Tribune

Jean-Luc Godard


Le plus grand artiste francophone vivant vient de mourir, dans l’indifférence presque générale en France, les hommages ayant été plus marqués dans le monde anglo-saxon. Cela explique à quel point la France est devenue un pays de merde, et de connards, bon peut-être que la France a toujours été un pays de merde et de connards, mais ils ne se sont pas améliorés avec le temps.

Jean-Luc Godard était sans doute fou, mais la folie reste la première vertu d'un artiste, l'absence de logique est nécessaire en art, tout art qui se veut logique s’épuise.

Des imbéciles ont accusé Jean-Luc Godard d’antisémitisme, ce qui est ridicule, et les gens qui portent ces accusations se ridiculisent eux-mêmes. C’était tout simplement un cinéaste engagé, c'était un homme lucide, c'était sans doute un homme effrayé.

Une fois Jean-Luc Godard parti, un morceau de l’intelligence humaine disparaît avec lui dans la nuit, et n’en reviendra sans doute jamais.


Jean Lacave

26 septembre 2022



De l’extrême droite à Emmanuel Macron


Jean Lacave 24 mai 2021



Il n'échappe plus à grand monde que la France glisse de plus en plus vers l'extrême droite comme une boule de glace à la fraise tombée d'un cornet par mégarde lors d'un enterrement...

Il n'a pas échappé à grand monde , non plus, que le président de ce qui reste de la France semble apprécier Philippe de Villier et Eric Zemmour, rendant visite à l'un, appelant le second au téléphone. Par ailleurs, et nous l'apprenons via un article du journal télérama* Pascal Praud semble être dans les petits souliers d'Emmanuel M. également.

Tandis que des membres du parti Les Républicains sont de plus en plus tentés par une alliance avec certaines "chemises brunes", en vue des prochaines élections, à l'instar de François Mitterrand, Emmanuel Macron semble vouloir jouer au jeu de la triangulation pour mieux semer le trouble sur l'échiquier politique. Mais de la même manière que l'amitié de Mitterrand pour Bousquet, ancien secrétaire général de Vichy a pu semer le trouble en son temps, la complaisance de Macron pourrait facilement supputer une réelle proximité entre lui et la France d'extrême droite.

La participation du ministre de l'intérieur à une manifestation factieuse, pour citer Jean-Luc Mélenchon lui-même, n'a pu se faire sans l'aval du président, elle est également un signe bien étrange de lignes politiques qui convergent les unes vers les autres, comme par enchantement, à l'instar de cette atmosphère de convivialité putschiste qui régnait dans la manifestation devant l'Assemblée Nationale, lors d'un débat sur la réforme de la justice, et que le préfet de police s'est bien gardé d'interdire cette fois là, à l'opposé de celle appelant à soutenir pacifiquement la cause palestinienne récemment (autre signe...).

Les masques tombent les uns après les autres dans ce carnaval pathétique autant qu'effrayant qu'on appelle la classe politique française, jusqu'à où et qui...? De la même manière qu'une chaîne d'information s'est métamorphosée sous nos yeux, et sans déranger grand monde, en organe de propagande fasciste, il ne serait pas étonnant que ladite boule de glace à la fraise tombée d'un cornet lors des funérailles de notre beau pays ne finisse dans une tombe...


* https://www.telerama.fr/ecrans/cnews-premiere-chaine-dintox-de-france...-avec-le-soutien-de-lelysee-6875760.php

Editorial du 9 mai 2021


LA PENSEE MAGIQUE


par Jean Lacave

Tout art est pensée magique.

C'est à dire pensée d'avant la pensée.

Les mots, les images, les sons y ont une valeur archaïque, celle de l'enfant, d'un temps d'avant le langage, quand le monde au travers de sa mère avec qui il ne fait qu'un, est encore le jouet de ses caprices, qu'elle s'empresse de satisfaire.

Il n'est pas encore dissocié d'elle, de l'Univers au travers d'elle et pour ainsi dire de lui-même, l'altérité n'existe pas encore à ses yeux.

Les sentiments, les sensations, les pensées forment une entité unique dont la puissance est celle là même de son instinct de survie.

L'art nous renvoie mécaniquement de part ses biais subtils à cet état premier, de félicité sans fin.

