Finalistes et lauréats 2023

Notre porte-parole

Crédit photo: Marie-Claude Fournier 

Depuis sa création, je suis une fan finie du Prix Espiègle. J'ai été finaliste, lauréate et grande lectrice des oeuvres que ce prix met à l'avant-scène. Et, pour moi, ce prix va bien au-delà de l'espièglerie, il évoque aussi l'importance

d'oser l'audace (même si c'est un pléonasme!)

d'éveiller à

de dénoncer

d'ensoleiller l'invisible

d'épater

d'inclure


Il porte notre attention sur des livres et leurs créateurs.trices qui se plaisent à aborder des sujets qui sortent des sentiers battus, qui débroussaillent le terrain pour les autres, qui délirent et intriguent, qui posent leur regard sur les fissures desquelles on cherche parfois à se détourner.

 

Les derniers actes à peine voilés du gouvernement, sous le couvert d'une «mise en garde» contre le dernier roman de François Blais, nous démontrent qu'encore aujourd'hui certains préfèrent parfois taire plutôt que de sensibiliser, préfèrent éviter plutôt qu'enseigner. En cette ère de rectitude politique, le Prix Espiègle m'apparaît d'autant plus indispensable.

 

Un prix qui se doit d'exister pour montrer aux jeunes lecteurs et lectrices que ces livres méritent d'être lus, relus, débattus et chéris. Un prix comme un phare voire une bouée qui nous rappelle qu'il est bon  de s'aventurer dans des eaux inexplorées et de donner l'heure juste du monde à nos enfants et nos ados. Un prix qui donne envie de s'ancrer à ses tripes, le coeur au ventre pour raconter et partager. Un prix pirate, un peu rebelle, à qui j'ai envie de crier : «Longue vie! Et merci!»


-- Sarah Lalonde

Bibliothèques scolaires du primaire (5 à 11 ans)

Prix symbolique de 1000$ à l’auteur et de 1000$ à l’illustratrice du livre gagnant


Le plus petit sauveur du monde, Éditions XYZ

Texte de Samuel Larochelle et illustrations de Ève Patenaude

 

Surprenant ses deux mamans en pleine discussion, Florent, dix ans, y comprend que la planète ne va pas bien et qu’il y a trop de monde sur la Terre. L’inquiétude et l’hésitation de ses parents le poussent à croire qu’il ne faut plus avoir d’enfants, que même lui est de trop! Le garçon se réfugiera dans un mutisme faisant écho à son écoanxiété grandissante. 

 

Le texte touchant, percutant et déstabilisant de Samuel Larochelle est magnifiquement accompagné par les illustrations tout en douceur et en beauté d’Eve Patenaude. Le contraste entre le texte parfois déchirant et la bienveillance se dégageant des illustrations met parfaitement en valeur ce sujet angoissant pour plusieurs, mais également l’espoir que  représentent les enfants dans notre avenir. La fin lumineuse offre un point culminant à cette réflexion essentielle dans notre société d’aujourd’hui.

Les membres du jury ont également retenu parmi les finalistes Ma colère rouge tomate, de Roxane Néron et Francis Léveillée, Éditions de la Bagnole ; Le cycle du silence, de Stéphanie Boyer, Héritage jeunesse ; De la beauté, de Annie Bacon et Lavilletlesnuages, Les 400 coups ; Le rose, le bleu et toi!, de Élise Gravel, La Courte échelle ; et La voix de la nature, de Gabrielle Boulianne-Tremblay, Héritage jeunesse. 

Bibliothèques scolaires du secondaire (12 à 17 ans)

Prix symbolique de 1000$ à l’autrice du livre gagnant


Entre le lapin et le renard, Éditions de l’Isatis

Nathalie Lagacé

Une histoire d’amour débute entre deux êtres : une oiselle et un lapin. Sous le portrait idyllique du lapin se cache toutefois un vil renard, qui saura briser les ailes de l’oiselle au fil de ce qui aurait dû être un amour sain.

Ce livre aborde les relations toxiques, où manipulations et violences font rage, parfois de façon insidieuse. Mots et illustrations sont forts de sens, se complétant, se répondant, s’appuyant les uns sur les autres. Poignant et percutant, cet album présente un dossier contenant plusieurs informations sur ce type de relation, ainsi qu’une liste de ressources. En espérant que le pertinent Entre le lapin et le renard éveille et conscientise les jeunes aux relations toxiques, tout en les aidant à reconnaître les signes d’une relation malsaine le plus tôt possible.

Les membres du jury ont également retenu parmi les finalistes Délivrée, de Roxane Jérôme, Editions de Mortagne; Le garçon aux pieds à l'envers : les chroniques de Saint-Sévère, de François Blais, Fides; Lettre à un·e jeune écologiste, de Karel Mayrand, Kata; Ma première fois : recueil de nouvelles sexu, sous la direction de Karine Glorieux, Éditions de la Bagnole; et Coming in, de Samuel Champagne, Editions de Mortagne.