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22 Décembre 2020

Bien qu'il ne soit toujours pas possible de se déplacer d'une région à l'autre en Birmanie, Jérôme parvient tout de même à se rendre régulièrement à Sibu. Le week-end dernier c'était pour réparer la clôture qui avait été endommagée par des buffles. Ma Htay, notre élève qui avait eu un grave accident vasculaire cérébral en février 2020 s'est de nouveau installée dans le pensionnat. Elle aide Daw Mu Son et ses deux filles à entretenir le bâtiment et travaille dans le jardin. Elle a l'air d'aller de mieux en mieux et elle a un appétit d'ogre!

Daw Mu Son a encadré une photo d'elle et Raymonde prise en janvier 2020. Un petit détail qui ne m'a pas échappé: l'inscription I hate my life (je déteste ma vie) écrite sur la toile, à droite des deux photos. Je suppose que c'est Paulina qui a dû l'écrire, la fille aînée de Daw Mu Son. Comme ça doit être difficile pour cette jeune fille de 20 ans d'être coincée avec sa mère et sa sœur dans cette grande bâtisse vidée des rires et des jeux des enfants. Elle était en deuxième ou troisième année d'études dans un institut technologique à Loikaw lorsque l'irruption du virus a tout interrompu. Elle semblait promise à un bel avenir. Sa vie est devenue détestable.

Les écoles primaires, secondaires et les universités (plus de 550000 étudiants) auraient dû rouvrir leurs portes le premier juin, l'année scolaire se déroulant de juin a février. Il serait bon de rappeler ce que Daw Aung San Suu Kyi affirmait le 12 mai dernier dans une réunion avec d’autres dirigeants politiques de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND): « malgré l’épidémie il n’est pas possible de fermer les écoles pour une longue durée. Je sais que nous avons beaucoup d’enfants scolarisés et que les classes sont pleines. Cela va nous obliger à prendre des mesures particulières, comme diviser des classes afin de pouvoir respecter la distance physique de sécurité entre les enfants. Peut-être faudra-t-il même diviser certaines classes en trois… Cela va prendre du temps à organiser, certes, mais cela doit se faire. Nous ne pouvons pas attendre que le vaccin soit mis au point pour réouvrir les écoles. Nous devons penser à court terme et aussi à moyen terme » (source). Cela va faire bientôt un an que plus de 9 millions d'élèves de la maternelle à la terminale sont déscolarisés, leurs écoles ayant été transformées en centres d'accueil pour personnes contaminées par le COVID-19!


18 Décembre 2020

Dans son dernier rapport, la Banque Mondiale prévoit un redressement de l’économie birmane à partir de mars 2021, mais alerte sur le niveau de pauvreté qui pourrait augmenter jusqu’à 27% (contre 22,4% l’année dernière) en raison des restrictions visant à lutter contre l’épidémie. La croissance économique est estimée à 1,7% sur l’année fiscale 2019-2020. (source).

11 Décembre 2020

Le nombre de cas Covid-19 au 10 décembre à 20h s’établit à 104 487, dont 2 201 décès. Le seuil des 100 000 cas est franchi. La Conseillère pour l’Etat (Aung San Suu Kyi), lors de plusieurs discours, a appelé la population à rester vigilante face à la hausse constatée, notamment suite aux rassemblements à l’occasion de la fête de Tazaungdaing (festival des lumières). Elle a insisté sur le coût de la gestion de l’épidémie, en citant à titre d’exemple le coût de la quarantaine estimé à 600 000 kyats (400 euros) par personne en moyenne, alors que le gouvernement doit travailler au redressement économique du pays. (source). Selon cet article publié dans Frontier Magazine, la réponse du Myanmar au COVID-19 est à la croisée des chemins, et quelque chose doit changer. Plus de deux mois après leur introduction, les résidents et les fonctionnaires de Yangon ignorent de plus en plus les mesures de confinement (stay-at-home orders), mais le gouvernement insiste sur le fait que les taux d'infection doivent baisser avant de pouvoir alléger ces mesures. J’ai été notamment très choqué par cette affirmation : une enquête menée par l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires auprès des ménages birmans a révélé que 62% des personnes interrogées se trouvaient sous le seuil de pauvreté en septembre et octobre, soit près de quatre fois plus que les 16% signalées en janvier. L'impact a été encore plus prononcé dans les zones urbaines en raison en partie de la sévérité des restrictions. Le taux de ménages sous le seuil de pauvreté à Yangon serait ainsi passé de 7% en janvier à 59% en septembre-octobre ! Pour plus de détails sur ces pics de pauvreté observés en Birmanie, lire egalement cet article du Myanmar Times. D'autres articles sur notre site, ici.