La vie réelle, l'enfant découvrira ensuite, est tout le contraire, tout résiste à sa volonté, l'autre est un inconnu, potentiellement dangereux, l'avenir également.

Ainsi Godard citant Bazin dans le Mépris le cinéma se substitue à notre regard pour offrir un monde qui s'accorde à nos désirs . . . en fait il une splendide démonstration, en d'autres termes, le cinéma, art total n'est autre qu'une régression vers un monde infantile et fantasmatique, où les choses, les êtres, les événements viennent à nous comme par magie et se trouve une résolution naturelle aux conflits (happy end).

Il serait cruel de penser que la vraie vie puisse être au demeurant l'exact opposé de notre pensée magique, archaïque, étant donné que celle -ci est brève et fugace, vouée à une lente et inéluctable déchéance. . . De là vient la persistance et la puissance de la pensée magique, elle reste notre seul refuge quand l'Univers vient à nous trahir, quand le monde se dérobe devant nous.

Editorial du 1er mai 2021


LE BRUIT DES BOTTES CIREES


par Jean Lacave



Le 21 avril 1961, quatre généraux cinq étoiles de l'armée Française, Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller prennent le contrôle d'Alger et critiquant l'action des représentants élus de la nation déclarant « Le commandement réserve ses droits pour étendre son action à la métropole et reconstituer un ordre constitutionnel et républicain gravement compromis par un gouvernement dont l'illégalité éclate aux yeux de la nation. »

C'était il y a juste 60 ans, nous étions au bord de la guerre civile. Le fascisme frappait à la porte. Et 60 ans jour pour jour une tribune de généraux fait une proclamation similaire dans le journal d'extrême-droite Valeurs actuelles, dans laquelle Les militaires mettent en garde l'exécutif quant à une potentielle intervention de l’armée qui agirait d’elle-même pour rétablir l’ordre.

Mais le plus grave n'est pas là, un sondage récent d'Harris interactif indique que " près d’une personne sur deux (49%) considère que l’armée devrait intervenir pour garantir l’ordre même sans la sollicitation du gouvernement. "

"Honneur, Patrie" voilà deux mots qui ressortent de la tribune des généraux actuelle, deux mots qui s'opposent clairement à Liberté Egalité Fraternité, tout comme Vichy avait remplacé notre devise par l'infâme Travail Famille Patrie.

Or, les réactions sont timides dans la presse, les politiques s'offusquent du bout des lèvres.

Peu à peu, l'opinion mondiale, et française penche dangereusement vers une pensée nauséeuse et rétrograde. Dans ce monde unipolaire de la consommation et de la course au profit, les idéaux démocratiques sont malmenés. Telle une Athènes décadente la France perd le fil d'Ariane qui lui avait permis d'éviter bien des écueils depuis 1945.

La crise sanitaire accélère l'Histoire dangereusement bien plus que le virus, notre société frileuse et déboussolée ne sait plus où donner de la tête, à la vitesse avec laquelle tout s'accélère la question n'est pas de savoir si les extrêmes arriveront au pouvoir, mais plutôt quand. . .

Il faut donc se tenir prêt à une saine révolte et réunir toutes les forces porteuse de l'Esprit humaniste pour l'heure voulue être à même d'affronter celles qui voudraient nous mener à l'abîme.

Editorial du 13 avril 2021


de la peinture rupestre


par Virgil Humer


Des chercheurs israéliens semblent avoir découvert qu'en raison du manque d'oxygène dans les grottes où ils peignaient, et ceci dû entre autres à la chaleur des torches qui les éclairaient, les hommes de la préhistoires peignaient sans doute leurs œuvres rupestres dans un état second.


Ils peignent avant tout, il nous semble, ce qu'ils voient et non ce qu'ils sont, les animaux qui les entoure. Ils ne possèdent pas encore d'image.

Serait-ce là une première tentative pour eux de comprendre la réalité des choses qui les entoure, la complexité du monde, ou sont-ils justement encore tellement part de ce dernier, qu'ils ne sont pas humains, au sens où nous le sommes devenus depuis lors, c'est à dire inhumains paradoxalement peut-être?

Mais quand devient-on humain au sens plein du terme? Jamais vraiment sans doute diront les médisants .

