BIVALVES
Extrait de la notice de la carte géologique de Villers-Bocage (BRGM)
Oolite ferrugineuse aalénienne (Aalénien inférieur). Épais de moins d'un mètre, cet horizon de condensation, recouvert généralement par les produits d'altération argileux de la « Malière » sus-jacente, n'est qu'exceptionnellement exposé. Les deux seuls affleurements connus de cette formation sur le territoire de la feuille Villers-Bocage sont localisés dans la carrière Guérin de Feuguerolles, en rive gauche de l'Orne et dans la tranchée du périphérique sud de l'agglomération de Caen, dans l'angle nord-est de la feuille. Quelques occurrences dans les labours sont parfois reconnaissables pour un œil exercé. Au niveau d'Evrecy, la notice de la carte géologique à1/80 000 signale la présence de ces couches avec Leioceras opalinum.
Le calcaire argileux bioturbé micritique avec oolites qui constitue ce niveau porte des oncolites ferrugineux de grandes tailles (1 à 20 cm) tout à fait caractéristiques. À Feuguerolles (Gauthier et al., 1996), on trouve un ou deux pavages on colitiques ferrugineux, à structure pelliculaire concentrique, aplatis en forme de galettes de 15 cm de diamètre pour 3 à 4 cm d'épaisseur, à grains de glauconie, séparant un calcaire micritique lenticulaire, à oolites ferrugineuses. Le premier niveau d'oncolites nivelle la surface d'érosion terminale du Calcaire à grains ferrugineux toarcien et remanie des ammonites du Toarcien supérieur et nombre d'autres bioclastes et lithoclastes ferruginisés, perforés, encroûtés par des serpules.
Le faciès de ce niveau condensé, oolitique avec ferruginisation des divers clastes, indique que la sédimentation au début de l'Aalénien reste dans la continuité de celle présente au Toarcien supérieur, et confirme la tendance au ralentissement de la sédimentation amorcé à la fin du Lias.
La macrofaune est nombreuse et diversifiée. Elle est composée de bivalves (Chlamys, Ctenostreon, Trigonia, Myochonca, Gervillia, Pleuromya) et de gastéropodes (Pleurotomaria) surtout abondants près des écueils. Les ammonites sont moins nombreuses (Leioceras opalinum, Cypholioceras), ainsi que les bélemnites. Cet horizon est attribué à la base de l'Aalénien inférieur (sous-zone à Opalinum). Il surmonte une surface d'érosion importante marquée par la lacune de la zone à Aalensis (Toarcien terminal). Il est tronqué à son tour par une surface d'érosion marquée par une lacune de la sous-zone à Comptum (partie supérieure de l'Aalénien inférieur).
Ce niveau a été reconnu du Cotentin au Bessin et jusqu'à la région deFalaise au-delà de laquelle il disparaît. Il est en revanche absent du sondagedu Havre (Rioult, 1980).