ACEBIC

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Association Contre l'Élevage Bio Industriel à Charroux

Une nouvelle qui aurait réjoui notre ami Pierre GROLLEAU disparu en février 2023 :  la cour d'appel de Bordeaux a confirmé le 4 avril 2023  la décision prise par le tribunal administratif de Poitiers en novembre 2020. Seule différence dans ses conclusions : l'arrêté pris par la préfecture de Poitiers n'est plus annulé mais suspendu. Si la SARL Les Pins veut poursuivre sa démarche d'installation d'un élevage bio-industriel, elle devra satisfaire à une enquête publique. Elle dispose d'un délai de 18 mois pour s'y conformer.


L'association a pour objet l'opposition par tous moyens de droit à la création d'un élevage bio intensif de porcs à Charroux (Vienne).  Plus généralement, l'association entend promouvoir les pratiques d'élevage bio et durables. Elle soutient les structures de production qui limitent l'élevage à la taille humaine. Elle s'oppose aux élevages qui utilisent le label bio pour favoriser le développement d'unités industrielles ou intensives. L'association s'oppose également au développement de la "financiarisation" de l'agriculture. Elle combat ainsi notamment les projets d'élevage industriel et intensif, même bio, dans lesquels le pouvoir majoritaire de décision appartient à des apporteurs de capitaux. 

Notre association a été créée le 21 avril 2018.

Le ministère de la Transition Écologique fait appel ! (21 janvier 2021)

Suite au jugement du Tribunal Administratif de Poitiers qui avait annulé, le 17 novembre 2020, la décision préfectorale autorisant l'élevage bio-industriel de porcs à Charroux, le Ministère de la Transition Écologique a fait appel devant le Tribunal Administratif de Bordeaux. 

La SARL Les Pins, porteur du projet, a fait également appel, ce qui n'est pas surprenant, mais que le Ministère de la Transition Écologique fasse appel d'une décision allant dans le sens de la protection de l'environnement est plus difficile à accepter !

Nous allons donc devoir attendre que le Tribunal Administratif de Bordeaux tranche sur ce dossier dans un délai qui peut aller de quelques mois à plus d'un an. 

Pour l'association ACEBIC, cela signifie des frais d'avocat supplémentaires pour continuer à lutter contre l'implantation de ce projet d'usine soi-disant bio.

Merci de continuer à soutenir notre action.

Dernières infos : Le tribunal administratif de Bordeaux va examiner la requête en appel du ministère de la Transition Ecologique le 15 mars 2023 prochain. 

https://www.helloasso.com/associations/acebic/formulaires/1?_ga=2.14751286.1611948261.1619775958-227421382.1589385732


Action symbolique devant la mairie de Charroux le 4 février 2020. 

Suite au refus par la majorité du conseil municipal de Charroux de faire figurer dans les pages du bulletin municipal le compte-rendu des activités 2019 de l'association ACEBIC, une quinzaine de membres de l'association, dont le président Grégory Geffroy et le vice-président Damien Grolleau, sont venus, munis du bulletin incriminé, pour le remettre au maire de la commune. Ce dernier les a reçus, accompagné de son premier adjoint. Au cours de la réunion qui a suivi le président d'ACEBIC a exposé les raisons de cette action : 

"Monsieur Le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux,

Aujourd’hui nous vous rapportons les exemplaires du bulletin municipal 2020 que vous nous avez fait parvenir. 

Pourquoi ? Notre association, l’ACEBIC (Association Contre l’Élevage Bio Industriel à Charroux) a son siège social sur la commune de Charroux.

À ce titre, elle devrait avoir le droit, comme toute association de la commune, de faire paraître dans le bulletin municipal le compte-rendu de ses activités de l’année écoulée.

Or, alors que le secrétaire de l’association vous avait envoyé par mail courant novembre un résumé de nos activités de l’année 2019, vous et votre conseil avez refusé de faire passer cet article dans le bulletin de la commune alors qu’il ne comportait rien de polémique.

Si c’est cela votre conception de la démocratie, ce n’est pas la nôtre. 