27 Novembre 2020

Aung San Suu Kyi s’est adressée à plusieurs reprises à la population au sujet de la Covid-19. Si elle a indiqué que les fêtes de Noël et du Nouvel an ne pourraient pas être autorisées cette année afin d’éviter les rassemblements, elle a cependant déclaré que son gouvernement souhaitait assouplir les restrictions liées à la Covid-19, pour réduire le stress qu’elles engendrent, mais également pour des raisons économiques. Le 26 novembre à 20h, le nombre de cas de Covid-19 s’établit à 85 205, dont 1846 décès. La région de Mandalay est la deuxième région la plus touchée, avec 4 957 cas. (source)

20 Novembre 2020

Les résultats officiels des élections générales qui ont eu lieu le 8 novembre confirment la victoire écrasante d’Aung San Suu Kyi et de son parti la LND (Ligue Nationale pour la Démocratie). Au Parlement de l’Union, elle obtient 396 sièges (+6 par rapport à 2015), dont 258 sièges à la chambre basse et 138 sièges à la chambre haute. Elle remporte également la majorité des sièges aux Parlements de Etats et des régions : 501 sièges (+26 par rapport à 2015). (source)


01 Novembre 2020

Jérôme vient de terminer l'installation du câblage électrique avec l'aide de deux électriciens venus de Loikaw. Quelques photos et une vidéo qui prouve que ça marche ci-dessous. Plus de détails ici (notamment pour la traduction de la locution latine).

Fiat lux et facta est lux

24 Octobre 2020

Il est pratiquement impossible de se rendre à Sibu à cause des mesures de restrictions imposées suite à la progression de l'épidémie de COVID-19 en Birmanie. Pourtant Jérôme parvient régulièrement à franchir sans trop de difficultés tous les barrages mis en place par les forces gouvernementales et rebelles entre Loikaw et Sibu. Daw Mu Son et ses filles s'occupent bien du jardin comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessous. Le terrain est bordé de jolies haies fleuries teintées de jaune. Le potager regorge de potirons que l'on devine sous un tapis de larges feuilles rampantes. Parmi cet entrelacs inextricable de feuilles et de tiges, se dressent des haricots grimpants dont les gousses sont longues et effilées. Jérôme m'a annoncé le décès de Munika, notre pauvre cochon solitaire dont j'avais toujours déploré le manque de vigueur. Bien qu'il soit resté confiné plusieurs mois dans sa petite hutte sur pilotis, il serait mort des suites de la grippe porcine qui a fait des ravages dans la région.

16 octobre 2020

J'ai repris ces dernières semaines les synthèses hebdomadaires de la presse de l'Ambassade de France. J'ai également ajouté ici quelques liens vers des articles ou des podcasts en rapport avec la pandémie et notamment avec les conséquences qu'elle peut avoir sur l'éducation et la santé mentale des enfants en Birmanie. Contrairement à ce qu'affirme cet article publié aujourd'hui dans le Myanmar Times, l'État Kayah a identifié hier son premier cas positif de covid-19. J'en conseille toutefois la lecture. L'auteur de l'article tente d'expliquer pourquoi cet état pourtant frontalier de la Thaïlande a été épargné jusqu'à présent. Certaines explications sont rationnelles, mais d'autres le sont moins. Les habitants de la région sont en majorité catholiques, mais il ne se sont jamais vraiment départis d'un fond d'animisme toujours très présent. La survenue de maladies est souvent interprétée comme le résultat de la colère des esprits, et leur absence comme la preuve de leur présence protectrice.

9 octobre 2020

L’épidémie de Covid-19 progresse, et s’établit à 22 445 cas dont 535 décès. Le nombre de cas détectés s’élève en moyenne à 1000 cas par jour : cette augmentation journalière est notamment liée au renforcement des capacités de diagnostic, suite à l’importation de kits de test antigène. 7 000 patients sont actuellement traités dans les hôpitaux de la région de Rangoun. Selon les autorités sanitaires, les capacités d’accueil sont désormais suffisantes à Rangoun, avec environ 10 000 lits d’hospitalisation. (source)

28 septembre 2020

Accélération de la progression de l’épidémie de Covid-19 : le seuil des 14 000 cas est dépassé. La Birmanie est désormais le 4ème pays le plus touché de la zone ASEAN en nombre de cas (devant la Malaisie, derrière les Philippines, l’Indonésie et Singapour). Elle présente également le 2ème taux de létalité de l’épidémie le plus élevé de la zone : 2,3%, derrière l’Indonésie (3,7%).

