J3 : L'étape


25 km

Départ de Casseneuil : 10 h 

Pause à  Castelmoron-sur-Lot et Clairac

Arrivée à  Aiguillon : 17 h 

TEAM GARONNE 


Mardi 13 juin 2018, le réveil à Moissac est accompagné de mauvaises nouvelles, le débit et le niveau de la Garonne n'ont pas baissés.  Si pour les bâteaux à moteur, la mise à l'eau est envisageable, leur transfert au niveau de l'ancien barrage de Beauregard à Agen s'annonce trop périlleux. 

Nous ne voyons pas de solution pour naviguer sur cette longue étape de 60 km aujourd'hui sur la Garonne. Les prévisions n'annoncent aucune amélioration avant la fin de la journée.


Plan B, nous avons le temps de remonter dans les véhicules pour rejoindre l'équipe du Lot qui suit son parcours normalement depuis dimanche. 

Le Lot est aménagé avec de nombreuses chaussées. 

Si son niveau est plus élevé que d'habitude, il n'est pas en crue. Ce sont les cours d'eau de la haute vallée de la Garonne et du Tarn qui ont grossis, pas ceux de la vallée du Lot.


Nous prenons la route de Castelmoron-sur-Lot pour rejoindre la Team du Lot qui a prévu un portage pour passer l'énorme barrage. La surprise de nous retrouver en fin de matinée fait du bien à tout le monde. 


TEAM LOT


10h: Casseneuil, après le petit déjeuner le ciel devient noir et les premières gouttes tombent pour notre mise à l'eau. Il va pleuvoir toute la matinée, mais par chance nous n'aurons pas d'orage ce matin. La matinée est longue jusqu'à Castelmoron-sur-Lot, et nous découvrons avec joie à notre arrivée que la Team Garonne nous attend sur le quai. 


11h: On comprend que pour eux l'aventure a été compliquée, et nous sommes soulagés de ne pas avoir été gênés dans notre descente. On se rend vite compte qu'ils sont venus avec leurs embarcations et que nous allons avoir de la compagnie pour la fin de la journée : cool !

TEAMS GARONNE + LOT 


12h: La mise à l'eau des 2 Teams se fait sur la plage rive gauche. 

Nous avons une bonne heure de descente jusqu'à Clairac et notre pause déjeuner. 

C'est comme si une nouvelle aventure démarrait ici. Pour la team Garonne, c'est le bonheur de se mettre enfin à l'eau dans une eau calme. Pour elle, le contraste est vraiment saisissant. 

Pour la team Lot c'est le bonheur d'avoir un peu de renfort pour l'accompagner dans ses efforts. 

La pluie accompagne nos premiers coups de pagaies.


13h: la pluie nous a suivi jusque sur les quais de Clairac rive droite, où l'on se réchauffe comme des lézards sous les premiers rayons du soleil.


Pendant la descente, Jérôme et Jeff se sont rendus à la confluence, au bout du petit canal (fermé à la navigation depuis seulement quelques semaines), pour évaluer le niveau de la Garonne entre Nicole et Monheurt. Le courant observé est vraiement très fort et la Garonne charrie un grand nombre de (crocodiles) troncs d'arbres. Sur tronçon de 5 km, le Lot se jette dans la Garonne en furie, puis après un virage à gauche, c'est au tour de la Baïse, en crue elle aussi, de se jeter dans la Garonne, avant un nouveau virage à gauche. 

Monheurt se trouve à 5 km, en aval en eau plus calme, rive gauche. 

Négocier de traverser la Garonne de la rive droite vers la rive gauche dans un courant à 20-25km/h (selon nos estimations) avant un virage à gauche, au milieu des crocodiles et garder sa gauche après la Baïse en crue pour sortir à Monheurt, qui arrive vite derrière les arbres et peu visible depuis l'eau, serait très risqué. Trop pour une aventure accessible comme les 6G.

La décision de terminer l'étape du jour au niveau du barrage du Lot à Aiguillon, frustre une nouvelle fois nos âmes d'aventuriers. Nous aurions tellement voulu naviguer ce dernier tronçon et rejoindre Monheurt sur l'eau... 


14h30: Remise à l'eau à Clairac. Le soleil réchauffera les 8 derniers kilomètres du Lot. L'étape du jour sur le Lot a été longue, la team Lot est fatiguée, mais le moral est au plus haut. On charge les véhicules et on rejoint Monheurt.


Comme à son habitude, le village et ses habitants sont accueillants, tranquilles et souriants. Monsieur le Maire nous a préparé un pot d'accueil dans le gymnase-salle-des-fêtes-vestiaire. Le voile-aviron de Jean-Michel qui n'a pas pu descendre la Baïse (en crue) est là, chargé du tonnelet des Côtes de Gascogne. Nous allons le goûter. L'équipe de tournage du documentaire "Les pourpres noirs de Garonne" vient d'arriver de Paris. Les journalistes ont pris quelques photos. Les pêcheurs d'anguilles s'installent pour la soirée. Sur le terrain de rugby on improvise quelques passes. La Calenquère prépare la paëlla. Le ciel se dégage et se reflète dans un Garonne plus sage. Tout le monde a retrouvé le sourire, la soirée sera belle.


Cette 3° journée nous a mis à l'épreuve, on le savait. Elle aura été riche en émotions, en s'en doutait. Nous sommes heureux d'être arrivés jusqu'à là et surtout d'être ensemble en bonne forme, on en profite. 

Nous sommes à la moitié du parcours et jusque là tout va bien.