Quels étaient leurs langages? Car nécessairement il devait y avoir à l'époque autant de groupes de langages que de groupes d'individus, tant les distances devaient être immenses et les obstacles insurmontables. Donc des milliers de langages coexistaient, on peinait sans doute à se comprendre d'une vallée à l'autre, et ce à l'opposé de cette koïné indigeste qui nous sert à communiquer de nos jours et appartient avant tout à l'âge des machines.

Peindre c'est se voir soi-même.

Pour tout artiste contemporain, même débutant, c'est une évidence.

C'est pour cela que chaque artiste se pense avant tout comme le centre de tout, plus que le centre, il vit solitairement en lui-même une sorte d'exil forcé et jubilatoire.

Mais le paradoxe est qu'on ne se voit jamais vraiment soi-même réellement, ou alors en fuite, entre deux murs, comme une ombre dont l'épaisseur est à peine celle d'un feuille de papier noircie à l'encre de chine.

Ils ne se peignent pas souvent eux-mêmes ces hommes d'avant les hommes car se peindre c'est déjà se signifier comme mort, car peindre c'est plonger les deux mains dans l'au-delà; il ne s'agit donc pas là de culte des morts, mais d'une représentation hallucinée d'un réel situé à mi-chemin entre une conscience encore animale et une déjà bien humaine, les deux différent elles d'ailleurs réellement? Nous en doutons parfois nous-mêmes.

Ils devaient néanmoins nécessairement se barbouiller le corps de peintures dans la foulée, ne serait-ce qu'à cause des restes d'argile ocre collés à leurs mains, un peu comme le font les enfants.

Ils devaient se changer eux-mêmes en œuvres vivantes.

Le temps d'une vie si brève.


Moralité, il faut toujours être plus ou moins intoxiqué soit par sa propre folie, soit par une substance hallucinogène pour être un artiste valable, peut-être.

Amis artistes, enivrez-vous!


Editorial du 15 mars 2021


de l'amour


par Sand Gos



Il ne faut pas confondre aimer et aimer.

Il ne faut par confondre le sexe et la pensée.

Ainsi nous sommes nécessairement de sexe et fait de pensée, c'est ce qui fait de nous des êtres sociaux par essence.

Avec le sexe nous communiquons sans parler, sans penser, par la pensée nous sommes séparés les uns des autres irrémédiablement.

Dans le sexe se trouve cet autre soi qui se dérobe sans cesse à nous et qui fait semblant de nous appartenir sans l'être vraiment tout à fait.

Le sexe n'est pas ce qu'il paraît, il est autre, il est l'au-delà du mot.

C'est une sorte de connaissance impossible de soi par le biais l'autre, trahir le sexe, c'est se trahir avant tout soi-même.

Par la pensée nous nous excluons, nous éloignons autrui, elle nous laisse recroquevillés sur nous-mêmes.

Le sexe demeure impensé, c'est en cela qu'il la domine, la charnière qu'il crée est plus forte que l'esprit, les catacombes de ce dernier ne contiennent que des vérités parcellaires flottant dans le vide sidéral de notre naissance infondée, le sexe nous rend à la vie d' instant en instant, enfin, il nous expulse hors de nous-mêmes et nous laisse inaltérés et seuls.

Il ne faut pas penser pour aimer, mais seulement se vouloir être soi-même, enfin dépecé.

Editorial 18 février 2021


au XXe comme au XXIe siècle, c'est encore la civilisation du cul . . .


par HERVE ZONI


La barbe chez l'homme aurait été un attribut sexuel secondaire sélectionné par les femmes au cours des millénaires comme preuve apparente d'une génétique de bonne qualité, de la même manière que la poitrine développée chez les femmes, les fesses, nous promettent encore aujourd'hui une progéniture de bon aloi.

La station debout a modelé ainsi notre corps, nos culs gras nous servent à nous asseoir, nos cheveux à nous protéger du soleil, l'absence de poils permet une thermorégulation nécessaire à, grâce à la sudation, l'équilibre thermique du cerveau, par trop exposé au soleil, également.

Les cycles mensuels de la femme humaine, contrairement à ceux annuels chez beaucoup d' animaux nous poussent à une sexualité active tout le long de l'année, un peu comme chez nos cousins les bonobos, gage de cohésion du groupe, ça devait sacrément partouzer pendant la préhistoire, j'imagine.

