La perspective est la manière de représenter un espace en trois dimensions sur une surface en deux dimensions (comme une feuille de papier) en illustrant le plus correctement possible la taille, la position et l'orientation des objets en relation l'un avec l'autre, par rapport à un point de vue précis.
Cette approche, plus précisément connue sous le nom de perspective linéaire, permet de donner l'illusion de la profondeur dans un dessin ou une peinture.
La perspective linéaire se fonde sur quelques principes de base essentiels pour reproduire la perception visuelle de l'être humain :
Les objets plus lointains ont l'air plus petits, tandis que les objets plus rapprochés ont l'air plus grands.
Selon notre point de vue, on voit différentes faces d'un objet.
La distance donne l'impression de déformer visuellement les objets; dans la majorité des cas, ils ont l'air étirés dans au moins une direction.
La déformation visuelle des objets peut être mesurée, reproduite et comprise en dessin avec certaines techniques qui emploient la ligne.
En partant de ces idées, on peut commencer à comprendre, analyser et dessiner la perspective.
Avec les méthodes numériques, dans des logiciels comme Photoshop, Krita, GIMP, Procreate, Clip Studio Paint, etc., il est très facile de faire des lignes parfaitement droites (ou courbes, au besoin), alors qu'avant il aurait fallu les tracer attentivement à la main avec une règle et un crayon. La plupart de ces logiciels ont même des outils de perspective comme tels!
Cela dit, les éléments les plus importants pour travailler en perspective restent la ligne (ou segment) et le point. Pour avoir des guides de perspective fiables, il faut commencer par utiliser ces éléments de manière à fixer la ligne d'horizon, et le(s) point(s) de fuite dans le cadre du plan tableau, avec pour référence le plan de sol. Voyons un peu ce qui signifient ces termes.
Au tout début de n'importe quelle illustration en perspective, il faut établir la ligne d'horizon. Ce nom, un peu trompeur, désigne une ligne horizontale imaginaire qui représente la hauteur du regard de l'observateur (ou de la « caméra » qui capte l'image, si vous préférez). On l'appelle ainsi parce qu'elle marque l'endroit où la distance donne l'illusion que tout rapetisse jusqu'à en disparaître à l'horizon.
Cette ligne est absolument cruciale, parce qu'elle détermine quelles faces des objets seront visibles dans la perspective de base : si un objet est au-dessus de la ligne d'horizon, on le voit d'en-bas, mais s'il est en-dessous de la ligne d'horizon, on le voit d'en-haut (comme on le constate dans l'exemple à droite).
Si vous imaginez la ligne d'horizon comme le niveau des yeux, vous comprendrez tout de suite que si on change la hauteur de la ligne d'horizon, le point de vue de l'image change aussi.
La perspective linéaire est une illustration en deux dimensions d'un espace à trois dimensions, ce qui veut dire que notre image est dessinée (comme une projection de cinéma ou une photo) sur une surface plane imaginaire, qu'on appelle le plan tableau. Ce plan est perpendiculaire à notre champ de vision, et il ne change pas.
Bref, le plan tableau est la surface de dessin.
Ce terme désigne la surface horizontale imaginaire à partir de laquelle on mesure la hauteur du regard de l'observateur (la ligne d'horizon). Cela veut dire que dans la grande majorité des cas, ce sera aussi le sol dans l'image que l'on dessine; il sera perpendiculaire au plan tableau, et parallèle à la ligne d'horizon.
Dans les exemples sur cette page, tout l'espace en-dessous de la ligne d'horizon fait partie du plan de sol.
Il servira surtout à vous aider à concevoir l'espace que vous dessiner comme un espace 3D. Dans nos exercices, ce sera la surface imaginaire sur laquelle se poseront les formes et les objets.
Si vous avez regardé attentivement les exemples, vous aurez remarqué que certaines lignes se rencontrent (ou convergent) à des endroits fixes sur la ligne d'horizon. Ces endroits s'appellent des points de fuite, parce que les lignes qui convergent sur eux (aussi appelées lignes fuyantes) ont l'air de
« fuir » dans leur direction.
Cet effet visuel que nous voyons tous les jours sans le remarquer fait partie de ce qui rend un dessin vraisemblable ou non.
Si on prolonge les lignes fuyantes de ce cube, elles se rencontrent toutes sur le point de fuite situé sur la ligne d'horizon.
