Histoire d'eau
Toute une histoire d’eau à Virac
D’après des extraits de délibérations d’anciens conseils municipaux, quelques dates brutes.
11 août 1839 – Elargissement de la Zère à 2,50 m dans toute sa longueur à cause d’inondations endommageant les riverains.
15 mai 1842 – Devis présenté pour la réparation de la fontaine de Rossignoles « d’une indispensable nécessité pour les différents besoins locaux ».
22 mai 1870 – La fontaine et le lavoir de Rossignoles ont besoin d’une réparation très urgente attendu que les eaux de ladite fontaine se perdent à la sortie de leur source au point qu’elles ne peuvent plus alimenter le lavoir et que quand même ce dernier les recevrait, il ne pourrait plus les conserver s’il n’est cimenté de nouveau. Le conseil reconnaît l’importance desdites réparations vu que c’est le seul endroit à peu près où la commune puisse laver.
3 mai 1874 – La fontaine St Victor et le puits de la place, au centre du village (actuelle place, ou vieux village ?), ont besoin d’une réparation très urgente, pour les besoins personnels et en cas d’incendie. (qui aurait des informations sur la situation de cette fontaine et de ce puits ?)
10 août 1879 – Proposition acceptée de creuser un puits dans le jardin de l’école (l’école se trouvait au bâtiment avec « œil de bœuf » en face de l’église).
17 août 1884 – Appel à voter la dépense nécessaire à faire creuser un puits dans le jardin de la maison d’école. Le 9 novembre de cette même année, faute de ressources, il est décidé l’arrêt du creusement qui est à 5 m et pas encore d’eau à ce niveau.
27 octobre 1901 et année 1907 – Réparation au lavoir public (Poux ou Rossignoles).
2 août 1903 – Inscription au budget d’une somme pour des travaux de sondage destinés à rechercher de l’eau pour alimenter le village.
Année 1907 – Réparations au lavoir public.
29 juillet 1928 – Devis de réparation du lavoir communal de Rossignoles – réparation urgente.
14 septembre 1930 – Les travaux de réparation du lavoir sont sur le point d’être réalisés.
19 mars 1932 – Il y aurait lieu de procéder à la confection d’un réservoir d’eau à usage agricole (sulfatage) de 400 m3 près de la fontaine du Poux. Sondage positif. Le coût du réservoir serait de 100 000 Francs subventionné par le ministère de l’agriculture. Accord du CM.- Construction d’un égout.
19 novembre 1933 et délibération du 26 décembre 1933 – Inscription au programme 1934 de la construction du chemin pour se rendre au lavoir public de Rossignoles entre le chemin vicinal n°14 et le chemin vicinal n°12, (entre le chemin vicinal de la Cabane et le lavoir) – lancement d’une souscription volontaire.
Déclassement d’une partie du chemin vicinal n°11. Le chemin vicinal qui va de Virac au Poux, classé le 13 août1931, ayant été déplacé vers la droite pour le rendre plus direct, le lavoir public dit du Poux se trouve juste sur l’alignement de ce chemin. Il est décidé de faire déplacer ce lavoir de 2 m environ vers la droite de ce chemin en aval du ruisseau.
18 février 1934 – Frais d’entretien de la « mare publique » du Poux (qui a été déplacée). Il faut réparer et surélever le fond pour l’écoulement de l’eau qui reste stagnante, et rehausser les dalles qui servent à laver, pour un meilleur confort des lavandières.
18 juillet 1936 – Projet d’adduction d’eau potable à partir de la source de Rossignoles avec construction d’un lavoir municipal couvert, de 6 places, 3 bornes à sulfater, 5 bornes fontaines, 4 bouches d’incendie.
11 février 1949 – Devis de réparation des puits et fontaines (ne sont pas nommé(e)s.
30 avril 1949 – Décision de station de pompage au lieu dit « les fontasses », avec projet de création de fontaines publiques et lavoir. La source est à M.Rieuneau Camille.
20 mai 1949 – cession par M. Rieuneau – 1er juin 1949 : construction d’un puits en béton – 2 août 1949 : modalités de l’emprunt – en octobre 1949 : construction de la station de pompage – en décembre 1949 : canalisation.
Les filtres de la station de pompage sont sur le terrain de M. Rey Théophile.
Août 1950 – Mise en service de la station de pompage – branchement aux particuliers.
Avril 1951 – Travaux de branchements, liste des usagers et tarifs.
Fin 1951 – fin de la 1ère tranche – 1952 – 2ème tranche
Nous ne pouvons clore cet historique sans rendre hommage aux différentes équipes municipales gestionnaires du service public de l’eau à Virac. Elles ont su à tour de rôle concilier les nécessités d’une desserte sûre et d’investissements indispensables.
Tout d’abord, hommage à la première équipe à l’initiative du projet d’adduction d’eau à Virac, de 1948 à 1950.
Visionnaires et volontaristes, ils ont lancé ce chantier titanesque pour l’époque sous l’impulsion du maire Maurice Arnal. Dès lors, des terrassiers espagnols, portugais, italiens et français creusaient de la pioche et de la pelle, mètre par mètre, dans la mince couche de terre arable pour s’attaquer bien vite au roc. Friable quelquefois, il opposait souvent une bonne résistance. Crachement dans la main, un coup de « pintou », et le calcaire finissait par céder.
En 1952, nous avons été une des premières petites communes du département à avoir l’eau au robinet. Dès le début, le fontainier Gaston Audouard-Monteils a assuré avec responsabilité et dévouement les relevés et le fonctionnement de la station en collaboration avec les maires et 1ers adjoints successifs.
Dans les années 1970, le captage d’origine devenu insuffisant, le maire Julien Cavalier utilise des systèmes « D » de pompage pour que l’eau puisse arriver jusqu’au château d’eau. Parfois en s’éclairant d’une lampe dans la nuit. Après leur sommeil, les administrés faisaient leur toilette sans se douter que le maire avait passé une partie de la nuit… à la Zère.
Année 1983 – Nouveaux travaux d’alimentation en eau potable, avec extension du réseau sur Cammarc.
Courant année 1985, des transformations importantes sont nécessaires à la station Zère pour satisfaire aux normes (déjà). Il faut traiter l’eau plus finement, créer un bac de décantation, et réaliser un nouveau puits de captage en amont de la station. Le maire Jacques Mercier et son équipe engagent pour 900 000 francs de travaux (137 000 euros actuels). Prêt à compter de 1985 sur 20 ans.
En 1994, Gaston Audouard-Monteils prend sa retraite de fontainier après 44 ans de services. Jean-Paul Fabre prend le relais, avec rigueur et efficacité. Il va veiller à la qualité de notre eau jusqu’au jour du changement de fournisseur.
Année 1999 : des constructions nouvelles occupent peu à peu la pointe de la Mayonnette. Le centre du vieux village renaît de ses belles pierres. L’équipe municipale conduite par son maire Denis Coucoureux planche sur la question et décide de créer un nouveau réseau pour la Mayonnette, qui permet de desservir aussi le vieux village.
Année 2001 : toujours plus de contraintes au niveau du traitement. Des analyses de plus en plus nombreuses, avec de nouveaux critères sont demandées… Le conseil municipal animé par son maire Yves Dourdou décide l’abandon des installations de la station de traitement et de pompage.
Et l’histoire et la vie continuent puisque le château d’eau (le cœur) et les canalisations (les artères) créées par nos prédécesseurs continueront d’irriguer toute notre commune avec un « sang » nouveau.
Source : bulletin municipal de Virac n°14 – décembre 2006