Le mardi 10 mai, nous avons eu une intervention d'Agribiovar sur l'agriculture biologique et l'eau. Nous avons appris que dans nos région, une eau polluée est une eau qui contient des pesticides et beaucoup de nitrates. L'eau de l'agriculture est en moyenne polluée à 50 % de pesticides et à 50 % de nitrates, ce qui en fait une eau de mauvaise ou de moyenne qualité.
L'agriculture biologique n'utilise pas de pesticides ou d'herbicides (qui sont solubles dans l'eau) pour protéger les cultures. Il existe des alternatives à ces produits chimiques. Les agriculteurs bio enherbent les allées dans leurs cultures pour éviter l'érosion des sols, ils cultivent des espèces végétales résistantes (comme par exemple les fruits et des légumes anciens), ils exercent une rotation des espèces cultivées ou l'association de culture pour lutter contre des parasites invasifs (par exemple l'oignon et la carotte sont cultivés côte à côte pour lutter contre la mouche de la carotte). Les agriculteurs vont aussi faire appel à la lutte biologique, c'est-à-dire qu'ils vont répandre dans leurs cultures des insectes auxiliaires qui ont pour but des détruire les insectes invasifs. Comme solution, il existe aussi la conservation de l'habitat naturel et de la biodiversité en implantant des végétaux favorables à la présence des insectes auxiliaires, de protéger les cultures avec des filets, de travailler le sol, de ramasser les mauvaises herbes. Si une culture est attaquée par des maladies ou des insectes ravageurs, les agriculteurs vont utiliser du savon noir, de l'argile, des tisanes et des décoctions végétales pour traiter leurs cultures, et limiter l'usage des pesticides. L'intervenante nous a fait part d'une enquête menée à Correns (ville que nous irons bientôt visiter). Il est apparu au cours de cette enquête qu'il y aurait plus de variétés de papillons sur les parcelles cultivées en agriculture biologique que sur les parcelles conventionnelles. Cela serait une conséquence de l'usage ou non des pesticides sur les productions.
En agriculture biologique, la protection des cultures passe par la prévention, l'observation et une intervention limitée uniquement si besoin. Il faut alors beaucoup de main d’œuvre et des machines adaptées.
Dans la gestion et la fertilisation des sols, il existe également des différences importantes entre les cultures biologiques et conventionnelles. Tout d'abord, en bio, les engrais chimiques et azotés sont interdits ce qui permet d'avoir moins d'effet de lessivage et de moins polluer l'eau. Dans les cultures conventionnelles, les agriculteurs vont donner de la nourriture aux plantes alors que pour les cultures biologiques, les agriculteurs vont préférer donner à manger au sol car c'est lui qui
nourrit les plantes. Le but d'une agriculture biologique est d'avoir un sol riche qui soutient les cultures. Pour aller dans ce sens, les agriculteurs bio vont utiliser des engrais verts. Il s'agit d'espèces végétales cultivées pour être incorporées dans le sol et non pour être récoltées. Ces engrais permettent d'améliorer la structure du sol et de prévenir le lessivage par les pluies. Il existe aussi des agriculteurs qui pratiquent la biodynamie, c'est-à-dire qu'ils cultivent avec les mêmes principes que les agriculteurs bio mais qu'ils suivent en plus le cycle de la Lune et des étoiles.
Il existe une charte de l'agriculture biologiques adaptée pour les éleveurs. Cette charte stipule que les animaux doivent avoir accès à l'extérieur, et la taille des élevage est limité (par exemple il faut deux vaches maximum par hectare pour éviter les risques de pollution aux nitrates). Dans ces élevages, les traitements aux antibiotiques sont limités et les hormones de croissance interdites.
