🎥 Derrière son double – Partie 2 (2003)
Des icônes sacrées aux horizons numériques : l’odyssée artistique de Philippe ORSERO… 1964 :)
🎥 Derrière son double – Partie 2 (2003)
Durée : 11 minutes 51 sec
Exposition collective – installation vidéo, projection en boucle sur plusieurs murs
Derrière son double est un diptyque vidéo présenté dans le cadre d’une exposition collective.
La Partie 1, courte et volontairement silencieuse, posait les bases : un double voilé, inaccessible, presque immobile dans son attente. La Partie 2 prolonge ce geste, mais le renverse dans un flux visuel continu.
Dans cette seconde partie, plus longue, les images se déploient en boucle sur plusieurs murs de la galerie. Elles s’entrecroisent, se brisent, se répercutent comme une série de miroirs cassés. Chaque éclat reflète une portion d’identité, un fragment de mémoire, un morceau de réalité qui se déforme au contact de l’autre.
Le double, ici, n’est pas une figure extérieure : il est cet autre en nous — à la fois familier et étranger, indissociable et pourtant séparé. L’enchaînement visuel agit comme un kaléidoscope : les plans se fondent, se découpent, se déforment, jusqu’à créer une illusion d’unité… une unité toujours cherchée, jamais totalement atteinte.
Cette recherche trouve un écho particulier dans la mise en tension entre deux mondes : celui du 11 septembre — marqueur de rupture et de perte — et celui des “étrangers” qui, dans le regard, ne sont plus tout à fait autres. Une interconnexion presque quantique, où les images se répondent au-delà du temps et de l’espace.
La projection en boucle, sans début ni fin, inscrit le spectateur dans une expérience immersive. L’œil se perd dans les enchaînements, dans les ruptures soudaines, dans les ombres qui se déforment. Comme si, en brisant le miroir, on ne détruisait pas l’image, mais on la multipliait, laissant apparaître des mondes parallèles, reliés par des fils invisibles.
Note d’intention – Derrière son double – Partie 2Â
Je ne filme pas pour montrer, je filme pour chercher.
Le double n’est pas une silhouette qui me suit : il est un éclat de moi, une présence intérieure qui parfois me précède, parfois me retient.
Dans cette Partie 2, j’ai voulu que l’image perde sa stabilité. Qu’elle se casse, se diffracte, se superpose, jusqu’à devenir méconnaissable. Ce n’est pas un accident, c’est un choix : briser l’image pour voir au-delà de sa surface.
Les miroirs cassés ne reflètent pas moins, ils reflètent autrement. Ils obligent à recomposer.
De la même façon, les fragments visuels ici invitent à relier des mondes qui ne devraient pas se rencontrer : l’onde de choc du 11 septembre, la présence de l’autre, l’inconnu qui nous ressemble.
Tout est monté en boucle, pour que l’on ne sache plus où commence ni où finit l’histoire. Comme une respiration circulaire, où chaque éclat, chaque coupure, chaque fusion raconte le même désir : retrouver l’unité dans la multiplicité.
Mots-clés (FR) :
art contemporain, Philippe Orsero, vidéo expérimentale, double, video, performance, miroir brisé, kaléidoscope, 11 septembre, altérité, installation immersive
Catégorie : Expérimental