Les sons que produisent nos bouches que nous appelons langage sont autant de grognements qui prolongent cette cohésion déjà définie par le cul, c'est pour cela que nous grognons même quand nous nous adressons à nos chiens et chats, l'animal reste en nous plus fort que tout, cela ressort face à nos congénères plus poilus, domestiques et inféodés en cela à tous nos caprices.

En somme, il nous faudrait baiser pour rester ensemble, la plupart du temps, être pour baiser.

Voilà donc cent mille ans d'évolution humaine qui furent nécessaire pour aboutir en 2021 à, comme le fait dire à son personnage dans Pierrot Le Fou Godard, la civilisation du cul.

D'aucuns me diront que c'était déjà le cas des Erastes athéniens, justement, nous avons voulu nous penser en philosophes grecs oubliant leur côté étalons, nous avons été rattrapés pour ainsi dire ainsi au galop par nous-mêmes, du film porno au monokini, des présentatrices télégéniques blondasses aux éphèbes musculeux des salles de sport puants la transpiration.

Tout ça pour ça! Me direz-vous... C'est en fin de compte fort logique, la nature reprend toujours ses droits, ne serait-ce que par le truchement de nos débridées hormones, logées au fond de nos cerveaux bouillonnants.




Editorial 15 février 2021


COVID OR NOT COVID


par IOAN CONKER


images du virus Ebola ci-contre



Une société paralysée par un virus dont le taux de mortalité est de 0,12%, est-ce que cela nous renseigne plus sur la nature du virus ou sur cette société qui est la nôtre?

Une épidémie d'Ebola a sévi en Afrique de l'Ouest entre 2013 et 2016, taux de mortalité 50% . . .

Je ne me souviens pas que les médias occidentaux se soient spécialement attardés là-dessus, ou de manière limitée avec quelques images chocs destinées avant tout à nous rassurer de ne pas avoir ce genre de bestiole sur notre sol . . .D'ailleurs l'OMS a elle-même tardé à déclarer la pandémie d'Ebola par peur des conséquences économiques en Afrique, on est loin du "quoi qu'il en coûte" de notre cher président.

Mais il nous faut mettre ici un peu les pieds dans le plat. Sur cette terre, il y a nous et les autres, les miséreux et notre belle société de consommation de masse, bien occupée à détruire la planète à petit feu.

Soyons lucides, si le virus était resté en Chine ça nous aurait bien arrangé, d'ailleurs, au fond, c'est ce que nous souhaitions, c'est pour cela qu'on nous parlait de "grippette" au départ, nous, si fiers de notre merveilleux système de santé, bien décati en réalité, le tout relayé par l'organe de propagande officielle du gouvernement qu'est devenue la télévision, sorte de retour aux sources pour celle-ci.

C'est ça la société Française de 2021, celle qui se tourne par ailleurs inexorablement vers ses plus bas instincts. Ainsi, un polémiste fascisant, Eric Zemmour pour le nommer, songe à se présenter à l'élection présidentielle de l'an prochain, voilà qui nous annonce des lendemains qui chantent . . . Alors, au fond, le virus n'était déjà-t-il pas parmi nous avant 2020? Mais nous étions trop occupés de toute évidence à piller les rares ressources naturelles de la planète, ou encore à lécher les bottes des grands dictateurs de ce monde, pour mieux leurs vendre nos armes, pour nous rendre compte sans doute.


A bon entendeur salut!

Editorial 31 janvier 2021


Lettre à une poétesse


par Jean Lacave




illustration William Blake (1757-1827) Urizen



J'ai essayé de comprendre pourquoi vos poèmes ne sont pas aboutis, je pense que c'est un problème de distance vis à vis de vous-même. J'ai souvent l'impression que le poète est très proche de son moi, donc il/elle s'exprime par images, dans un langage qui est surtout métaphorique car il décrit un univers émotionnelle, primitif, d'avant la pensée articulée, à cette fin les mots sont souvent détournés de leur signification originelle par divers moyens rhétoriques (rime, vers, allégorie, juxtapositions aléatoires); l'écrivain (e) quant à lui, se tient nettement plus à distance de lui-même, il paraît ainsi souvent être le témoin de sa vie, ou de celle de son personnage principal, ce qui revient au même, comme s'il observait sa propre silhouette évoluer de loin dans la foule.

