En route vers Dalhousie... encore des processions hindoues

Sa 20/03/10 : Kandapola – Dalhousie


En pleine nuit, probablement 2 heures du matin, les haut-parleurs des véhicules de la fête hindoue nous réveillent. Le « concert » va durer jusqu’au petit matin tantôt à pleins tubes, tantôt en sourdine.

Nous ne dormons plus que d’une oreille et à 6 heures, pas besoin de réveille-matin. A jeun, après avoir enfilé un pantalon, nous rejoignons Meya dans le hall de l’hôtel.

Il fait très beau !

Pour ces deux heures de randonnée, notre guide nous propose un itinéraire un peu différent du précédent, consacré essentiellement à l’observation des oiseaux.

Bullbul, plain prinia, bushchat, hawk eagle… sont observés, mais tous seront plus rapides que le photographe.

Seul ce pic reste imperturbable… posant presque pour la photo !

Pendant la balade, nous croisons le cortège des fidèles hindous, toujours en train de danser et chanter… depuis plus de douze heures.

Allez, un dernier coup d’œil sur ces coteaux… Les plantations sont la propriété de la société Finlays, une compagnie écossaise. Les terres cultivables appartiennent aux villageois. Tout l’espace est optimisé et la moindre parcelle mise en culture. Vous aurez remarqué les plates-bandes parfaitement tirées au cordeau et les plants de carottes, poireaux, choux ou salades parfaitement alignés.

Le thé produit par ces coteaux est réputé être un des meilleurs du pays, le « champagne » des thés de Ceylan.

Le bus local, très coloré, est aujourd’hui au repos !

Au bout de ces deux heures, le petit déjeuner est bien mérité. Puis nous flânons jusqu’à 11 heures, heure prévue pour notre départ vers Dalhousie.

A l’approche de Nuwara Eliya, un important déploiement de policiers et de militaires. Un policier tous les cinquante mètres en ville, interdiction de stationner ou de s’arrêter : mais que se passe-t-il ?

En fait, le Président est attendu ici dans le cadre de la campagne électorale (des élections législatives auront lieu en avril). Déjà la foule est rassemblée en nombre sur l’hippodrome et des files de militants, scandant des slogans, continuent à affluer vers le lieu du rassemblement.

Nous prenons une déviation et quittons la ville.

Depuis la route, vue spectaculaire sur deux cascades : Devon Falls et Saint Clair Falls.

Ici les Saint Clair Falls presque à sec.

Notre itinéraire croise à deux reprises des cortèges hindous. La deuxième fois mérite un arrêt car, autant le spectacle de la fête autour de l’hôtel était bon enfant, autant celui-ci est impressionnant.

Pour faire pénitence (?), des hommes s’infligent des mortifications, suspendus au bout d’une potence, accrochés par plusieurs hameçons dans le dos, les cuisses et les mollets pendant que des femmes aux joues percées dansent, en transe.

Heureusement, la queue du cortège formée essentiellement de femmes portant des offrandes est beaucoup plus agréable à regarder.

Parées de leurs plus beaux atours, elles nous adressent un petit signe ou un sourire.

Les plus jeunes font les intéressantes devant l'appareil photo !

Avec leurs colliers de fleurs orange dans les cheveux, elles forment un ensemble encore plus coloré, de dos.

Appuyé contre sa voiture, Nimal, notre chauffeur, les regarde s’éloigner.

Pour nous, il est temps de poursuivre notre chemin.

Bien que le pic d’Adam (2250 mètres) soit visible depuis longtemps, on n’est encore loin d’être arrivés et on a parfois l’impression de s’en éloigner au lieu de s’en rapprocher. C’est que la route, après maints et maints virages, doit encore contourner deux lacs successifs pour finir en cul-de-sac au pied d’Adam’s Peak.

En tout, environ 80 kilomètres et comme d’habitude trois bonnes heures en voiture !

Il est plus de 14 heures quand notre Nissan se gare devant Yellow House, la pension retenue par Malik.

Une grande chambre aux couleurs pimpantes, un petit balcon donnant sur une rivière et la vue sur le fameux sommet.

Après nous être restaurés, Nimal nous emmène en reconnaissance vers le début du sentier menant au pic.

En fait, Dalhousie n’est pas à proprement parler un village. Ce sont quelques pensions, un poste de police et surtout quantité de boutiques agglutinées le long de la route, le tout destiné à l’exploitation touristique du lieu.

Boutiques de souvenirs, d’en-cas, de boissons, de friandises, de vêtements chauds, bref une ambiance de fête foraine ou de grand marché !

Car l’ascension du pic d’Adam est bien plus qu’une simple randonnée. La montagne est vénérée sous le nom de Sri Pada par toutes les confessions du pays : bouddhistes, hindous, musulmans et chrétiens.

A son sommet s’ouvre une cavité que les premiers considèrent comme une empreinte du pied de Bouddha, les deuxièmes du pied de Shiva, les troisièmes du pied d’Adam. Enfin les chrétiens y voient la trace du pied de saint Thomas. Alors, pas étonnant qu’il y ait foule, d’autant que nous sommes le week-end.

D’ailleurs, de nombreux pèlerins commencent dès maintenant la lente montée vers le sommet : environ 6 kilomètres aller, mille mètres de dénivelé et plus de 5000 marches à gravir ! Pour nous, le départ se fera dans la nuit à 2 heures du matin pour une arrivée au sommet avant le lever du jour. Il faut compter environ trois heures pour la montée.

En attendant, nous en profitons pour admirer le pic à la tombée de la nuit depuis la pension…

Cherchez les petites lumières qui scintillent au sommet !

… alors que le soleil couchant met le feu aux collines voisines !

Après le dîner partagé avec un jeune couple de Français installés à Genève (un petit coucou… s’ils nous lisent), au lit de bonne heure !

Le réveil est réglé pour 2 heures. Je reste encore éveillée un long moment et j’entends passer sur la route encore et encore des bus déversant leurs flots de pèlerins. Je me demande comment tout ce monde va pouvoir tenir là-haut !