Rappels :
Les premiers Homo sapiens étaient initialement chasseurs-cueilleurs. Après l’apparition de l’agriculture, les sociétés deviennent sédentaires et commencent à transformer radicalement leur environnement à l’aide de différentes techniques, permettant d’augmenter les moyens de production. Ceci s’accompagne d’une véritable révolution culturelle : développement d’une civilisation urbaine, spécialisation par profession…
Act 4
Certaines activités humaines détruisent les écosystèmes ou les remplacent par des systèmes moins riches en biodiversité : on parle de conversion des écosystèmes. L’urbanisation, la construction des routes, l’exploitation des ressources (déforestation, pêches industrielles…) détruisent la majorité des espèces présentes et altèrent le fonctionnement général de l’écosystème. Bien que localisées, la généralisation de ces conversions impacte tous les écosystèmes du monde. En France, le rythme de bétonisation conduit à la perte sous le béton d’une surface équivalente à un département tous les 10 ans !
Sans convertir l’écosystème ni exploiter des espèces, de nombreuses activités dégradent le fonctionnement des écosystèmes et affectent la diversité biologique. Certaines activités modifient localement le biotope (agrosylviculture, érosion des sols, rejets industriels…). D’autres perturbent le fonctionnement planétaire des écosystèmes suite à la circulation de l’air, de l’eau et des êtres vivants (réchauffement climatique, pollution de l’eau, de l’air et du sol, espèces invasives…).
Rapide état des lieux :
Climat : Depuis la révolution industrielle, la température moyenne annuelle a augmenté de 1,1°C du fait de la combustion d’énergies fossiles, de la déforestation, de la consommation de viande... Selon les scientifiques du GIEC (Groupement Intergouvernemental d’Expert sur l’évolution du Climat) il faudrait limiter le réchauffement à 1,5°C pour éviter le déclenchement de processus géologiques qui accentueraient le réchauffement planétaire à une température pouvant aller de +3°C à +7°C en 2100 d’après de récents modèles. Pour se maintenir à +1,5°C, il faudrait que chaque habitant sur terre n’émette pas plus de 2 tonnes eqCO2 par an d’ici 2030. Un français moyen émet aujourd’hui 12 tonnes eqCO 2 par an. Selon les experts du GIEC, il n’est pas trop tard à condition de décroître massivement dès maintenant nos émissions de gaz à effet de serre.
Ce thème sera approfondi en enseignement scientifique l'année prochaine !
Biodiversité : Dans le Rapport Planète Vivante, le WWF annonce que 60% des populations d’animaux sauvages ont été perdus en 40 ans. L’IPBES (équivalent du GIEC pour la biodiversité) affirme par ailleurs dans son dernier rapport de 2018 que 1 million d’espèces sont désormais menacées d’extinction. Le taux d’extinction des espèces est des centaines de fois plus élevé que celui des 10 derniers millions d’années et ce taux s’accélère…
Ce thème sera approfondi en enseignement scientifique l'année prochaine !
Plastique : Chaque minute, 15 tonnes de déchets plastiques sont déversées dans les océans, soit 8 millions de tonnes par an ! En France, seuls 26,2% des déchets plastiques sont recyclés, dans le monde 9% en moyenne…
De nombreux rapports estiment aussi que les ressources (pétrole, sable, métaux…) s’épuisent.
Act 5
L’Homme tire donc un grand bénéfice de fonctions assurées gratuitement par les écosystèmes : ce sont les services écosystémiques. On en distingue trois grandes catégories :
- les services d’approvisionnement correspondent à l’ensemble des mécanismes biologiques à l’origine de ressources exploitables (croissance du bois, production de cultures, renouvellement des stocks…)
- les services de régulation sont les mécanismes écologiques qui limitent les impacts de l’humanité sur l’environnement (dépollution de l’eau et de l’air, lutte contre l’érosion, les ravageurs, les maladies, recyclage de la matière organique, fixation du carbone…)
- les services culturels regroupent les valeurs immatérielles qu’accordent les humains au contact des écosystèmes (divertissement, bien être, spiritualité, patrimoine…)
L’estimation de la valeur monétaire associée à l’ensemble de ces services permet aux acteurs économiques et politiques de prendre en compte l’impact économique associé à la dégradation des services écosystémiques. Cette monétarisation est critiquée car elle repose sur des estimations peu réalistes et elle induit une instrumentalisation des écosystèmes et une marchandisation de la nature pouvant conduire à des dérives (Documentaire : Nature, le nouvel Eldorado de la finance).
A. Une démarche scientifique à suivre pour gérer durablement les écosystèmes.
Une gestion durable des écosystèmes a pour vocation d’assurer une activité économique reposant sur les écosystèmes tout en maintenant leur bon état de fonctionnement sur le long terme. Les écosystèmes étant des systèmes complexes aux multiples réseaux en interaction, leur gestion doit être éclairée par l’état des connaissances scientifiques dans le domaine de l’écologie.
En fonction de l’évaluation rigoureuse de leurs résultats, les actions de gestion choisies doivent être modulables en réponse au fonctionnement dynamique des écosystèmes.
B. Une diversité de techniques à disposition.
L’ingénierie écologique est l’ensemble des techniques qui visent à manipuler, modifier, exploiter ou réparer les écosystèmes afin d’en tirer durablement des bénéfices (conservation des espèces menacées, prélèvement durable des espèces exploitées, restauration des écosystèmes dégradés…). Ces techniques sont améliorées au fur et à mesure de leur évaluation sur le terrain et de l’acquisition des connaissances.
En prenant conscience que nous dépendons des écosystèmes, en agissant pour leur préservation, nous assurerons un développement durable, c’est-à-dire un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
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