nous dans les Apennins?
Il n’y a pas beaucoup de grandes structures d’accueil, nous avons donc lancé un appel d’offres pour valoriser les infrastructures touristiques, en donnant de l’argent, par exemple, pour faire de nouvelles chambres, rendre les chambres plus confortables, plus modernes...
Par exemple, avec le Covid, qui a nécessité une distanciation, on nous a demandé, dans beaucoup de restaurants, de pouvoir mettre des pergolas, des auvents extérieurs pour créer plus de places assises, donc plus de capacité et plus d’espacement.
Nous avons lancé un appel, par exemple, pour l’organisation d’événements dans les Apennins, des événements culturels, œnogastronomiques et sportifs.
Ceci, justement, puisque vous traitez surtout de tourisme, c’est pour vous faire comprendre que nous avons affronté la chose sur plusieurs points, et en particulier, pour la valorisation touristique, nous avons travaillé avec Destination Emilia, je ne sais pas s’il est parmi les intervenants que vous devrez interviewer...
Pratiquement la région a créé des organismes publics qui gèrent un peu, guident la promotion du territoire.
Nous avons donc passé un accord avec eux, pour mettre en place les nouveaux outils de promotion et de marketing du territoire.
Étant donné que notre territoire, disons, est très marqué par les vallées, chaque vallée, disons, Val Trebbia, Val d’Arda, Val Tidone, Val Nure, dans le cas de l’Apennin de Plaisance, avec ses propres caractéristiques. D’accord, disons, nous avons fait au début des tables de travail soit avec des organismes publics soit avec des sujets privés, en créant des tables de travail, par vallée.
Par exemple, il y a une table de travail pour la Vallée de la Trebbia, dont la coordinatrice, justement, est Roberta Valla, que je sais que votre professeur a entendu, et qui est l’adjointe au tourisme de la commune de Travo, qui avec d’autres sujets de différentes municipalités, comme je vous le disais, soit des représentants des communes de la Vallée de la Trebbia, soit par exemple des opérateurs touristiques comme Cooltour, que vous avez ici à Bobbio, ou d’autres sujets, on a travaillé ensemble pour développer du matériel promotionnel.
Par exemple, nous avons développé ensemble un nouveau site, Appennino Emilia, et en attendant, il faut dire que Destinazione Emilia gère les territoires de Parme, Piacenza et Reggio d’Émilie; donc, on raisonne en termes de macro-zones.
Nous avons financé des cartes, touristiques, je ne sais pas si vous en avez déjà vu, que l’on pourrait penser "oui, nous allons beaucoup avec le téléphone portable, nous trouvons tout", en fait, quand on est sur le territoire, on veut la carte, on a vu, on veut le papier.
Donc, par exemple, dans le cas de la Vallée de la Trebbia, nous avons développé des cartes qui, d’une part, ont tout l’Apennin d’Émilie, d’autre part, il y a la vallée.
On voit donc la carte de la Vallée de la Trebbia et, avec le territoire, avec ce groupe de travail, on a choisi, disons, sept ou huit points d'intérêt importants; donc, on a fait un travail de cartographie, de cartographier les émergences du territoire : monuments, itinéraires, parcs...
Vous avez le Parco Avventura Val Trebbia, il y a Brugnello, qui est très caractéristique, il y a l’abbaye de San Colombano, il y a le parc archéologique de Travo, pour dire...
Il s’agit d’identifier ces choses qui sont fortement attirantes en faisant, peut-être de petits focus.
Ensuite, nous avons également développé des cartoguides qui ont, d’une part, la carte avec la vallée, et d’autre part, vous pouvez trouver où manger, où dormir, quoi voir et ce genre de choses.
Nous avons vu qu’ils ont eu beaucoup de succès et ont été demandés et demandés.
Nous avons fait des vidéos promotionnelles de la vallée, nous avons mis des totems avec des écrans tactiles où une personne peut aller et toucher, voir des informations à la fois de sa propre vallée et d’autres, juste pour donner des exemples.
