Le massacre des espèces végétales et animales par l'homme se poursuit et prend de l'ampleur. Les abeilles en sont un excellent marqueur. Elles dépendent des fleurs pour survivre et sont sensibles aux pesticides (entre autre).
Comment expliquer que les récoltes de miel soient souvent meilleurs en ville qu'à la campagne ? Il y a plus à butiner dans les jardinets et les bacs à fleurs que dans les grands champs campagnards (monoculture + insecticides + herbicides... = destruction d'un précieux équilibre naturel).
A cela s'ajoutent l'apport de parasites (Varroa par ex.) , de nouveaux prédateurs (frelon asiatique) et des changements climatiques.
Que peut-on faire ?
Petit topo sur les insectes :
Bref , ils sont loin d'être de petites choses insignifiantes. Ils sont vitaux pour nous !
LA PRESCRIPTION/DELIVRANCE EN MEDECINE APICOLE :
La délivrance de l’Apivar®, ainsi que celle de l’Apitraz® et l’Apibioxal® n’est plus soumise à prescription pour certains conditionnements (l’arrêté du 5 mai 2018 ayant modifié l’arrêté du 24 avril 2012). Pas besoin d’ordonnance si la délivrance concerne les conditionnements suivants : Apivar® et Apitraz® : conditionnement de 10 lanières maximum. Api-bioxal : sachets de 350g maximum. Une ordonnance est toutefois nécessaire pour la délivrance de conditionnements plus importants (pour information, le RCP d’Apivar® prévoit la possibilité de commercialiser des sachets de 60 lanières). Attention, ces médicaments ne dérogent pas aux règles de délivrance qui imposent que les ventes soient faites par des ayants-droit de la pharmacie vétérinaire : pharmacien, vétérinaire ou groupement apicole agréé dans le cadre de son PSE. Ces médicaments ne sont donc pas en vente libre.
Mais vous n’êtes jamais venu voir mes abeilles... je peux quand même vous acheter de l’Apivar® ?
Ce n’est bien entendu pas si simple ! Contrairement au pharmacien, le vétérinaire ne peut pas tenir officine ouverte pour les médicaments exonérés. La délivrance par le vétérinaire n’est donc autorisée que pour ses propres clients et doit faire suite à un diagnostic vétérinaire et donc à une visite des ruches destinataires (ou à minima à un examen clinique ou nécropsique des abeilles).
Bizarre, le GDS m’a proposé de m’en fournir ...
Le GDS peut en effet vous délivrer ces médicaments à conditions que vous soyez adhérents du groupement ET du PSE (et dans les conditions de suivi imposées par l’agrément du PSE (en général, une visite tous les 5 ans).
Dites-moi, l’Apivar®, c’est bien la même molécule que l’Ectodex®, non ? On pourrait comparer les prix ?
En effet, le principe actif de ces médicaments est l’amitraz. Je dois cependant vous rappeler que dès lorsqu’un médicament avec une AMM est disponible, l’usage d’un médicament hors AMM (dont le principe actif est identique) est proscrit. Il en est de même pour la prescription d’acide oxalique même de qualité officinale et même avec le respect des règles de la préparation extemporanée (AM modifié du 9 juin 2004). Dans ces deux cas, des spécialités correspondantes avec AMM étant disponibles, la cascade ne peut s’appliquer.
Tout ça c’est du blabla pour vendre du médicament vétérinaire !
Les apiculteurs sont avant tout éleveurs et producteurs de denrées alimentaires à destination humaine. Seuls les médicaments avec AMM possèdent des LMR et garantissent la qualité sanitaire du produit apicole. En utilisant des produits hors AMM, l’apiculteur engage sa propre responsabilité et ne peut en aucun cas garantir la qualité du produit qu’il vend. La modification de l’arrêté du 24 avril 2012 a eu pour but de s’aligner sur le droit européen ; les AMM européennes de ces médicaments (à base d’amitraz et d’acide oxalique) prévoyant qu’elles ne soient pas soumises à prescription. Également, elle devrait faciliter l’accès aux médicaments autorisés contre Varroa destructor pour les apiculteurs, afin de lutter contre l’utilisation illégale dans les ruches de substances non médicamenteuses ou de médicaments vétérinaires en dehors du cadre de leurs AMM.
Et concernant les autres médicaments vétérinaires apicoles ? Les antibiotiques par exemple...
Les autres médicaments apicoles autorisés en France sont tous non soumis à prescription. Je voudrais vous rappeler également que les antibiotiques, quels qu’ils soient, sont totalement interdits en médecine apicole (NS DGAL/SDSPA/2015-1072). Longtemps utilisés pour « soigner » des maladies bactériennes telles que la Loque Américaine, saviez-vous que des résistances sont rapidement apparues (aux tétracyclines entre-autres) et surtout qu’ils n’agissent pas sur la forme sporulée de Paenibacillus larvae (agent pathogène, responsable de la loque américaine) ? Au mieux, les colonies traitées sont « blanchies » (disparition temporaire des signes cliniques) mais en aucun cas « guéries ». Et je ne vous parle pas des résidus dans le miel et du danger pour la santé humaine ! Non, décidément, les antibiotiques sont à proscrire !