Ces lignes ne font pas réellement partie de la perspective en tant que telle, mais comme la ligne d'horizon et les points de fuite, elles servent à mesurer et illustrer la structure du dessin; par exemple, toute ligne tracée d'un point de fuite pour marquer une ligne fuyante est essentielle à un dessin en perspective, mais elle sera invisible dans une illustration finale propre. Cependant, elle n'en est pas moins importante pour le résultat final!
Vous verrez que dans la plupart des dessins en perspective, on trace une foule de lignes guides qui rayonnent du/des point(s) de fuite pour aider à s'orienter dans les formes du dessin. Ces lignes aident à mieux vérifier si nos lignes de construction des volumes sont fiables.
Dans l'image ci-dessus, on peut voir l'avantage des outils numériques : la possibilité d'utiliser des lignes guides (indiquées en gris foncé) parfaitement droites, espacées et alignées sur le point de fuite, représente une aide précieuse pour accélérer le dessin en perspective.
À NOTER : Sauf dans des cas très précis, les points de fuite seront toujours sur la ligne d'horizon.
Quand on parle d'illustration et de perspective, la phrase « une perpective à (X) point(s) de fuite » revient constamment; c'est parce que le nombre de points de fuite utilisés dans une image particulière en général a une grande influence sur l'apparence de l'image. Chaque type de perspective a sa place selon le genre d'illustration, le point de vue, etc., et c'est donc important de bien comprendre l'utilité de chacune.
La perspective la plus simple, celle à un seul point de fuite, s'emploie quand une ou plusieurs surfaces dans l'image sont perpendiculaires à l'angle de vision. Prenez, par exemple, une situation où vous faites face à un mur : votre regard va tout droit devant vous, et le mur se dresse verticalement devant vous, à angle droit avec la direction de votre regard.
Parce qu'on voit les volumes de face, on appelle aussi ce point de vue la perspective frontale.
Dans ce cas, les lignes fuyantes de tous les objets parallèles convergent toutes vers un seul point de fuite. Cette perspective se retrouve le plus souvent dans des images où on voit une simple chambre d'un angle très droit, ou un corridor (comme dans l'exemple à droite).
Les volumes sont généralement très faciles à dessiner avec cette perspective, parce que les lignes verticales (tant qu'elles ne sont pas des lignes fuyantes) sont perpendiculaires à la ligne d'horizon. Aussi, les lignes horizontales ( celles qui ne sont pas de lignes fuyantes) sont parallèles à la ligne d'horizon.
Si les volumes ne font pas directement face à l'angle de vision, leurs lignes fuyantes ont l'air de converger vers deux points de fuite différents (mais toujours sur la ligne d'horizon!). Ce type de perspective exige un peu plus de travail que celle à un seul point de fuite, mais il a aussi l'air plus dynamique et moins forcé.
Dans cette perspective, les lignes verticales demeurent perpendiculaires à la ligne d'horizon, parce que la direction du regard reste parallèle au plan de sol.
Dès que le volume que l'on dessine n'a pas de face perpendiculaire à notre angle de vision, il y a au moins deux points de fuite.
Un exemple de forme simple à deux points de fuite.
La perspective à deux points de fuite dans le monde réel. Remarquez comme les deux points de fuite sont à l'extérieur de la photo, contrairement à celui de la photo en perspective frontale, dans l'exemple précédent. Ce n'est pas toujours le cas, mais cela arrive souvent.
La perspective à trois points de fuite est très semblable à celle à deux points de fuite, sauf que la direction du regard n'est plus parallèle au plan de sol, ce qui crée une distorsion visuelle de l'image.
Cette technique plus avancée utilise un troisième point de fuite, qui n'est pas sur la ligne d'horizon, comme point de convergence pour les lignes verticales des volumes.
L'effet visuel d'une perspective à trois points de fuite est très dynamique et frappant, mais il faut bien savoir quand l'utiliser et comment le doser.
Lorsque deux lignes sont parallèles, cela veut dire qu'elles vont exactement dans la même direction et ne se rencontreront jamais, même si on les prolonge à l'infini.
Lorsque deux lignes sont perpendiculaires, cela veut dire qu'elles sont à angle droit (90 degrés) l'une avec l'autre.
Consultez l'image ci-contre pour en voir des exemples visuels.