Je me réfère à une autre de vos questions : une chose importante est aussi, nous travaillons pour de vastes zones, en ce sens que nous avons le mandat, précisément, de travailler dans les Apennins de Parme et de Plaisance, et en tant que GAL, nous avons choisi cette devise comme stratégie, que vous avez peut-être vu : "Agréger, c’est innover".
"Agréger", il est clair que si l’on devait aller à une foire du tourisme, par exemple celle de Milan, et nous allons comme municipalité de Travo, pour donner un exemple, cela a un impact différent plutôt que d’aller comme Vallée de la Trebbia, plutôt que d’aller comme Apennins, donc une zone plus vaste, qui peut offrir plus d’attrait.
C’est aussi plus facilement reconnaissable, donc nous avons cru que l’union fait la force.
Cette union est très difficile, je ne le cache pas, car de toute façon, comme vous le savez, chaque commune a ses caractéristiques, chaque commune a son caractère chauvin, "que je suis meilleur que mon voisin" ...
Donc, on tend plus à travailler individuellement qu’à collaborer, et au lieu de cela nous avons beaucoup travaillé sur l’aspect de collaboration, sur l’aspect d’union du territoire.
Pour la première fois, toutes ces municipalités dans les vallées ont travaillé ensemble de manière structurée, et ce fut un parcours que nous avons fait ensemble, qui a finalement donné de bons résultats.
Donc, en répondant à une autre de vos questions, oui, vous travaillez ensemble, Parme et Plaisance, sur différents fronts, et nous la mettons comme une condition.
Pour vous donner un exemple, l’appel d’offres que nous avons lancé sur les événements, par exemple l’un des événements qui a présenté la demande a été Cooltour, basé à Bobbio, et nous avons mis que, s’il s’agissait d’événements qui concernaient à la fois Parme et Plaisance, ils prenaient plus de points, juste pour vous dire.
Ou, lorsque nous avons identifié les itinéraires sur lesquels travailler, nous avons donné la priorité aux itinéraires impliquant plusieurs municipalités, ou avec une prime en termes de score si elles impliquaient les deux provinces.
Par exemple, la municipalité de Bobbio, est le titulaire du financement du Chemin de San Colombano, mais aussi du Chemin des Abbés (La Via Degli Abati).
La Via Degli Abati passe à la fois dans le département de Plaisance et dans celui de Parme.
Negro Daniele: Il y a donc une sorte de collaboration entre les deux provinces, non?
M.me Tagliaferro: Absolument, c’est très difficile, mais parfois il est aussi très difficile de faire travailler les communes de la même vallée, ensemble, pour les raisons que j’évoquais avant.
Très difficile, mais parfois on se rend compte que l’union fait la force, et c’est seulement de cette façon qu’on parvient à des résultats qui, autrement, en travaillant seuls, ne seraient pas obtenus.
Et donc, il y a quelqu’un qui a peut-être une ambition qui est peut-être en ligne avec la nôtre, qui le comprend et le fait volontiers, quelqu’un d’autre moins, et en mettant certaines contraintes dans les activités que nous devons faire, dans les appels d’offres et dans les avis, de la série "Vous voulez accéder à la contribution, Parme et Plaisance, vous devez travailler avec d’autres vallées", et à la fin s’ils veulent prendre la contribution, ils doivent le faire, et ce n’est qu’en faisant les choses que nous avons vu qu’ils se rendent compte que c’est mieux.
Par exemple, les référents, disons, de ces tables de vallée, après deux ans et demi de travail, quand nous avons commencé à travailler pendant le Covid, de cartes qui ont toutes été faites à distance, par exemple, et ont finalement été heureux de cette expérience, mais aussi de pouvoir se confronter entre vallées, aussi bien entre vallées de Plaisance qu’avec les vallées de Parme.
