Chap 3 L'expression du patrimoine génétique

Nous avons observé que lorsqu’il y a une mutation sur le gène P53 la protéine P53 ne fonctionne plus et le cycle cellulaire n’est alors plus régulé. Ce phénomène est à l’origine des cancers.

Il y a donc un lien entre le gène et les protéines présentes dans les cellules.

Objectif du chapitre : comprendre le lien entre gène et protéine.

Qu'est-ce qu'une protéine ?

Les protéines sont des molécules formées d’une succession d’acides aminés (un collier de perles, chaque perle étant un acide aminé). Les acides aminés sont aussi appelés des peptides et les protéines des polypeptides.

Cette chaîne peut se replier sur elle-même et former une structure secondaire en hélice ou en feuillet. Sur une même chaîne il peut y avoir des structures en hélice et d’autres en feuillets

L’ensemble des structures formées par ces hélices et ces feuillets forment la structure tertiaire.

La plupart des protéines fonctionnent car elles sont associées à d’autres protéines : il y a plusieurs chaînes polypeptidiques (plusieurs colliers de perle). Elles sont agencées de façon particulière dans l’espace. On appelle cette structure la structure quaternaire. Cela permet par exemple à la protéine de fixer une molécule qu’elle transportera.

Exemple : l’hémoglobine est formée de 2 chaînes a et 2 chaînes b de polypeptides. Les espaces créées lors de l’agencement de la structure quaternaire permettent de transporter le fer.

I- Les phénotypes à différentes échelles

Activité 8 Lien protéine gène Travail maison 2021 2022.pdf

Le phénotype est l’ensemble des caractères portés par un individu. Lors d’une maladie génétique le phénotype malade s’exprime à différentes échelles de l’organisme

- Macroscopique (organisme). L’exemple de la mucoviscidose : l’individu présente des difficultés respiratoires en raison de l’obstruction des bronches par un mucus épais.

- Cellulaire. Ex mucoviscidose : les cellules des bronches fabriquent un mucus trop épais.

- Moléculaire (modification d’une protéine). Ex mucoviscidose : Il manque un acide aminé à la protéine CFTR, celle-ci n’est plus fonctionnelle et ne peut laisser passer les ions Cl- indispensables à la fluidification du mucus.

Les différentes échelles du phénotype sont emboîtées : c’est la modification de la protéine qui entraîne une modification cellulaire qui elle-même entraîne une modification macroscopique.

Le phénotype d’un malade dépend de son génotype (présence d’une mutation). Dans le cas de la mucoviscidose c’est le gène CFTR du chromosome n°7 qui est muté

II- Lien entre gène et protéine

1°) La transcription

TP 10 relation gène / protéine

TP 10 lien gène protéine VE 2021 2022.pdf

Des expériences (Beadle et Tatum) montrent que des mutations sur l’ADN ont des conséquences sur l’enchaînement des acides aminés d’une protéine. L’ADN et les protéines semblent donc liés. Pourtant, d’autres expériences (Palade avec le suivi des acides aminés radioactifs) montrent que les protéines sont synthétisées dans le cytoplasme. Pour que les gènes soient liés aux protéines il doit donc exister un intermédiaire entre le noyau et le cytoplasme. Nirenberg et Matthaei ont montré que l’ARN est une molécule indispensable à la synthèse des protéines, or, un suivi par autoradiographie montre que l’ARN présent dans le noyau est capable de sortir par les pores nucléaires (observation au ME) et de retrouver ainsi dans le cytoplasme. L’ARN semble être la molécule intermédiaire entre les gènes situés dans le noyau et la synthèse des protéines qui s’effectue dans le cytoplasme.

L’ARN est une molécule constituée d’une succession de nucléotides (Adénine, Guanine, cytosine et Uracile – il n’y a pas de thymine). Le sucre présent dans l’ARN est différent de celui présent dans l’ADN (ribose pour ARN, désoxyribose pour ADN). Les ARN ne possèdent par contre qu’un seul brin, ils sont formés d’une séquence nucléotidique complémentaire d’un fragment de l’ADN (ce fragment est le brin transcrit ou codant).

Dans le noyau, il y a synthèse d’un brin d’ARNm à partir de l’ADN grâce à une enzyme l’ARN polymérase : c’est la transcription. Le brin d’ARNm formé est complémentaire du brin codant (transcrit) de l’ADN. Les ARN sont bien sûr beaucoup plus courts que l’ADN puisqu’ils ne représentent qu’une copie

d’un fragment de l’ADN, ils ont une durée de vie courte.

