Des oeuvres d'art

Anne-Marie Noël-Simon (Eupen) : un masque masqué

Il y a quelque temps, j’ai acheté en salle de vente, une sculpture/masque d’une « tête d’un égyptien » !Il y a bien un cachet de fonderie sur lequel j’ai l’impression de lire « Bruxe… » mais sans certitude et pas d’autre information du côté de la salle de vente.
J’ai alors cherché sur le site du Musée Art et Histoire et lui ai trouvé une vraie similitude avec la pièce E.05698 «sculpture en granite d’Amon». Confirmation fut faite en voyant la page de garde du livre de Jean Capart légendant la sculpture : «statue d’Amon avec le visage de Toutankhamon».
Lorsque j’ai découvert le visage de ce masque, je peux affirmer que ce fut un vrai coup de foudre ! La finesse de ses traits juvéniles, son profil d’enfant joufflu… il représente toute cette immense civilisation égyptienne qui nous a quasi tout apporté! Et c’est une joie de le découvrir tous les jours.
Mais Roi des dieux … ou dieu des rois…qu’importe ! En cette période d’épidémie, tout le monde est livré à la même enseigne : le masque pour tous ! Ce qui nous donne : un masque masqué !Décidément, Toutankhamon n’a pas fini de nous étonner : solitaire dans le calme de son tombeau pendant plus de 3000 ans, il se retrouve quasi 100 ans après sa découverte encore une fois confiné !

Anne Eyberg-De Zaeytijd (Forest) : autoportraits

49 journées de confinement prises en photo, depuis le 29 mars jusqu'à ce 16 mai 2020.

49 autoportraits pris dans un miroir.

49 vues de ce qui change, évolue, se brouille, se débrouille, se ride, se marque...subrepticement, indiciblement.

49 vues : démasquées par mon téléphone portable et pourtant masquées par lui.

Il cache la moitié de mon visage. Je suis justement à un tournant, à la moitié d'un chemin vers une nouvelle voie, une nouvelle vie.

Ce téléphone fait partie du cheminement, du confinement : il est le lien vers l'extérieur, il est aussi l'outil qui me sert à mesurer ma glycémie de diabétique insulino-dépendante.

Il est mon indispensable.

Thalie (Koekelberg) : carnets de croquis

Juste avant le confinement, j’avais pour la première fois confectionné moi-même mon carnet, principalement à partir de sachets d’emballages récupérés.
Il m’a accompagné jour après jour alors que je tentais de témoigner suivant la devise des Urban Sketchers, dont je fais partie: montrer le monde, de dessin en dessin. Puisqu’il n’était plus permis de croquer dans l’espace public, nous nous invitions à des voyages virtuels par la grâce de Google Earth: le Groenland, Tchernobyl, un spectacle burlesque...
J’ai aussi représenté mon quotidien, les applaudissements et la police à cheval dans ma rue, mes voisins apparus aux terrasses et dans les jardins, mon poste de télétravail, l’importance accrue des repas, tout ce nouveau vocabulaire. Mon carnet m’a aidée à traverser un deuil et la douloureuse absence de contacts qui l’a entouré.
Un second carnet a décrit mon expérience du déconfinement, puis un troisième, dédié maintenant à cette nouvelle période de repli. Cette fois, nous pouvons sortir dessiner, mais comment représenter l’absence et le vide de la ville fermée ?