Son langage s'articule par et pour les autres, dans le monde, il le décrit, le fabrique comme il pense.

James Joyce a bien essayé de déconstruire ce mécanisme du romancier, en pur perte, son œuvre se perdant dans l'abscons.

Le poète habite le monde, le hante, l'écrivain le conçoit, mais se tient toujours à l'extérieur. L'attitude de l'écrivain est sociale, celle du poète religieuse.

C'est en cela que le roman est cousin du cinéma tandis que le poète l'est de la peinture.

Il en résulte le plus souvent que presque personne ne parvient à écrire au même niveau dans les deux genres, c'est fondamentalement incompatible, il faudrait pouvoir se dissocier pour cela. Etre hors de soi et en soi simultanément, être le témoin et l'acteur de ses propres sensations, mais cela demanderait de pouvoir se dissocier à son rapport au monde, être un autre, ce en quoi vise l'artiste, l'écrivain, mais nous n'en sommes ici plus à une contradiction près, ce sont ces tensions, ces contradictions entre les genre qui les enrichissent par ailleurs.

Souvent on prend pour des poètes des prosateurs déguisés et vice et versa, mais au bout du compte il manque à l'un l'onirisme, le lâcher prise, à l'autre la précision, l'amplitude; toutes sont ici des vertus qui s'étouffent mutuellement bien souvent. De la même manière qu'on ne peut tricher dans la vie, devenir autre, à moins d'être fou, on ne peut tricher avec son soi intérieur, son propre démiurge. Il nous impose sa volonté, règne en tyran dans nos vies, quand bien même nous nous rebellerions, il aurait tôt fait de nous ramener à la raison, à nos juste limites, à notre juste place dans le monde.



Editorial 30 janvier 2021


Le Voile. . .


par Stepan Poplovich


On aura emmerdé des femmes musulmanes avec le voile des années durant et finalement tout le monde se couvre le visage.. la vie est étrange... au Moyen-âge les occidentaux ne se lavaient jamais contrairement à la coutume en orient, ici ça puait...il y a donc un préclédent... vu le nombre de personnages de l'extrême droite et affidés sur les plateaux de télévision, ça va puer encore longtemps je pense ...

Editorial 7 janvier 2021


Les forces de la réaction sont en marche


par Stepan Poplovich


Il n'y a qu'à regarder les chaînes d'information pour s'en rendre compte, la vacuité y fait concurrence à l'abrutissement.

Le rapprochement de Macron avec de Villier et consorts, son amour de la chasse, son goût de l'ostentatoire ne forment que la pointe

émergée de l'iceberg de la pièce qui se joue sous nos yeux aveuglés.

Il suffit de voir le haineux Eric Zemmour déverser sa bile sur les plateaux de télévision pour s'en rendre compte, lesdits plateaux où

règne un consensus mou pour accueillir avec ferveur les zélotes de Marine le Pen, la gauche elle, en a totalement disparu.

Tous, le centre, la droite, l'extrême-droite jouent sur la peur des classes moyennes et ça marche.

Dans les années 1980, le spectacle auquel nous assistons aurait semblé être d'un autre âge, inimaginable, nous régressons.

S'appuyant sur des minorités le pouvoir s'en sert de cache-sexe, son immobilisme est une réalité, son conservatisme un but.

Les évènements d'hier aux Etats-Unis sont clairs sur ce point il s'agit là d'un mouvement mondial.

Au fur et à mesure que l'espace semble se rétrécir comme peau de chagrin, les humains eux paraissent vouloir se recroqueviller sur

eux-mêmes, chacun dans son coin, pendant que le monde part en lambeaux sous leurs yeux, physiquement et moralement, cela

s'entend.

La technologie orwellienne qui a envahi nos vies à notre insu en accélère le mouvement.

Des groupes nouveaux tel Extinction Rébellion qui tentent de faire entendre leurs voix sont exclus du débat public.

Seule la crainte de la marginalisation et la consommation de masse donnent encore un semblant de cohésion sociale à notre pauvre

univers délabré.

Avant qu'il ne soit trop tard, citoyens, révoltez vous!