Nous en avons 4 à Plaisance et 3 à Parme, et, pour certaines choses, nous avons également mis l’Apennin de Reggio Emilia.
Même la confrontation avec les territoires, la possibilité de dire, même présenter les vallées ensemble, signifie "venez dans notre territoire, vous pourriez rester deux jours dans le Val Trebbia, deux jours dans le Val Nure, deux jours dans le Val Taro, et au lieu de faire du tourisme ‘J’arrive le matin et je m’en vais le soir’, ayant la possibilité de, comment dire, élargir les possibilités, peut-être qu’un touriste reste quelques nuits de plus.
Mais bien sûr, vous devez connaître cette possibilité, vous devez la lui proposer.
Donc, cela aussi, disons, c’est ce que l’on cherche, comme vous le disiez à juste titre, notre territoire est caractérisé principalement par le tourisme furtif, en une seule journée, ou par les vacanciers qui, en été, reviennent trouver leurs parents ou grands-parents, ces choses-là.
Mais il est clair que, si un touriste s’arrête plus sur un territoire, il apporte du bien à de nombreux opérateurs du territoire.
Ils viennent, ils mangent, ils dorment, ils achètent des produits, ici, si nous pensons aussi à ces étrangers, pour eux ce sont des distances qui nous semblent impossibles, ils sont habitués à voyager.
Ils arrivent et restent à Milan, un jour ils visitent Milan, un jour ils vont à Florence, un jour ils vont à Rome, sans problème.
Donc, dans le petit, nous pouvons aussi le faire à l’intérieur des vallées, à l’intérieur du territoire, des Apennins.
Filippini Vanessa: Surtout pendant la pandémie, on a beaucoup parlé, même si pour peu, de zones internes et de lutte contre leur dépeuplement. On oppose souvent population sédentaire et population touristique en un lieu donné, en ce sens que la demande de services diffère entre ces deux catégories de personnes. Est-ce vraiment le cas, et est-ce également le cas des zones intérieures, ou peut-être, au moins dans ces zones, une fréquentation touristique accrue pourrait inciter de plus en plus de personnes à s’arrêter de manière stable, et déclencher un cercle vertueux de revitalisation de ces zones et territoires?
M.me Tagliaferro: Alors, certainement en regardant nos actions, l’un des objectifs que nous nous fixons est de favoriser le fait que les gens, au lieu d’aller vers les villes pour chercher des opportunités, restent sur le territoire.
Donc, il s’agit aussi de créer des opportunités d’emploi supplémentaires, par exemple, non seulement pendant la période touristique, mais aussi dans l’année, la région elle-même a fait des appels pour le repeuplement, des appels pour la première maison de jeunes couples qui ont décidé de venir vivre dans les Apennins, dans les montagnes.
En ce qui concerne les zones intérieures, c’est quelque chose qui m’est venu à l’esprit il y a quelques jours, nous collaborons également avec les consultants qui gèrent précisément le projet de la zone intérieure de votre territoire, et je le dis à votre professeur, Si vous voulez, je peux vous mettre en contact avec eux aussi, parce que, peut-être que les zones sont les mêmes, mais les zones internes et les principaux fonds, qui sont nos fonds, fonctionnent différemment.
Donc oui, il y a certainement une question de services qui est problématique, si nous pensons aux transports, le touriste s’il veut se déplacer, à l’intérieur de la vallée, entre une vallée et l’autre doit prendre la voiture, de nos jours, il n’y a rien à faire.
Peut-être qu’il trouve plus de bus en période scolaire, et en été, il y a un vide.
Par exemple, en ce qui concerne la situation de Parme, en été, en dehors de l’école, où il y avait un bus toutes les heures, maintenant il y en a un toutes les deux heures, toutes les trois heures, où il y en avait un tous les quarts d’heure.
Donc, c’est certainement un gros problème.