La Birmanie a importé 400 000 kits de test antigène, dont une partie issue d’une donation de la Corée du Sud. Ils devraient permettre de renforcer la rapidité des capacités de diagnostic (résultat en 30 minutes) et de désengorger les hôpitaux où se trouvent les « patients under investigation », en attente de leur résultat. En effet, les hôpitaux de Rangoun, qui ont mis en place environ 8000 lits et qui préparent 1500 supplémentaires, commencent à saturer compte tenu de l’afflux des cas Covid-19. En moyenne, 800 cas de Covid-19 par jour ont été identifiés cette semaine.

Les autorités de Rangoun ont instauré des contrôles pour les conducteurs, visant à faire respecter l’ordre de « stay at home » et à limiter les déplacements d’un township à un autre. Seules les personnes travaillant dans les secteurs exemptés de l’ordre de « stay at home » ou ayant un motif médical pourront se déplacer en dehors de leur township, grâce à un QR code qui leur sera attribués. (source)

20 septembre 2020

Le Ministère de la Santé et des Sports a annoncé le confinement généralisé (l’ordre de « stay at home ») de tous les townships de la région de Rangoun, excepté pour l’île de Coco. De nouvelles mesures s’appliquent désormais : les fonctionnaires doivent travailler partiellement en présentiel (2 semaines au bureau, 2 semaines de travail à domicile) et les employés des organisations et des entreprises doivent travailler depuis leur domicile. Les employés de certains secteurs privés sont exemptés de l’obligation du travail à domicile, notamment les banques, les stations essence, les entreprises alimentaires et entrepôts frigorifiques, les entreprises d’équipements pharmaceutiques et médicaux, les entreprises d’eau potable et les usines produisant des produits d’hygiène. (source)

Le pensionnat fait très vide en ce moment sans les enfants. Heureusement que Daw Mu Son et ses deux filles Bu Mya et Paulina, parfois aidées de Ma Htay, sont là pour l'entretenir.

18 septembre 2020

La croissance de l’épidémie se poursuit, avec plus de 4000 cas au 18 septembre. La Birmanie est désormais le 5ème pays le plus touché de la zone ASEAN, devant la Thaïlande. Rangoun demeure la région la plus touchée avec 2465 cas le 18 septembre. Les autorités de l’administration générale (GAD) de chaque township ont bloqué les rues afin de contrôler toutes les entrées et les sorties. Les marchés très fréquentés, tels que Mingala Market ou Yuzana Plaza sont désormais fermés, et ce jusqu’à la fin du mois. Face à la démultiplication du nombre de cas, un hôpital temporaire d’une capacité de 500 lits est en cours de construction au centre sportif de Thuwunna à Rangoun, grâce à la contribution de la Fondation Ayeyarwady. (source)

11 septembre 2020

Face à une forte progression du nombre de cas Covid-19, qui a désormais franchi le seuil des 2000 cas les autorités ont adopté une série de mesures visant à limiter la propagation du virus : 21 townships supplémentaires de la ville de Rangoun (en plus des 7) sont soumis à un ordre de « stay at home » (soit 28 townships au total en semi-confinement), livraisons uniquement à emporter des restaurants de la ville de Rangoun, réduction de moitié des effectifs en présentiel dans les administrations et les entreprises, suspension des liaisons aériennes internes et d’une partie des liaisons de bus. (source)

26 août 2020

Le gouvernement a soudain pris la décision unanime de fermer toutes les écoles publiques et privées dans tout le pays jusqu'à nouvel ordre. Seules quelques dizaines de personnes on été testées positives ces derniers jours dans la région de l'Arakan. Aucune n'est malade, mais c'est la panique générale. La Birmanie compte désormais 600 cas positifs, dont la plupart sont guéris et 6 sont morts. La prochaine étape sera probablement un nouveau confinement général du pays. Alors que nous avions repris les cours à ISY à Rangoun le 19 août avec un enthousiasme partagé par les élèves et les parents, nous avons dû malheureusement tout arrêter et repasser au télé-enseignement. Nous ne pouvons donc toujours pas accueillir les enfants dans notre pensionnat, et nous ignorons quand les écoles rouvriront. Probablement pas avant le mois de novembre, date des élections générales en Birmanie. J'ai donc demandé à Ester, la femme de Jérôme et nouvelle manager de Kayan Alindan, de rentrer chez elle à Phruso. Très dommage! Elle avait commencé à préparer la rentrée depuis le début du mois d'août et à donner quelques cours de couture à Ma Htay et à Bu Mya . Daw Mu Son, sa fille et peut-être aussi Ma Htay, resteront sur place pour entretenir le bâtiment et le jardin. Vous trouverez son CV et sa lettre de motivation ici.

