PETIPA Marius

Danseur, Maître de ballet et Chorégraphe français

Biographie :

Fils du maître de ballet Jean-Antoine Petipa (1787-1855) et de la comédienne métisse Victorine Morel-Grasseau (1794-1860), frère cadet de Lucien Petipa, Marius fait ses premiers pas sur la scène du Théâtre de la Monnaie à l'âge de cinq ans, dans le ballet de Pierre Gardel Psyché et l'Amour. Quittant Bruxelles en 1835, il danse à Bordeaux, puis chorégraphie ses premières œuvres à Nantes, en 1838 et 1839. Après une tournée triomphale en Amérique du Nord, Marius Petipa revient à Bordeaux, puis il travaille à Madrid de 1843 à 1846. Engagé l'année suivante comme premier danseur au Ballet impérial, alors fixé au Théâtre Bolchoï Kamenny de Saint-Pétersbourg, il y devient maître de ballet en titre en 1869, puis créé ses chorégraphies au Théâtre Mariinsky jusqu'à sa retraite en 1904. Il enseigne également à l'école de danse, qu'il dirige de 1855 à 1887.

Bon danseur, il est cependant meilleur chorégraphe et signe une soixantaine de ballets, dont plusieurs feront date dans l'histoire de la danse. À côté de nombreuses reprises d'œuvres du répertoire (La Fille mal gardée, La Sylphide, Paquita, Coppélia ou Giselle), il crée des ballets qui vont entrer dans le répertoire classique des grandes institutions : La Belle au bois dormant (1890), Casse-Noisette (1892) ou Le Lac des cygnes (1895) avec Tchaïkovski, Le Corsaire (1858) et Faust (1867) avec Cesare Pugni, et surtout Don Quichotte (1869) et La Bayadère (1877) avec Léon Minkus.

Développant l'art de l'intrigue romantique, il conçoit des ballets en trois ou quatre actes, qui occupent une soirée entière et ne sont plus seulement des divertissements entre deux pièces de théâtre. Il alterne la pantomime et le grand ballet autour d'une distribution nombreuse, où le corps de ballet et les figurants mettent en valeur des solistes brillants. Il fixe le déroulement des « pas de deux » (adage, variations masculine et féminine, coda) et, s'il porte davantage d'attention à la prima ballerina, il oblige les deux partenaires à un travail conjoint très précis et empreint de virtuosité.

S'inspirant tantôt des anciens ballets d'action, tantôt de scènes à caractère traditionnel (italien, espagnol, polonais, russe, etc.), il aura su donner au ballet romantique toute son ampleur et sa vigueur, à tel point que son œuvre constitue encore aujourd'hui la base du répertoire des grandes compagnies classiques et que de nombreuses variations extraites de ses ballets sont toujours au programme des grands concours de danse.

En 1854, il épouse la danseuse Maria Sourovchtchikova (1836-1882) dont il divorce en 1869 et dont il aura une fille, également danseuse, Marie Petipa (1857-1930). Remarié en 1876 avec une ballerine, Lioubov Leonidovna, il aura six enfants dont quatre filles seront danseuses, il a aussi un fils Jean.

D'une liaison passagère, il avait déjà un autre fils, Marius Mariussovitch Petipa (1850-1919).

On lui doit la chorégraphie appelée « petits pas » baptisée ainsi en son honneur.

Le ballet à grand spectacle

Jusqu'à l'ère Petipa, le ballet se déroulait en deux actes. Le chorégraphe le fit passer à trois ou quatre actes. On lui reprocha parfois la minceur de ses arguments, pour une telle durée, mais on ne saurait lui dénier un mérite : celui d'avoir été l'inventeur du ballet à grand spectacle, dont la Bayadère offre la parfaite illustration. L'exotisme et la couleur en furent les ressorts essentiels. Lors de la première, le 4 février 1877, Marius Petipa stupéfia son public en le transportant dans l'Inde des maharajas. Son danseur étoile fit même son entrée à dos d'éléphant, tandis qu'on apercevait un tigre, réel également, qui traversait la scène ! La magie fonctionna à merveille, d'autant que ce n'était partout qu'explosion de couleurs, qui rythmaient l'action. Les rouges, jaunes, bleus, verts, violets ou orangés des costumes symbolisaient aussi le rang et la psychologie des personnages.