Parce que si vous allez dans une grande ville, même dans d’autres pays, peut-être que si vous réussissez, vous voulez vous déplacer avec les transports en commun, bus, train, métro…
Et les structures d'accueil sont une autre grande problématique, et un dilemme, disons, qui n’a pas encore été résolu.
Il y en a qui pensent faire, disons, des transports en commun à la demande.
Qui veut essayer de faire, de les mettre à certaines heures.
De toute façon, ils font face à des coûts, donc il n’est pas facile de trouver quelque chose qui vous permet d’atteindre l’objectif, sans, entre guillemets, "gaspiller de l’argent."
Je veux dire, si vous organisez un service qui est quatre fois par jour et que personne ne l’utilise, c’est un investissement de ressources qui échoue.
Negro Daniele: Comme question finale, je voudrais vous demander: notre projet vise, justement, à potentier le tourisme auprès des touristes francophones; donc, si le GAL du Ducato avait des ressources ou du matériel publicitaire qu’il veut nous envoyer, et que nous pourrions traduire à destination des les touristes francophones.
M.me Tagliaferro: Absolument oui, en effet je vous enverrai ces cartoguides, qui sont entre autres bilingues, italien et anglais, français non, car on sait que la langue véhiculaire au niveau international est surtout l’anglais.
Mais même le simple fait de les avoir en bilingue, même en anglais, était une innovation qui n’arrivait pas très souvent auparavant.
Nous avons donc fait des cartoguides génériques, puis nous en avons d’autres dédiées aux routes des vins et des saveurs, donc qui vont regarder précisément dans le détail tous les produits agroalimentaires, bilingues aussi.
Par ailleurs, ce sont des cartoguides faites avec les mêmes dimensions, pour créer l’homogénéité et l’uniformité.
Je vais certainement vous montrer un peu de matériel qui peut également être traduit en français pour vous montrer, justement, ce qui a été fait.
Et je le répète, quand nous avons proposé l’idée de développer des cartes, nous en avons eu beaucoup qui ont dit "cartes sont des choses vues et revues, où est l’innovation", etc.
Et pourtant, ils ont eu un très grand succès, de sorte que nous avons dû faire des réimpressions et nous en referons encore parce qu’elles ont cartonné.
Prof. Alessandrini: Merci beaucoup, les questions que nous avions préparées ont été traitées de manière plus que complète et donc nous vous remercions à nouveau, et nous vous recontacterons éventuellement pour ces matériaux et pour nous mettre à jour une fois que l’enregistrement sera édité. On va maintenant travailler dessus.
M.me Tagliaferro: Très volontiers, vous faites sûrement un travail utile, car on sait que le tourisme français est un autre sur lequel on mise.
C’est ainsi que, par exemple, Destinazione Emilia, qui est cet organisme public qui s’occupe justement de la valorisation du territoire, va chaque année au Salon du Tourisme de Paris.
Et depuis qu’on a nos cartoguides, on porte toujours ça, et on revient toujours les mains vides.
Là, il y a beaucoup d’opérateurs touristiques, connaissant désormais le territoire et créant ainsi des liens, ils seront peut-être incités à développer des paquets et des choses.
Mais d’autre part, si l’on réussit à bien promouvoir le territoire, il faut être en mesure de bien les accueillir.
Il faut donc avoir des restaurants accueillants, modernes...
Si vous pensez, dans de nombreux Bed and Breakfast, il est difficile de faire des réservations en ligne, en payant par carte.
On peut trouver des situations compliquées où il y a des opérateurs qui ne parlent que l’italien, dans les restaurants plutôt que dans les structures d’accueil.
Donc certainement le travail que vous ferez, je suis sûre que si vous le proposez aux municipalités, ce sera utile, parce que c’est quelque chose de plus.
Bien sûr, si le touriste français trouve quelque chose dans sa langue, il est plus motivé à venir, il comprend mieux le territoire, plutôt que de trouver des choses qu’il ne comprend pas.