Une de nos deux machines à coudre

Ma Htay apprend très vite!

Ester notre nouvelle manager

16 août 2020

Après la pose de la dalle au rez-de-chaussée, tous les travaux de resurfaçage et de lissage du sol avec une couche de ciment sont maintenant terminés. Nous avons également ajouté un escalier qui permet d'accéder facilement au coin douche des garçons. Il est arrivé plusieurs fois que certains d'entre eux tombent et se fassent mal. Ma Htay et ses deux copines ont également planté des fleurs autour de notre terrain et devant le bâtiment. Photos ici.

10-12 août 2020

Après une retraite d'un mois dans un centre de méditation près de Heho, j'ai rencontré de manière fortuite père Bruno, des Missions Etrangères de Paris. Il était en vacances à l'archevêché de Pekhon (chef-lieu du canton dont dépend Sibu), ville située sur les rives du troisième lac Inlé, à environ une heure de Loikaw. Vous trouverez de très belles photos prises par père Bruno ici et très bientôt un petit mot sur son passage à Sibu. Je vous conseille en attendant la lecture du numéro special Birmanie de juin 2020 de la revue des MEP. Nous avons fait la connaissance d'Ester, la femme de Jérôme, accompagnée de leur fille de 3 ans. Après mûre réflexion j'ai décidé de la nommer manager et nous avons défini avec Jérôme ses responsabilités et décrit les tâches qu'elle aura à accomplir. Vous trouverez quelques photos du jardin potager qui a bien verdi et fleuri. Il y a plein de haricots, de plants de maïs, de pois et de fleurs. Nous avons d'ailleurs pu nous régaler en croquant à pleines dents dans les beaux épis dorés aux grains juteux et craquants préparés par Daw Mu Son!

Ma Htay était également là accompagnée par sa mère. Nous avons décidé de l'accueillir gratuitement cette année et nous allons demander à la directrice de l'école de Sibu de lui proposer des cours aménagés. Je l'ai trouvée en très bonne forme et heureuse d'être dans notre pensionnat. Suite à l'envoi du rapport concernant le grave AVC de Ma Htay, j'ai été contacté par Luc de l'association Mingalaba. Il se trouve qu'un de ses proches, le professeur Jacques LENELLE, est un neurochirurgien à la retraite qui a fait toute sa carrière au Centre Hospitalier Universitaire de Liège en Belgique. Je lui suis très reconnaissant d'avoir interrompu sa retraite pour prendre le temps de me décrire de manière très détaillée la situation de notre protégée. Il a même contacté un de ses élèves en Australie qui se trouve être un spécialiste en neurochirurgie pédiatrique. Les deux professeurs émérites en sont encore aux hypothèses, les examens médicaux réalisés sur place en février ne permettant pas de poser un diagnostic précis. Il faudra notamment lui faire passer une IRM afin d'affirmer ou révoquer le diagnostic de cavernome ainsi qu'un bilan artériographie de toutes les artères cérébrales pour les autres causes (anévrismes, malformation vasculaire au sens large, maladie de Moya-moya etc…). Je me permets de recopier ci-dessous un extrait de son dernier texte:

Je ne veux pas être un oiseau de mauvais augure mais je pense qu'il ne faut pas tarder à proposer la mise au point à votre protégée. La maintenir dans un état d'attente (et d'anxiété pour elle et son entourage) n'est sans doute pas une bonne chose sauf, bien entendu, s'il faut du temps à ces gens de Birmanie pour comprendre/accepter la situation actuelle et l'avenir hypothétique. Vous connaissez certainement bien mieux que moi la façon la plus adéquate pour les aborder. Sur le plan strictement médical, une règle veut que tout patient qui a présenté une hémorragie cérébrale (ou méningée ou cérébro-méningée) et chez qui les mesures thérapeutiques n'ont pas été prises/effectuées porte en lui le risque d'un nouvel accident (qui, bien souvent, est plus sérieux que le précédent surtout en cas de rupture d'anévrisme). Les risques sont plus fréquents dans les premiers temps (semaines/mois) après l'accident initial puis diminuent mais ne disparaissent jamais. Chaque année on déplore des récidives d'accidents vasculaires hémorragiques chez les patients chez qui les investigations n'ont pas été conduites à temps. Le but de ces investigations est de donner un diagnostic le plus précis possible permettant alors de définir la meilleure attitude thérapeutique possible. Précisons que l'abstention (d'un acte chirurgical, par exemple) est parfois la chose la plus raisonnable. Un chirurgien doit savoir opérer (élémentaire, me direz-vous), doit savoir quand opérer (ce qui est déjà moins évident) et, parfois, doit savoir ne pas opérer (ce qui est beaucoup plus subtil)...