Ses oeuvres

  • 1838 : Le Droit du seigneur

  • 1838 : La Petite Bohémienne

  • 1838 : La Noce à Nantes

  • 1840 : La Jolie Bordelaise

  • 1841 : L'Intrigue amoureuse

  • 1842 : La Vendange

  • 1844 : Le Langage des fleurs

  • 1845 : Carmen et son toréro

  • 1845 : La Perle de Séville

  • 1845 : L'Aventure d'une fille de Madrid

  • 1845 : Départ pour la course des taureaux

  • 1846 : La Fleur de Grenade

  • 1846 : Forfasella ó la hija del infierno

  • 1847 : Alba-Flor la pesarosa

  • 1847 : Catarina ou la Fille du bandit (d'après Perrot)

  • 1847 : Paquita (d'après Mazilier)

  • 1848 : Satanella (d'après Le Diable amoureux de Mazilier)

  • 1849 : Lida ou la Laitière suisse

  • 1855 : L'Étoile de Grenade

  • 1857 : La Rose, la Violette et le Papillon

  • 1858 : Un mariage sous la Régence

  • 1858 : Le Corsaire (d'après Mazilier et Perrot)

  • 1859 : Le Marché de Paris

  • 1859 : La Somnambule (d'après Aumer)

  • 1859 : Le Carnaval de Venise

  • 1860 : Le Dahlia bleu

  • 1861 : Terpsichore

  • 1862 : La Fille du Pharaon

  • 1863 : La Beauté du Liban

  • 1865 : La Danseuse en voyage

  • 1866 : Titania

  • 1866 : Florida

  • 1867 : Faust

  • 1868 : L'Amour bienfaiteur

  • 1868 : L'Esclave

  • 1868 : Le Roi Candaule

  • 1869 : Don Quichotte

  • 1870 : Trilby

  • 1871 : Les Deux Étoiles

  • 1872 : La Camargo

  • 1874 : Le Papillon

  • 1874 : La Naïade et le Pêcheur (d'après Perrot)

  • 1875 : Les Brigands

  • 1876 : Les Aventures de Pélée et Thétis

  • 1876 : Le Songe d'une nuit d'été

  • 1877 : La Bayadère

  • 1878 : Roxana, la beauté du Monténégro

  • 1878 : Ariane

  • 1879 : La Fille des neiges

  • 1879 : Frisac ou la Double Noce

  • 1879 : Mlada

  • 1880 : La Fille du Danube

  • 1881 : Paquita (nouvelle version)

  • 1881 : Zoraïa ou la Maure en Espagne

  • 1881 : Markitantka (d'après Saint-Léon)

  • 1882 : Pâquerette (d'après Saint-Léon)

  • 1883 : Nuit et jour

  • 1883 : Pygmalion

  • 1884 : Coppélia (d'après Saint-Léon)

  • 1884 : Giselle (d'après Coralli et Perrot)

  • 1885 : La Femme capricieuse (d'après Le Diable à quatre de Mazilier)

  • 1885 : La Précaution inutile (d'après La Fille mal gardée de Dauberval)

  • 1886 : L'Ordre du roi

  • 1886 : Les Offrandes de l'amour

  • 1886 : Les Pilules magiques

  • 1886 : La Esmeralda (d'après Perrot)

  • 1887 : Fiametta (d'après Saint-Léon)

  • 1887 : La Tulipe de Haarlem

  • 1888 : La Vestale

  • 1889 : Le Talisman

  • 1889 : Les Caprices du papillon

  • 1890 : La Belle au bois dormant

  • 1890 : Nénuphar

  • 1891 : Kalkabrino

  • 1891 : Un conte de fées

  • 1892 : La Sylphide (d'après Coralli et Perrot)

  • 1892 : Casse-Noisette

  • 1893 : Cendrillon

  • 1894 : Le Réveil de Flore

  • 1895 : Le Lac des cygnes

  • 1896 : La Halte de cavalerie

  • 1896 : La Perle

  • 1896 : Barbe-Bleue

  • 1897 : Thétis et Pélée (nouvelle version des Aventures de Pélée et Thétis)

  • 1898 : Raymonda

  • 1899 : Le Corsaire (nouvelle version)

  • 1900 : Les Saisons

  • 1900 : Les Épreuves de Damis ou les Ruses d'amour

  • 1900 : Les Millions d'Arlequin

  • 1902 : Le Cœur de la marquise

  • 1903 : Le Miroir magique

Sources : Larousse + Wikipédia

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