Lorsque l'eau est polluée par une agriculture non respectueuse de l'environnement, combien cela nous coûte de dépolluer ? En moyenne, la dépollution de l'eau coûte 54 milliards d'euro par an en Europe, c'est-à-dire que chaque personne donne 215 euro par an pour dépolluer l'eau. A Munich, une expérience a été menée. La ville a accompagné financièrement et techniquement les agriculteurs. En 14 ans, 83 % de ses agriculteurs sont passés en agriculture biologique, et il y a eu une baisse importante des nitrates (- 43 %) et des produits phytosanitaires (-54 %) dans l'eau. En conclusion, la ville a fait des économies car il lui a coûté 27 fois moins cher d'aider le développement de l'agriculture biologique que de dépolluer l'eau. Nous pouvons donc dire que l'agriculture biologique lutte contre la pollution de l'eau parce qu'elle interdit l'utilisation d'engrais chimiques et qu'elle limite la quantité d'azote dans les cultures (170 kg d'azote par hectare et par an). Mais les produits bio vont coûter plus cher que les autres produits car pour les cultiver il faudra plus de main d’œuvre et des techniques alternatives qui peuvent limiter la productivité des exploitations.
L'intervenante d'Agribiovar nous a ensuite projeté un documentaire pour nous montrer les applications des principes dont elle nous avait parlé. Nous avons pu voir la différence entre les cultures bio et les cultures conventionnelles. Le sol des cultures bio est aéré avec beaucoup de racines donc quand il pleut, l'eau de ruissellement n'emporte pas la terre, et reste claire. Dans les cultures conventionnelles, le sol est compact ; quand il pleut, l'eau est marron à cause de la terre
qu'elle arrache. L'eau emporte aussi les pesticides répandus sur les cultures. Nous avons donc compris grâce à la vidéo qu'une bonne terre est ni trop compacte ni trop sableuse et bien aérée.
Lucie Schlegel 217
La pollution de l’eau est un des principaux problèmes écologiques actuels. En effet, l’eau est essentielle pour vivre mais peut également être dangereuse lorsqu’elle est polluée. Or, la principale source de pollution de l’eau vient de l’agriculture, en particulier des produits utilisés pour traiter : en 2007, des pesticides ont été détectés dans 91 % des eaux de surface et dans 59 % des eaux souterraines, les rendant potentiellement dangereuses.
Pour avoir une eau saine, deux solutions : limiter les sources qui polluent l’eau, ou bien traiter l’eau polluée. Des études ont récemment montré qu’il coûtait environ 20 fois moins cher de soutenir une agriculture qui limitait la pollution de l’eau (agriculture biologique) plutôt que de traiter l’eau par la suite. L’agriculture biologique serait-elle donc intéressante d’un point de vue écologique mais aussi économique ?
Mais surtout, comment cette agriculture limite-t-elle la pollution de l’eau ?
1. Des produits de traitement limités
Premièrement, l’utilisation des produits de traitement est très règlementée par l’AB (Agriculture Biologique). Les produits chimiques de synthèse sont interdits, seuls sont autorisés ceux d’origine naturelle (soufre, cuivre…), qui peuvent toutefois polluer et menacer notre santé, c’est pourquoi ils sont limités en quantité.
Pour protéger les cultures des maladies et ravageurs, les producteurs bio ont recours au désherbage mécanique, à la lutte biologique (utilisation d’insectes auxiliaires qui sont des prédateurs naturels des insectes ravageurs). Ils utilisent également des variétés naturellement résistantes aux maladies et limitent la prolifération d’insectes nuisibles grâce aux rotations des cultures. Certains mettent aussi des protections physiques (filets). Pour éviter la prolifération de mauvaises herbes on peut aussi pailler les cultures ou se servie de l’enherbement (qui ne laissent pas de sols nus, donc pas de place pour les herbes envahissantes).
2. Nourrir ses sols autrement
Pour maintenir voire augmenter la fertilité des sols, l’AB utilise du fumier, du compost et des engrais organiques, et introduisent dans leur assolement des légumineuses (luzerne, trèfle…) qui sont capables de fixer l’azote de l’air dans le sol, qui est ainsi enrichi de manière naturelle et non polluante.
3. L’élevage biologique
De la même manière, les élevages polluent également les sols et également l’eau à cause des rejets animaux et des produits utilisés pour leur garantir une croissance optimale. Pour y remédier, l’AB interdit les hormones de croissance et règlemente l’usage d’antibiotiques. Les éleveurs doivent respecter un nombre de bête par unité de surface, une taille d’élevage maximale et garantir à leurs bêtes un accès régulier à l’extérieur.
Hélène Thouvenin 217