Toutes ces descriptions très détaillées me sont très utiles pour pouvoir ensuite parvenir à faire un résumé en birman de la situation à la famille. J'ai bien passé une bonne heure avec la maman à tenter d'expliquer la complexité du cas de sa fille. Je suis aussi en contact avec le Dr. Olivier Catin, médecin-chef de la clinique internationale Samitivej à Yangon et médecin référent de l'Ambassade de France. Je lui ai transmis les documents envoyés par le Professeur Jacques LENELLE, et je le consulterai pour savoir comment réaliser dans les meilleures conditions les examens conseillés par le Professeur Jacques LENELLE.

5 août 2020

Malheureusement le ministère de l'éducation n'a toujours pas donné le feu vert pour l'ouverture des collèges et n'a publié aucune date officielle de réouverture. Seul la moitié des 7000 lycées ont pu ré-ouvrir leur portes le 21 juillet, après inspection par le ministère de la santé. C'est le flou total et nous n'avons donc toujours pas pu ouvrir Kayan Alindan. La prochaine date butoir et nous avons espoir que le gouvernement laisse enfin les élèves reprendre le chemin de l'école, mais je ne me fais guère d'illusion. Leur devise semble être: ne pas prendre le moindre risque, ne rien faire et attendre que ça se passe. Cette stratégie est d'autant plus compréhensible que les élections se profilent à l'horizon. Une augmentation incontrôlée des cas de covid pourrait être interprété comme une mauvaise gestion de la crise sanitaire et pénaliser la Ligue de la démocratie, le partie d'Aung San Suu Kyi.

3 août 2020

Jérôme a coulé une dalle en béton au rez-de-chaussée et recouvert le sol en terre qui était très poussiéreux. Comme vous pouvez le voir ci-dessous (et ici aussi), nous avons eu quelques problèmes lors de la livraison de sable.

21 juillet 2020

Jérôme a terminé l'allée centrale qui mène vers le bâtiment ainsi que les deux chemins qui descendent vers les toilettes avec l'aide de parents d'élèves. L'omniprésence de la boue était un des plus gros problèmes que j'avais constaté sur place. A tel point que j'ai été obligé de rebptiser Sibu en Six Boues. La pire est celle qui se colle sous les semelles de vos tongs, et forme des croûtes épaisses dont il faut se débarrasser en les raclant contre des pierres acérées. Il y a aussi celle un peu peu plus humide dans laquelle vous vous engluez au point de ne plus pouvoir avancer. Il faut alors se baisser, plonger les mains dans la couche de glaise et décoller la tong récalcitrante. Et puis repartir sans laisser échapper de juron en birman. Les travaux ont été suivis par une réunion de tous ceux présents, une soirée vidéo et une partie de Mölkky dans la cour bien entendu!

Toilettes des filles.

Allée centrale.

Vers les toilettes des garçons.

25 juin-5 juillet 2020

Muni de tous les documents requis pour pouvoir voyager en Birmanie en cette période de pandémie, je charge la voiture de cartons de vêtements pour Sibu et quitte Rangoun le 11 juin. Après une retraite de méditation de deux semaines dans un petit monastère perdu dans la jungle Karen à l'est de Toungoo, je me rends en voiture à Sibu avec Wilfred, un ami Karen de la tribu Gebah, directeur d'une petite école élémentaire. Je séjourne ensuite à Sibu en compagnie de Daw Mu Son et sa fille Bu Mya qui s'occupent du pensionnat en attendant l'arrivée des élèves. Jérôme nous rejoint le weekend et Ma Htay, pour qui c'est la première sortie de son village depuis son retour de l'hôpital de Naypidaw, vient me tenir compagnie pendant une semaine. Au programme: jardinage, jeu de Mölkky (quilles finlandaises), soirées de visionnage de fims de guerre et de vidéos de Mr. Bean, pataugeages dans les Six Boues de Sibu, réparation de la route en contrebas, jolis paysages par temps de mousson. Vous trouverez ici un compte de rendu rédigé par Raymonde de la réunion Zoom du 4 juillet en direct de Sibu.

Les vrais problèmes commencent quand il pleut.

Entre Toungoo et Sibu, dans l'état Karen.

