BESSY Claude

Danseuse, chorégraphe française

Professeur de ballet, Directrice de l'Opéra de Paris

Biographie :

C'est à l'âge de huit ans, alors que Claude Bessy dessine une ballerine sur le tableau noir de la classe, que la remplaçante de sa maîtresse de l'époque lui demande si elle aimerait faire de la danse. Si elle suit comme spectatrice les cours de Lioubov Egorova, professeur réputé auprès des danseurs étoiles de l'Opéra de Paris qui deviendra bien plus tard son mentor, elle prend ses premiers cours de danse chez le danseur Gustave Ricaux en 1942, avant d'entrer quatre mois plus tard à l'école de danse de l'Opéra de Paris chez Marceline Rouvier. Sa «petite mère» y sera Paulette Dynalix. C'est en 1944, à l'âge de 13 ans, qu'elle intègre le corps de ballet de l'Opéra de Paris en tant que deuxième quadrille, un grade aujourd'hui disparu.

Alors qu'elle n'a que quatorze ans, George Balanchine en visite à l'Opéra de Paris la remarque et lui propose une variation de soliste, alors même qu'elle n'a jamais dansé seule sur la scène de l'Opéra Garnier. La presse ayant eu vent de cette promotion inattendue, les journalistes proposent à Claude Bessy de poser pour eux ; elle leur suggère de poser en costume de scène sur les marches de l'Opéra... elle écopera de huit jours de mise à pied pour "manquement grave à la discipline". Deux ans et quelques anicroches plus tard, la jeune danseuse (promue petit sujet) est prise d'un fou rire lors d'une représentation de Castor et Pollux. La semaine suivante, l'administration, agacée par son tempérament désinvolte, la rétrograde au rang de coryphée. La punition ne durera guère, puisque Claude Bessy retrouvera son titre de petit sujet au bout de deux mois de bonne conduite. Nommée grand sujet en 1949, elle attendra trois ans avant d'accéder au rang de première danseuse.

Un matin de mai 1953, elle reçoit un coup de téléphone plutôt surprenant : Gene Kelly en personne qui, l'ayant vue la veille sur la scène de l'Opéra, l'appelle pour la féliciter pour son travail, et qui souhaite la rencontrer pour une audition en vue de son prochain film, l'Invitation à la danse. Elle passera deux essais mais, refusant de n'être qu'une nouvelle Leslie Caron, elle déclinera le contrat de la MGM2. Cependant, Gene Kelly s'entête et la persuade de venir tourner pour lui sur son temps de vacances : Claude Bessy accepte finalement un petit rôle.

L'année suivante sera moins faste pour la ballerine, puisqu'une visite médicale de routine détectera chez elle une primo-infection pulmonaire qui la contraindra à garder le lit durant cinq mois. Mais Claude Bessy est têtue et, commençant à s'ennuyer ferme, elle convainc son médecin de la laisser reprendre quelques cours, puis de la laisser participer à un spectacle, en lui promettant que son rôle ne la fatiguera pas trop... alors qu'elle danse en tant qu'étoile dans ce ballet ! Le docteur, invité à la représentation, est furieux, et la confine dans son lit encore trois mois. Elle retrouve le chemin de l'Opéra Garnier à la rentrée 1954.

Claude Bessy est nommée étoile en mai 1957. Cependant, sa véritable consécration n'aura lieu que l'année suivante. Au printemps 1958, la nouvelle étoile est invitée par l'ABT pour danser La Belle Hélène, Casse-Noisette et Roméo et Juliette. Après son deuxième spectacle, elle reçoit un télégramme du directeur de l'Opéra de Paris qui lui enjoint de rentrer en France en urgence, afin d'incarner le rôle principal de la nouvelle "super-production" de la maison, l'Atlantide (d'après le roman de Pierre Benoit) : Ludmila Tchérina, fâchée pour une histoire de costumes, a claqué la porte de l'institution huit jours avant la première d'un ballet qu'elle préparait depuis deux mois. Claude Bessy accepte le défi, mais doit faire face à un nouveau désagrément... Serge Lifar, suite à des problèmes de contrat, retire la chorégraphie qu'il avait conçue. Mais George Skibine, danseur étoile de l'Opéra de Paris, se voit proposer de créer une nouvelle chorégraphie, et ne peut refuser cette opportunité de se présenter comme le successeur de Lifar. Durant cette semaine marathon, Claude Bessy répètera tous les jours jusqu'à une heure du matin. Le défi sera relevé, le spectacle un succès ; mais la jeune étoile, rompue par la fatigue et le stress, passera la journée du lendemain dans un état proche de la dépression nerveuse.

Durant tout le reste de sa carrière, elle s'attachera à faire entrer la danse moderne au répertoire de l'Opéra de Paris, invitant par exemple de nouveaux professeurs pour faire classe à l'ensemble de la compagnie.

Bien plus tard, un grave accident de voiture fera craindre pour la suite de sa carrière... mais Claude Bessy remonte sur scène huit mois plus tard, et honore l'offre de Maurice Béjart qui lui confie son célèbre Boléro.

Du ballet à l'Ecole de danse.

Le 18 juin 1970, Claude Bessy est nommée directrice du Ballet de l'Opéra de Paris ad interim pour une saison, mais c'est le 2 octobre 1972 qu'elle laissera une marque indélébile, puisqu'elle est nommée directrice de l'école de danse de l'Opéra de Paris. Elle occupera cette fonction jusqu'en 2004, date à laquelle Élisabeth Platel la remplacera. Les deux dernières années de sa direction seront quelque peu entachées par des accusations vis-à-vis de ses méthodes de travail : on lui reproche une trop grande dureté et une sévérité qui aurait amené des "petits rats" jusqu'à la dépression ou l'anorexie. Cependant, l'on ne peut renier les profondes modifications qu'elle a apporté à l'École de danse, permettant ainsi aux élèves de monter sur scène au moins une fois par an, avec la création des Démonstrations (ou classes sur scène) de l'École de danse et la mise en place d'un spectacle par an, tous deux à l'Opéra Garnier. C'est également elle qui a lancé le projet de déplacer l'École de danse à Nanterre, dans une structure plus adaptée à l'enseignement que ne l'était le vieil Opéra ; l'inauguration du bâtiment a eu lieu en octobre 1987. À partir de 1981, elle emmène les élèves en tournée dans le monde entier, que ce soit au Japon, aux États-Unis, en Égypte ou encore en Grèce, durant lesquelles se font particulièrement remarquer Patrick Dupond et Sylvie Guillem issus des réformes de son enseignement à l'école de danse.

Le 30 mars 2004, elle organise son gala d'adieux sur la scène de l'Opéra Garnier.

Claude Bessy est également chorégraphe. On lui doit des pièces telles que Studio 60, Play Bach, Concerto en Ré, Les Fourmis, ainsi qu'une version de La Fille mal gardée.

Elle épouse en 1996 Serge Golovine, qui décédera deux ans plus tard.

Pour en savoir plus lire le livre "La Danse pour passion"

Source : Wikipédia

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