Le domaine nordique de la station de Val-Cenis se situe à Bramans (à 16 kilomètres). En dehors des pistes de ski de fond, il comprend une trentaine de kilomètres d’itinéraires piétons/raquettes dont une dizaine de kilomètres dans le Val d’Ambin tracés en partie sur la route D100, fermée en hiver dès la sortie du village de Bramans. Pour accéder au plateau du Cernay (point de départ des pistes), il faut emprunter une navette. Nous rejoignons par conséquent Bramans en voiture avant de prendre la navette devant l’office de tourisme (premier départ à 9 h 25). Nous aurions également pu prendre le bus depuis Val-Cenis/Lanslevillard avec un changement à Termignon.
Nous avons sélectionné l'itinéraire 4 et l'itinéraire 5 sur la carte ci-dessous. Ils sont damés, les raquettes ne sont pas utiles. Nous enfilons néanmoins nos crampons pour plus de sécurité.
Cherchez les itinéraires 4 et 5 !
Depuis le terminus du bus au Cernay (alt.1600 m), nous visons tout d’abord la chapelle Saint-Pierre d’Extravache, l’un des rares témoignages de l’art roman en Savoie. Datant du Xe siècle, elle occupe un site de toute beauté, au sommet d’une butte, encadrée à l’arrière-plan par les crêtes du Rateau d’Aussois (3131 m) et la Pointe de l’Echelle (3418 m) d’un côté, et par la Dent Parrachée (3697 m) de l’autre côté. Aujourd’hui ces sommets sont un peu dans les nuages mais le ciel va peu à peu se dégager au fil de la matinée.
Au milieu de la forêt on distingue aussi le monolithe de Sardières, notre but de randonnée du lendemain.
Depuis l’église, la vue plonge également dans la gorge d’Ambin et son impressionnante falaise de gypse creusée par le torrent du même nom.
Voyez la falaise de gypse remarquable !
Après avoir dépassé la chapelle, nous redescendons en direction du Cernay à travers un petit bois de bouleaux.
A l’issue de cette courte boucle d’un kilomètre et demi (environ 45 mn), nous retrouvons notre point de départ et poursuivons sur la piste commune aux skieurs de fond (mais il n’y en aura que très peu) et aux randonneurs. La seule précaution demandée est de marcher d’un seul côté et de reprendre le même côté au retour pour ne pas abimer le tracé de ski de fond. L’itinéraire emprunte la route D100 (fermée) en suivant le ruisseau d’Ambin sur trois kilomètres environ jusqu’au Planay.
Au fond de la vallée, trois sommets se distinguent dont l'application Peakvisor m’apprendra les noms : Pointe Droset (2917 m), Cime de Bard (3190 m) et Mont Giusalet (3313 m). Ce dernier, nous l'avions déjà aperçu depuis le lac du Mont-Cenis. Derrière cette chaîne montagneuse, c’est l’Italie.
Une fois arrivés à la confluence des ruisseaux d’Ambin et d’Etache, nous hésitons à prolonger notre randonnée par le tour du Suffet (itinéraire n°5). Nous commençons à nous y engager en remontant le long du ruisseau d’Etache jusqu’au pont permettant de le traverser. Cette partie n’étant pas damée, des raquettes auraient été plus adaptées. Contrariés de nous enfoncer dans la neige à tout bout de champ, nous préférons faire demi-tour et revenir sur l’itinéraire damé où nous avançons encore un peu jusqu’au Planay Dessous. Puis retour au Cernay par le même itinéraire.
En tout, nous avons parcouru 9 kilomètres en 3 heures avec un dénivelé de l’ordre de 150 mètres.
Neuf kilomètres à pied, ça use les souliers et ça creuse l’estomac aussi 😉. Nous sommes donc soulagés de pouvoir nous mettre à table sans délai. Au Cernay, la ferme-auberge « L’étoile du berger » est ouverte les jours de circulation de la navette et sert une cuisine familiale. Une soupe montagnarde (soupe de légumes + croûtons + crème fraîche + fromage râpé + charcuterie) vient garnir nos assiettes, suivie d’une tarte aux pommes et myrtilles accompagnée d’un café. Tout est fait maison !
Nous avons juste le temps de finir notre déjeuner avant de sauter dans la navette qui nous ramène à l’office de tourisme de Bramans vers 14 heures.
Nous prolongeons notre escapade par un léger détour au pied de l’un des forts de l’Esseillon, cinq ouvrages du XIXe siècle, construits sur une barrière rocheuse naturelle entre Aussois et Avrieux. Ils constituent ce que l’on nomme la Barrière de l’Esseillon dont le but était de protéger le royaume de Piémont-Sardaigne contre les invasions françaises. Par sa proximité avec notre parcours, nous optons pour la redoute Marie-Thérèse d’autant que celle-ci permet aussi d’apercevoir le fort Victor-Emmanuel qui la surplombe à l’arrière-plan.
Redoute Marie-Thérèse avec, à l'arrière-plan, le fort Victor-Emmanuel
C’est par ce lieu chargé d’histoire que nous clôturons cette très belle journée alliant nature et culture.