1er juin 2020

La rentrée scolaire 2020-21 est reportée. Le ministère de l'éducation nationale a décidé que les cours reprendront en plusieurs étapes. Pas avant le 21 juillet pour les lycéens (Grades 9-10), le 5 août pour les collégiens (Grades 5-6-7-8) et le 11 août pour les élèves en primaire (Grades 1-2-3-4). Nous espérons donc pouvoir ouvrir notre pensionnat vers le 3 août 2020.

23 mars 2020

Deux premiers cas de coronavirus déclarés en Birmanie, ce qui en fait un des derniers pays au monde à être touché par la pandémie.

19 mars 2020

Aucun cas de coronavirus n'a encore été confirmé en Birmanie, mais le gouvernement décide de fermer toutes les écoles privées, dont lSY où j'enseigne. Tous les cours se font désormais en télé-enseignement.

6 mars 2020

L'année scolaire se termine, après une semaine d'examens de fin d'année. Les vacances d'été 2020 commencent et tous nos pensionnaires rentrent chez eux, excepté Bumya qui reste sur place avec sa mère Daw Mu Son, notre cuisinière. Les cours doivent normalement reprendre le 1er juin 2020. Le lendemain, 7 mars, Ma Htay quitte l'hôpital de Naypyidaw après avoir subi une opération d'urgence de son hydrocéphalie. Toutes les informations ici.

29 février 2020

Le directeur d'ISY a fait un don de 4 ordinateurs portables à Kayan Alindan. Désormais c'est Jérôme qui enseigne les rudiments de l'informatique à nos 18 élèves. Photos ici.

22 février 2020

Ma Htay, notre élève de Grade 8 qui avait été plusieurs fois malade au cours de l'année, fait un grave accident vasculaire cérébral et doit être évacuée d'urgence vers Loikaw puis Naypydaw. Vous trouverez tous les détails de son histoire ici.

26 janvier 2020

Achat à Mandalay d'un rice layer cooker, four à riz permettant de cuire du riz sur un maximum de 5 étages, pour une centaine de personnes. Ce four nous permet désormais de faire cuire le riz le matin pour les trois repas de la journée ; il y a ainsi une réduction non négligeable du bois de chauffage utilisé pour la cuisson, et moins de travail pour la cuisinière. Vous trouverez des photos de la cuisine ici et des repas ici.

11-12 janvier 2020

Mission à Sibu de notre co-présidente Raymonde Largaud, accompagnée du photographe Pierre Desrumeaux. Nous sommes partis tous les trois de Rangoun à Loikaw en avion et avons passé deux nuits à Sibu. Raymonde a bien failli ne jamais monter à bord de l'avion, ayant été victime d'une fraude lors de l'achat de son billet d'avion à Bangkok. L'avion était plein, mais heureusement un des passagers n'est jamais arrivé à l'aéroport. Nous avons donc pu faire le voyage à trois comme prévu, et Raymonde ne l'a pas regretté. Le moment marquant de ce séjour a été la fête du Nouvel An de l'école au cours de laquelle une cérémonie de remise de prix a été organisée. Bu Mya, élève de Grade 7 et fille de notre intendante Daw Mu Son, a remporté le deuxième prix en birman. Vous trouverez le rapport détaillé du séjour de Raymonde ici et les excellentes photos de Pierre ici. Vues d'ensemble ici et repas ici.

Retour de l'école.

Raymonde et notre manager Jérôme.

Nous expliquons la règle de jeu d'échecs chinois.

Petit-déjeuner.

Bumya remporte le deuxième prix de birman.

3-4 janvier 2020

Après deux semaines passées à Kalaw et dans la région de Taunggyi, je descends en voiture vers Loikaw où je retrouve Ma Waing à l'aéroport. Nous passons ensuite deux nuits à Sibu avant de repartir vers Toungoo et Rangoun le lendemain. Le matin avant de partir à l'école, les filles appliquent du Thanaka (pâte cosmétique blanc-jaune d'origine végétale couramment utilisée en Birmanie pour couvrir le visage et parfois les bras des femmes et des filles) sur leur peau et les garçons exhibent avec fierté les cravates que je leur ai distribuées.

25 décembre 2019

Les enfants fêtent Noël. Ils se déplacent de pièce en pièce en chantant des chansons de Noël en langue Kayan. LE cendemain, Jérôme organise une réunion de parents d'élèves au cours de laquelle il décrit les progrès réalisés par leurs enfants depuis qu'ils vivent dans notre pensionnat.

Jérôme en Père Noël à motocyclette.

Cadeaux de Noël.

Veillée de Noël.

Repas de Noël.

Chants de Noël Kayan.

