De Ella à Nanu Oya en train

Ven 19/03/10


6 h 45 : nous improvisons une petite balade dans les environs, accompagnés par Tim et Tina, les chiens de la maison.

Déjà les écoliers sont en route. A peine haut comme trois pommes, un bambin nous salue d’un « Hello, good morning » et plus loin, un père fait agiter la menotte à son bébé. Tout le monde a le sourire de bon matin.

9 heures : Nimal nous conduit à la gare car aujourd’hui nous allons faire le trajet jusqu’à Nanu Oya en train… en deuxième classe (plus de billets disponibles pour la première)… pour un prix imbattable : 150 roupies = 1 euro. En général, les prix des prestations pour les touristes sont bien plus élevés que pour les locaux… sauf pour le train où tout le monde paie le même tarif.

Au dire de tous, voyager en train au Sri Lanka fait partie des incontournables, tout particulièrement sur cette partie du parcours. Nos bagages seront acheminés en voiture par Nimal qui nous attendra à la gare d’arrivée.

9 h 45 : le train à vapeur, auréolé de son nuage de fumée, entre en gare d’Ella. Tous les touristes se précipitent pour avoir une bonne place. Heureusement, le train n’est pas encore bondé et tout le monde trouve de la place facilement.

Le voyage peut commencer… et il va s’avérer plus confortable que je ne le pensais. Il y a pas mal de place pour les jambes, plus que dans un TGV. Il y a de l’air car on voyage portes et fenêtres ouvertes et on peut se pencher pour admirer le paysage. Un retour, en quelque sorte, aux trains de notre enfance, au temps où en province les omnibus parcouraient la campagne au rythme des gares et des passages à niveaux !

Je peux même faire coucou au photographe.

Cahin-caha, à force de grincements, le train serpente dans des paysages étonnants. Rizières et forêts, plantations de thé et cultures maraîchères, vallons et crêtes défilent.

Il n’y a pas que les yeux qui sont sollicités : à chaque passage du vendeur de boulettes au piment, des senteurs épicées viennent chatouiller nos narines et donner à ce voyage une saveur exotique. Ces petites bouchées ont l’air appétissantes… mais on s’abstiendra malgré tout !

Les gares se succèdent et les voyageurs commencent à se faire de plus en plus nombreux, certains devront voyager debout !

Le train, maintenant, peine de plus en plus jusqu’au passage d’un col à 1890 mètres d’altitude.

Une vingtaine de tunnels en tout, que l’on essaie de passer en apnée… un dernier passage sur une crête… et le convoi plonge dans la vallée !

12 h 45 : nous voilà arrivés à Nanu Oya, destination finale de la plupart des touristes, ce qui fait des heureux parmi les locaux qui attendent une place. Nimal est au rendez-vous sur le quai, il vient d’arriver il y a à peine cinq minutes, en raison du trafic routier à nouveau très chargé.

Nous sommes enchantés de notre parcours en train. Vraiment, une expérience à faire… pour les paysages et pour le fun. Trois heures de trajet vite passées ! Quel confort et quelle tranquillité… pour le corps et pour l’esprit au regard des trajets en voiture où l’on est tout le temps sur le qui-vive ! Bref, un très bon moment ! A recommander.