Des vidéos brillantes sur les exercices Neuro-Dynamiques foisonnent sur internet, laissant souvent une impression de “mouvements magiques“ qui peuvent radicalement changer votre vie. Quand est-il exactement ? Je vous livre ici l’aboutissement de mes recherches qui s’appuient sur des études sérieuses à travers le monde, ainsi que mon expérience, pour apporter un peu de lumière sur ce concept Neuro-Méningé. Bonne lecture.
Jean-Luc
La Neuro-Dynamique est en fait la capacité des nerfs (Neuro) à bouger (Dynamie). Tout comme les muscles, les nerfs ont la capacité de s’étirer jusqu’à un certain seuil avant d’être blessés.
L’objectif
Redonner un maximum de mobilité au tissu neurologique au niveau de la zone de compression et de diminuer les symptômes.
Origine
Une première question se pose si l’on veut avoir une bonne compréhension de ces techniques.
“Par quelle approche ces tests sont arrivés sur le marché clinique“
Cela vient des tests de provocation utilisé dans la prise en charge des douleurs irradiantes plus particulièrement. Il s’agit d’une mise en contrainte par une combinaison spécifique de mouvements articulaires des membres et du rachis, qui peuvent redéclencher la douleur sur le nerf.
Et lorsque ça reprovoque la douleur sur le nerf, généralement, il y a une restriction de la course articulaire, et cette dernière a amené à penser aux cliniciens que le nerf avait un problème de COMPLIANCE,
(c’est-à-dire que l’on cherche à allonger, et le nerf refuse, car il n’obéit pas au mouvement). Leurs explorations les ont conduits à … “quel type de problème de compliance on pouvait avoir“. Soit, c’est parce qu’il y avait trop de tension dans le nerf, soit c’est parce qu’il ne glissait pas bien. Quelques études expérimentales ont effectivement montré que le nerf pouvait ne pas bien glisser lorsqu’il était indisposé, notamment dans le syndrome du Canal Carpien, ou l’on voit qu’il ne glisse pas bien au niveau du Tunnel Carpien. Du coup, ils ont décliné des résultats des tests un diagnostic basé sur un modèle explicatif de dysfonctionnement de glissement, ou de tension.
On en a déduit que par exemple, la difficulté d’extension du bras était due à un défaut de compliance, parce que ça ne voulait pas s’allonger par rapport à l’autre côté. Le raisonnement d’application de ces techniques qui est basé sur un raisonnement de “dysfonction de tension ou de glissement“ ont très peu de substrat plausible.
On s’est rendu compte au final, que la restriction de mouvement observé lorsqu’on faisait ce test qui déclenchait de la douleur n’était pas du tout due à un défaut de compliance nerveuse, ni de glissement, ni de tension. Ceci est démontré par les études qui ont montré que lorsqu’on a ces restrictions de mouvements ou cette augmentation de la tension dans les tissus, cette dernière ne va pas avoir lieu lorsqu’on fait cette provocation du nerf, à partir du moment où on enregistre à l’EMG l'ElectroMyoGramme (examen médical qui consiste à enregistrer l'activité électrique des muscles). Cette investigation permet de diagnostiquer certains troubles musculaires et nerveux de la contraction des muscles qui entourent le nerf.
Donc, en substance, ces muscles vont être là pour se contracter, protéger et empêcher la mise en compliance totale du nerf. En définitive, cette restriction ici, est plus due aux muscles Biceps et Trapèze qui protègent, et qui vont empêcher que l’épaule s’abaisse ou que le coude ne se tende. Nul doute que c’est bien le système musculaire périphérique qui protège le nerf, dans le cas celui-ci est soumis à des contraintes.
C’est pour cela, que même au niveau des termes de tests, le terme de tension neural est abandonné depuis un certain temps. Il y a eu en 2018, un article de mise à jour qui mentionnait cet abandon, mais en fait nous avons ces connaissances depuis les années 90.
Le premier à l’avoir proposé c’est Toby HALL qui disait qu’il fallait arrêter de parler de mise en tension du nerf, c’est un test de provocation du nerf en fait. C’est une approche plus physiologique que mécanique.
On a glissé d’une compréhension d’un paradigme biomécanique (modèle de pensée) sur l’évaluation d’un problème de nerf, vers une compréhension physiologique.
De nos jours, nous ne devrions plus parler de tension et de dysfonction de glissement, (il y a encore de nombreuses personnes qui utilisent cette nomenclature) on devrait juste parler de gain, et de perte de fonction sur le système nerveux.
Raisonnement contre intuitif
Donc dans la pratique, sur un test de provocation positif, tu te dis, la course est raccourcie, et la seule chose à faire, c’est surtout ne pas tirer, et pas glisser le nerf. Je ne commence pas à mobiliser le nerf s’il n’a pas envie de bouger pour l’instant. Il ne faut, ni lui donner de la mobilité, ni essayer de le détendre, parce que sur un test de provocation ou de palpation du nerf, plus j’ai de la mécano-sensibilité (irritation du nerf), moins je tire sur le nerf, ou moins je mobilise le nerf lui-même.
Donc, cela ne sert à rien de s’acharner sur un nerf irrité, il faut le laisser tranquille.
CONCLUSION
L’utilisation des techniques Neuro-Dynamiques permet de récupérer un glissement du nerf par rapport aux structures avoisinantes, afin de rétablir l’homéostasie de celui-ci et de diminuer les problématiques liées à l’hypo-mobilité ou à la fixité.
Les techniques Neuro-Dynamiques servent à mobiliser le tissu nerveux lorsque celui-ci est inflammé et provoque des douleurs. Le nerf doit avoir une bonne mobilité et une capacité d’élasticité. Il a une capacité à bouger dans les tissus, et sa mauvaise mobilité entraîne de solides douleurs. Il a une limite d’étirement après laquelle, la sensation de douleur anormale est ressentie. Le nerf est l’élément le plus sensible de la colonne vertébrale car il est moins protégé contre les problèmes inflammatoires. S’il le devient, il deviendra alors hypersensible et la sensation de douleur sera permanente sur les régions qu’il dessert.
Les techniques Neuro-Dynamiques reposent sur la répétition de mouvements spécifiques en fonction du nerf concerné. Cette technique s’applique aussi bien aux membres inférieurs notamment pour les Sciatiques et les Cruralgies qu’aux membres supérieurs pour les Névralgies Cervico-Brachiales.