Si la construction de la communauté est la partie la plus gourmande en temps de préparation, l'introduction auprès des élèves et certainement le moment le plus crucial. C'est là que va se dessiner un projet qui est porté par la classe.
J'ai fait l'expérience d'une année où les élèves avaient co-construit le projet, ils comprenaient en quoi la VMC était un avantage pour eux (parfois d'avoir de l'aide, parfois de réviser plus efficacement, se sentir plus sûr, parfois de pouvoir sauter des exercices et même d'avoir du temps libre). Mais dans tous les cas, ils faisaient les défis de manière sincère et s'ils n'y arrivaient pas, c'était pour apprendre.
Fort de cette merveilleuse expérience, j'ai réitéré avec la classe suivante en apportant le projet comme si c'était une évidence. Et bien, les élèves ont commencé à tricher pour avancer plus vite et en faire le moins possible.
Il est donc fondamental que les élèves comprennent à quoi cela leur sert de réaliser des défis et qu'un refus est une occasion de s'améliorer. Qu'ils soient experts ou non ne change rien à l'évaluation finale (même si évidemment les experts font souvent de meilleures notes au contrôle). Si des élèves ne sont pas preneurs au début, ce n'est pas grave. Ils devraient y venir plus tard.
Je donne donc toujours la possibilité à la classe d'entrer dans ce type de collaboration ou non (même si j'ai les arguments pour les convaincre). Je prends aussi de temps en temps la peine de faire un point de situation où ils ont la parole pour proposer des modifications (et je profite pour faire un bilan de mon point de vue pour identifier ce qui pourrait être amélioré au niveau du dispositif, de leur comportement ou du mien).
Entre ce que vous avez idéalisé, les aléas du quotidien, les individualités des élèves et le groupe classe, va immanquablement nécessiter des ajustements.
Parfois même, vous allez revenir à vos anciennes habitudes. C'est un comportement logique de la part de l'enseignant comme des élèves.
Pour avancer, il faut observer la classe et identifier ce qui fonctionne et ce qui peut ne pas être utile ou même freiner la bonne marche du projet. Vous êtes dans un projet pilote. A ce titre, donnez-vous le droit de modifier ce qui avait été prévu. Mettez en avant ce qui fonctionne, partagez avec vos élèves ce qui vous préoccupe. Mais construisez si possible certaines routines pour la classe qui permettra de pérenniser la suite.