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Bernard Hennebert (Ixelles) : 200 kilos de documents
Bernard Hennebert (Ixelles) : 200 kilos de documents
Mon objet : des milliers de papiers anciens conservés dans mes placards qui deviennent mes amis pendant ce confinement. Depuis une bonne trentaine d’années, je me suis spécialisé dans les droits du public dans le domaine de la culture. Comment les usagers résistent quand on ne les respecte pas. Quelles victoires engrangées. Comment l’industrie culturelle préfère souvent l’argent à la morale. Dans ce domaine, j’agis. Je n’ai pas le temps de classer ma docu. Mais alors , impossible de transmettre aux autres les résultats de ces recherches? Et voilà le confinement.Cloîtré chez moi, et pensant dès le départ que cela va durer longtemps, je me dis : c’est imprévu et inespéré, j’arrête momentanément les actions, et j’ai plusieurs mois pour tout classer. Après 1 mois et demi de confinement, je suis à peu près à la moitié de ce travail. J’estime que j’ai environ 30.000 documents à regarder pour savoir laquelle des 150 cases du classement je dois leur attribuer. Cela fera environ 200 kilos.
La première photo vous montre les 25 premiers classeurs prêts, remplis chacun comme un oeuf.Soit environ 1/4 du travail. Avant d’écrire d’un livre (car tout ceci va me mener à transmettre l’essentiel du contenu de cette docu, via un livre, et aussi une exposition itinérante « grand public »).La seconde photo vous montre tous les autres documents que j’ai sélectionnés et «préparés» (environ également 1/4 du classement final).Faut savoir aussi que pendant ce travail de préparation, je jette environ un document sur deux. Vive les sacs jaunes!La troisième photo vous montre ce qui m’attend pour terminer le travail à partir de début mai 2020 (les photos sont prises le 30 avril 2020). Je resterai encore longtemps à la maison puisque je fais partie d’une des populations à risque car né le 20/01/1946. Je classe aussi de courts documents sonores que je crois être assez extraordinaires, et qu’on ne retrouvera jamais plus nulle part ailleurs. Faut absolument les sauver pour les générations actuelles, et futures!
Voici les premiers : http://www.consoloisirs.be/audio/ Alors, transmettre, c’est merveilleux. Et je redécouvre tant d’événements significatifs ou signifiants oubliés. Pour moi, le confinement est une forme de prison qui m’a poussé à évoluer, et qui m’a rendu la suite de ma vie encore plus passionnante. Je me rends compte de ma chance. Je suis un favorisé. Un seul exemple de mes re-découvertes? J’ai retrouvé la première pétition que j’ai lancée dans ma vie, comme visiteur d’un musée.En 1987, une rétrospective Gustave Klimt à Bruxelles est annoncée ouverte le 1er novembre. Beaucoup de gens viennent des quatre coins de la Belgique pour la découvrir. Les portes sont fermées. Il y a eu une faute dans la communication qui annonce aussi que le 11 novembre l’exposition sera accessible. C’est également une erreur.Dès le 2 novembre, lancement d’une pétition pour exiger que le 11 novembre les organisateurs reviennent sur leur décision et ouvrent bien. La revendication sera finalement entendue et le public ne trouvera pas porte de bois, ce second jour de congé de novembre.
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