L’ARN est ensuite exporté dans le cytoplasme : il devient l’ARNm.

2°) Le système de maturation

L’ADN est transcrit en ARN prémessager. Certaines portions de cet ARN appelées introns sont éliminées. Les parties codantes (les exons) sont ensuite liées les unes aux autres et forment ainsi l’ARNm. Il y a donc une maturation de l’ARN après la transcription. Cette maturation est appelée épissage.

Le génome est l'ensemble des gènes d'un organisme. De 1990 à 2003, le projet Génome humain a établi la séquence complète des 3,2 milliards de paires de bases (= paires de nucléotides) de l'ADN qui constituent le génome humain. Il a été mené à bien grâce à l'utilisation d'un grand

nombre des séquenceurs qui décryptent automatiquement l'ADN. On a ainsi pu établir que le génome humain compte environ 25 000 gènes (20 à 30 000 selon les auteurs) alors que l’on pensait jusqu’alors qu’il y en avait au moins 100 000.

Le protéome est l’ensemble des protéines codées par un génome. Après le séquençage

du génome humain, la communauté scientifique internationale est maintenant engagée dans l'inventaire du protéome humain (HumanProteome Project) qui est actuellement estimé à 100 000 protéines (1 000 000 pour certains auteurs). Dans ce cadre, la France est chargée de déterminer les protéines codées par le chromosome 14 (comme ce fut le cas pour le génome).

Act 9

Activité 9 épissage alternatif V2 2021 2022.pdf

Le gène Calc-1 est à l’origine d’un ARN pré-messager. Celui-ci ne subira pas le même processus de maturation, les introns seront tous éliminés mais des exons différents le seront ainsi. Cette différence de maturation est liée au type de cellule.

Un gène peut donc coder plusieurs protéines.

Il y a moins de gènes que de protéines or Beadle et Tatum avait montré qu’un gène permettait la synthèse d’une protéine.

Quand on associe l’ADN avec l’ARNm on observe des boucles d’ADN non associées à l’ARNm : une partie de l’ADN n’est donc pas transcrit en ARNm (doc g p.107).

En fait, l’ADN est transcrit en ARN pré messager puis après la transcription une maturation de l’ARN prémessager a lieu : certaines portions de cet ARN appelées introns sont éliminées. Les parties codantes (les exons) sont ensuite liées les unes aux autres et forment ainsi l’ARNm. Cette maturation est appelée épissage. L’ARN devient alors ARN messager (ARN m), celui-ci sort du noyau.

En fonction du type de cellules l’ARN pré-messager ne subira pas la même maturation et d’autres parties de l’ARN peuvent aussi être éliminées : c’est l’épissage alternatif. Les ARNm ainsi formés sont différents de l’ARN pré-messager et peuvent coder des protéines différentes. Un même gène peut donc donner différentes protéines.

3°) La traduction

TP 11 : escape Game Code génétique

Act 10

Activité 10 rôle environnement sur expression génétique 2021 2022 Fiche Prof.pdf

Dans le cytoplasme de la cellule et plus particulièrement au niveau des ribosomes l’ARNm est pris en charge et sert de modèle pour la synthèse des protéines. Chaque triplet de nucléotides (= le codon) de l’ARNm correspond à 1 acide aminé. Cette correspondance est appelée le code génétique. Le code génétique est :

- universel (commun à tous les êtres vivants)

- univoque (1 codon correspond à 1 acide aminé)

- redondant (plusieurs codons peuvent correspondre au même acide aminé).

Dans le cytoplasme, l’ARNm est pris en charge par les ribosomes qui lisent la séquence de nucléotides et qui associent à chaque codon l’acide aminé correspondant. Une liaison entre les acides aminés est effectuée : la chaîne polypeptidique est ainsi formée. Cette étape (passage de l’ARNm à la chaîne polypeptidique) est appelée la traduction.

L’environnement peut également modifier la maturation de l’ARN pré-messager ou même la transcription. En effet des molécules issues de l’environnement comme les perturbateurs endocriniens ou l’alimentation modifient l’expression de certains gènes, c’est le cas des bisphénols qui modifient la régulation des hormones sexuelles qui elles-mêmes régulent l’expression de certains gènes.

Des facteurs internes comme le stade de développement ou les hormones vont aussi réguler l’expression des gènes.