C’est pourquoi nous vous remettons aujourd’hui ces bulletins qui pour nous ont été victimes d’une censure de votre part."

Un échange sur les raisons de l'opposition des membres de l'ACEBIC au projet de porcherie bio industrielle a pu ensuite avoir lieu avec les deux élus.


Nous avons mis en ligne un financement participatif.  Nous intentons des recours contre l'arrêté préfectoral qui autorise l'implantation de l'élevage de porcs bio industriel à Charroux et il nous faut financer les frais d'avocat et de communication. Vous pouvez nous aider financièrement, soit par un don si minime soit-il, soit par une adhésion à l'association.

Nous avons reçu une journaliste de France 2, Julia Le Correc, accompagnée de sa camérawoman, Aline Hoorpath, le mardi 26 juin 2018. Le reportage qu'elles préparent pour l'émission "Tout compte fait" a été diffusé le samedi 1er septembre 2018 à 14h sur France 2. Le thème : le bio low coast.


Je tiens à exposer mon point de vue de citoyen consomm'acteur.

Nous sommes à un moment charnière de notre développement économique. D'un côté un modèle qui a été encouragé par l'État pour assurer un maximum de production. Ce modèle montre aujourd'hui ses limites et fait la preuve des dégâts qu'il occasionne à l'environnement, à la santé des êtres humains et du vivant tout court.

Ce modèle est remis en cause. C'est un modèle qui conduit l'Humanité dans le mur.

D'un autre côté, un modèle à construire dans lequel le mot « respect » doit être le maître-mot :

Respect de la nature, de l'environnement.

Respect d'autrui, des membres de son espace de vie (voisins...), du producteur, du consommateur...

Dans lequel les mots « concertation », « développement local » sont essentiels.

Dans le projet d'élevage de Charroux, j'ai le sentiment d'une forme de ruse, d'une tromperie : une société produisant du porc de façon industrielle (Cf l'usine de Bouresse) et une grande enseigne de distribution s'engouffrent dans la demande croissante de nourriture bio et montent, avec l'aide des exploitants de deux GAEC locaux (dont certains avaient manifesté en mars 2016 sur le parking d'Intermarché Savigné) un projet industriel d'élevage de porcs « bio ». Près de 2000 porcs regroupés dans le même lieu !

Qui tire les ficelles dans ce montage financier ?

J'ai le sentiment que nos trois agriculteurs associés au projet sont le faux nez de ceux qui dirigent l'opération. Ces derniers (La SA La Vilaine, le groupe Intermarché) avec l'appui d'une banque rurale bien connue des agriculteurs, ont trouvé le cheval de Troie pour développer une production industrielle dans la filière bio. Avec 30% du capital de la société créée, les agriculteurs n'auront aucun pouvoir de décision, ils ne maîtriseront rien. Quel intérêt d'une telle opération pour eux ? Récupérer le fumier issu de l'élevage industriel certifié « bio » et fournir les céréales nécessaires à l'alimentation des porcs.

Pourquoi ne pas avoir développé, dans le cadre d'un groupement de producteurs, face à la demande des consommateurs, (au lieu d'un seul élevage de 2000 porcs qui va créer deux emplois), quatre ou cinq unités d'élevage avec des porcelets naissant sur place, engraissés sur place et abattus dans les abattoirs locaux (Confolens par exemple). Ce qui aurait créé davantage d'emploi. Au lieu de quoi, les porcelets alimentant l'élevage industriel de Charroux seront amenés de Bretagne pour être transportés à nouveau, une fois engraissés, vers un abattoir breton.

Un dernier mot. Il existe à Poitiers un magasin : « Plaisirs Fermiers » dont j'apprécie le concept et les valeurs mises en avant : il s'agit de rapprocher le producteur du consommateur en lui permettant, sans intermédiaire, d'acheter des produits de qualité. L'un des agriculteurs associés au projet de Charroux en est membre.

Comment peut-on souscrire aux valeurs portées par ce groupement et par ailleurs s'associer à un projet dont les vrais concepteurs ont prioritairement comme objectif le profit ?

Gérard Minault