28 novembre 2019

Je passe la nuit du 27 novembre à Toungoo avant de me rendre le lendemain à Sibu en mini-van avec la compagnie Bardo. Jérôme me rejoint le 30 novembre et je repars le lendemain à Rangoun. Je fais le point avec Jérôme sur le pensionnat et j'en profite pour relever toutes les notes des enfants. Vous pouvez les consulter ici. Les enfants ont six matières: birman, anglais, maths, géographie, histoire, sciences et chaque matière est notée sur 100. La note maximale est donc de 600. Les élèves sont également classés. Il y a environ 45 élèves en grade 5, 67 en grade 6 , 62 en grade 7 et 55 en grade 8. Ce fichier me permet de voir en gros si les élèves progressent ou pas, mais selon Jérôme ces données ne sont pas fiables, surtout pour la classe de Grade 5. Les profs perdent les examens des élèves, inventent des notes et s'arrangent pour que les plus riches soient toujours dans les meilleurs. En tout cas ce fichier m'a permis de constater assez rapidement que les notes de Ma Htay avaient anormalement chuté. Jérôme m'apprend qu'elle est souvent malade et qu'elle a manqué plus d'une semaine de cours. Elle est allée deux fois à l'hôpital de Sibu et deux fois à celui de Loikaw. C'est une fille très anxieuse, notamment avant les examens. Elle a aussi honte de ses parents qui ne peuvent pas payer les 250,000 MMK (2,5 lakhs = 160 euros) de frais annuels de scolarité. Je la rassure et décide de leur faire payer seulement 1,7 lakhs (les Birmans comptent en centaines de milliers et non en milliers!) pour solde de tout compte.

Ma petite-nièce May The Htoo a fait don d'une partie de ses livres et m'a demandé de les remettre aux enfants.

J'ai également distribué plein de jeux et de livres qui m'ont été donnés par une collègue d'ISY. Merci 1000 fois Krista! Les enfants ont adoré et s'amusent vraiment comme vous pouvez le constater. Ils adorent le jonglage aussi. Sans oublier les vêtements bien sûr.

Vues d'ensemble ici et sur la cuisine et le coin douche des filles ici.

17 octobre 2019

Mon collègue Sean Beasley d'ISY fait une halte à Sibu. Il est parti de Kalaw à vélo puis a passé une première nuit à Loikaw avant de continuer vers Sibu. Il a ensuite traversé la partie septentrionale du massif montagneux de l'état Karen et a terminé son périple à vélo de presque 400 km près de Toungoo, où je l'ai récupéré en voiture.

12 octobre 2019

Avec l'aide de parents d'élèves, Jérôme raccorde le bâtiment à une deuxième source d'eau. Explications ici.

4 octobre 2019

Je fais une courte halte à Sibu, accompagné du moine U Tejaniya, enseignant de méditation vipassana très populaire parmi les occidentaux. Nous ne restons pas longtemps, mais Sayadaw (titre honorifique utilisié pour les moines équivalent d'abbé ou enseignant en occident) et son ami semblent vraiment apprécier l'accueil très chaleureux qui leur est réservé. Photos ici. J'ai également distribué des livres de Third Story Project dont les enfants se régalent. Photos ici. Pour les vues d'ensemble du bâtiment c'est ici.

21 Septembre 2019

Début des cours d'anglais et d'informatique organisés par Anatasio de KCDS. Distribution de vêtements et de biscuits.

30 août 2019

Après avoir passé une nuit à Toungoo, j'y laisse ma voiture et je me rends à Sibu avec la compagnie de transport en mini-van Bardo. Je profite de mon court séjour à Sibu pour faire la connaissance de nos 18 pensionnaires. Vous trouverez une courte biographie des enfants ici et des vues d'ensemble de Kayan Alindan ici.

20 Juillet 2019

Distribution de vêtements donnés par mes collègues d'ISY à Taundang, village très pauvre où nous avons acheté le bois pour la construction du bâtiment.

1er Juin 2019

C'est la rentrée! 18 élèves sont présents pour cette première année scolaire 2019-2020, six garçons et douze filles. Pour d'autres photos de groupe, rendez-vous sur cette page. Vous trouverez quelques vues d'ensemble du bâtiment ici.

25 mai 2019

Comme vous avez pu le constater sur les dernières photos, la construction du bâtiment principal est presque terminée. Le couloir est fini, les cloisons érigées, les fenêtres et les portes mises en place. Des toilettes simples en bambou ont également été installées en contrebas et une cuisine attenante au pensionnat est en cours de construction.