Bilan chapitre :

Ce que je retiens :

Le phénotype est l’ensemble des caractères portés par un individu. Lors d’une maladie génétique le phénotype malade s’exprime à différentes échelles de l’organisme :

- macroscopique (organisme)

- cellulaire

- moléculaire (modification d’une protéine).

Les différentes échelles du phénotype sont emboîtées : c’est la modification de la protéine qui entraîne une modification cellulaire qui elle-même entraîne une modification macroscopique.

Le phénotype d’un malade dépend de son génotype (présence d’une mutation).

III- La transmission d'une maladie génétique

Un gène muté entraînera la formation d’une protéine anormale. Nos gènes nous viennent de nos parents. Comment expliquer alors que certains enfants soient malades en ayant une protéine défectueuse alors que leurs parents ont des protéines normales ?

Act 11 : la transmission de la mucoviscidose

Act 11 La transmission de la mucoviscidose.pdf

TP 12 La drépanocytose

TP 12 électrophorèse et arbre 2021 2022.pdf

Ce que je retiens :

Dans le cas d’une maladie monogénique, c’est-à-dire d’une maladie due à un seul gène, on peut repérer facilement les allèles portés par les parents et voir comment se transmettent ces maladies de génération en génération. Dans le cas de la drépanocytose, l’électrophorèse a permis de montrer que les allèles de l’enfant sont directement liés aux allèles portés par les parents et qu’un enfant hérite d’un allèle de son père et d’un allèle de sa mère.

Pour établir l'origine génétique d'une maladie, des recherches au sein de la famille du patient, via des arbres généalogiques, sont menés. Si l'individu appartient à une famille dans laquelle la maladie apparaît de façon régulière, la probabilité qu'il s'agisse d'une maladie génétique existe. Dans ce cas, des études sont pratiquées afin de découvrir le gène impliqué. L'étude d'arbres généalogiques permet de montrer le mode de transmission de cette maladie. Dans le cas des maladies dues à un seul gène (monogénique), si les parents d'un individu atteints sont sains, alors la maladie est dite à transmission récessive. De ce fait, seuls les individus homozygotes, c'est-à-dire porteur de deux allèles mutés pour ce gène, seront malades, alors que les individus hétérozygotes seront des porteurs sains. Si la maladie est à transmission dominante alors un individu hétérozygote sera systématiquement malade.

L'étude des arbres généalogiques permet aussi de déterminer si la maladie monogénique est à transmission autosomique (dans ce cas, quel que soit le sexe de l'individu la probabilité d'être atteint est la même) ou liée aux chromosomes sexuels (dans ce cas, un des deux sexes sera plus touché ou uniquement touché par la maladie). En effet, les chromosomes X et Y ne portent pas les mêmes gènes, des gènes portés par le chromosome Y ne seront pas transmis aux filles et dans le cas d’une maladie à transmission récessive lié à un gène sur le chromosome X les filles sont peu atteintes car il faut qu’elles aient deux allèles défectueux : un sur chacun de leur chromosome X.

Au cours de consultations génétiques, l'étude des arbres généalogiques familiaux permet d'estimer le risque pour un enfant à naître d'être atteint par la maladie, c'est-à-dire le risque génétique. Lorsqu’un couple présente un risque élevé de transmettre une maladie grave et incurable à sa descendance on peut lui proposer un diagnostic préimplantatoire.

IV- Les maladies multifactorielles (cf chap précédent)

A retenir : Une maladie est dite multifactorielle quand son apparition est liée à divers facteurs génétiques et environnementaux. C’est le cas de du cancer, des maladies cardiovasculaires ou encore du diabète de type 2. Pour pouvoir limiter l’exposition aux facteurs en cause dans la survenue de la maladie, il faut d’abord les identifier : c’est le but des études épidémiologiques.

L'épidémiologie descriptive permet de connaître la répartition d'une pathologie en fonction du temps du lieu où des personnes. Elle quantifie l'incidence d'une maladie au sein d'une population (nombre de nouveaux cas par an) ou sa prévalence (nombre de cas un moment donné). L'épidémiologie analytique étudie, quant à elle, les liens entre un facteur de risque et la survenue du maladie. Il est ainsi bien établi que le tabagisme, l'hypertension, la sédentarité et l'obésité sont des facteurs très importants intervenant dans le risque cardiovasculaire.

cours th 1 chap 3 l'expression du programme génétique 2021 2022.pdf