Finalistes et lauréats 2017

Bibliothèques scolaires du primaire (5 à 11 ans)

Prix symbolique de 250$ à l’auteur et de 250$ à l’illustrateur du livre gagnant

Méchant Far West, 1. Le méchant qui voulait être pire, éditions Monsieur Ed

Texte de Marthe Pelletier et illustrations de Richard Écrapou

L’originalité du récit est qu’au terme du livre, il n’y a pas de rédemption : Crâââ veut rester méchant et il veut même l’être encore plus. La forme complexe de la mise en abîme est audacieuse au primaire. D’avoir choisi d’enchâsser une histoire dans l’histoire permet à Marthe de jouer sans danger avec son lecteur : ils sont tous les deux complices d’une improbable histoire, la distance est sécuritaire, l’auteure peut s’amuser à faire peur et le lecteur se sait peinard dans son fauteuil. Le vocabulaire est savoureux et riche et les jurées ont eu un coup de cœur pour les mentions légales. Il est à noter que les illustrations de Richard Écrapou excellent à montrer l’immense laideur et la méchanceté du personnage. En littérature jeunesse, c’est osé à souhait que de montrer un personnage fumeur qui assume pleinement son vice. Bravo à Marthe et Richard.

Les jurées ont également retenu parmi les finalistes C’est où chez nous ?, texte de Sylvie Frigon et illustrations de Cathon, éditions du Remue-ménage; Louis parmi les spectres, texte de Fanny Britt et illustrations d’Isabelle Arsenault, éditions de la Pastèque; Le vide, texte et illustrations d’Anna Llenas, éditions Les 400 coups et Y’a pas de place chez nous, texte d’Andrée Poulin et illustrations d’Enzo, éditions Québec Amérique.

Bibliothèques scolaires du secondaire (12 à 17 ans)

Prix symbolique de 500$ à l’auteur du livre gagnant

Nous, éditions Leméac jeunesse

Patrick Isabelle

Les jurées ont d’abord été conquises par l’écriture de Patrick. Le texte est puissant et la qualité littéraire indéniable. Les personnages sont des malfaiteurs, des criminels. Leur langage est cru et Patrick n’adoucit rien. Ce qui est confrontant en milieu scolaire est que le narrateur est le bourreau et que le récit est au « je ». Le personnage ne sait pas comment réprimer sa colère. Il ne reconnaît pas son crime. Il se pose en victime et il devient même intimidateur à son tour. Pouvons-nous recommander un tel modèle à nos élèves? Ce n’est pas la proposition que nous faisons. Nous invitons les élèves à être témoins et à réfléchir à ce qui habite un être de chair quand ses limites ont été atteintes, quand l’irréparable est commis et quand la vie bascule. À quoi pense-t-on? Qu’est-ce qu’on ressent? Et la vie, ça devient quoi? Ce livre est audacieux.

Les jurées ont également retenu parmi les finalistes L’enfant mascara, Simon Boulerice, éditions Leméac jeunesse; Flannery, Lisa Moore, éditions du Boréal; Hare Krishna, François Gilbert, éditions Leméac jeunesse et Noirs dessins, Geneviève Mativat, éditions Pierre Tisseyre.