Jérôme avait sélectionné une vingtaine d'élèves environ et puis le gouvernement a autorisé l'ajout d'une classe de Grade 5 dans l'école primaire d'un des villages. Une dizaine d'élèves peuvent donc continuer leur scolarité dans leur village natal et ne sont plus obligés de se séparer de leurs familles, ce qui est préférable. Nous envisageons donc de commencer l'année scolaire 2019-2020 le 3 juin avec une quinzaine d'élèves.

Nous sommes cependant confrontés à un dilemme difficile à résoudre. Beaucoup de parents affirment ne pas pouvoir s'acquitter des frais de séjour annuels modiques d'à peine 2.5 lakhs (150 euros). Faut-il systématiquement refuser les élèves dont les parents ne peuvent pas payer, leur proposer une réduction voire une dispense totale des frais? Comment s'assurer que les parents n'ont vraiment pas les moyens et qu'ils n'essayent pas de profiter de la situation? Peut-on accepter des paiements en nature tels que cochons, poules, sacs de riz ou volontariat d'une manière ou d'une autre? Et comment décider si tel enfant d'à peine 8-9 ans est plus méritant qu'un autre? Quels sont les critères à retenir pour les sélectionner? L'idéal serait de ne pas avoir à faire ces choix cruels et d'accepter tous les enfants qui devraient tous avoir la possibilité d'être scolarisés.

Dernièrement Jérôme m'a demandé si nous pouvions aider les habitants de TaunDan dont je décris la souffrance ici. Il me proposait de leur envoyer une dizaine de sacs de riz. Ces dix sacs de riz à partager entre 177 habitants vivant dans 27 maisons n'auraient pas fait long feu, à peine plus d'une semaine. Sans aucun cynisme de ma part j'ai préféré refuser. Ce n'est pas 10 sacs qu'il faudrait leur envoyer mais plutôt 100 et ce n'est pas le rôle de Cadrasie de venir en aide aux gens de cette manière. La terrible situation dans laquelle ces gens sont plongés cache un problème beaucoup plus complexe lié aux circonstances politiques délicates qui affectent cette région. Et honnêtement je ne préfère pas m'en mêler. Par contre nous pourrions très bien proposer une bourse d'étude dans notre pensionnat à un enfant de Taundan. Le coût n’excéderait pas celui de 10 sacs de riz et une telle bourse me parait bien plus utile.

Nous avons enfin fait passer des entretiens à quatre candidates pour le poste de manager du pensionnat. Il s'avère plus difficile que prévu de trouver la personne adéquate. La plupart sont très jeunes, à peine 20 ans, et n'ont donc que très peu d'expérience. La plus grande difficulté consiste à trouver quelqu'un qui soit originaire de l'ethnie Kayan et surtout qui parle le kayan. Nous avons dû revoir nos critères de sélection à la baisse et finalement je choisirai la personne qui conviendra le mieux à Jérôme, puisque c'est lui qui sera en contact régulier avec elle. Quitte à lui proposer des formations s'il le faut.

12 avril 2019

Je me prépare à prendre la route pour Toungoo où je passe la nuit avant de rejoindre Jérôme à Sibu. Je compte profiter des vacances de Thingyan (nouvel an birman) pour passer quelques jours à Sibu et me rendre compte sur place de l’avancée des travaux. J’espère aussi pouvoir avoir des entretiens avec des candidats possibles pour le poste de manager. Nous allons également discuter avec Jérôme des critères de sélection des futurs élèves, du montant des frais de pension, du règlement du pensionnat, etc…Pas mal de choses à faire donc ! J’essayerai de mettre à jour le site régulièrement avec des photos et des nouvelles si la qualité de la connexion internet le permet.

6 avril 2019

Ce que je craignais est arrivé. Le camion transportant le bois de Taun Dan jusqu'à Sibu a eu un accident et a failli s'écraser au fond d'un ravin bordant la route. Le chauffeur l'a échappé belle comme Jéröme l'explique dans cette vidéo qu'il a filmée le lendemain.

4 avril 2019

Excellente nouvelle. Jérôme a été contacté par DEAR MYANMAR, la seule ONG birmane implantée dans le village de Sibu. Ils essayent de renforcer la sécurité alimentaire en développant des entreprises agricoles, notamment dans la région qui nous concerne. Ils avaient promis depuis déjà longtemps de participer à la création du réseau d'adduction d'eau vers le versant de la colline où notre terrain est situé, et d'ainsi permettre à nombre de familles d'avoir accès à l'eau. Cette fois-ci ils nous ont fait une proposition concrète de participation financière de 300000 kyats, soit environ 180 euros. Cela devrait nous éviter d'avoir à creuser notre propre puits, rien ne garantissant d'ailleurs qu'on trouve de l'eau.