Nous franchissons la porte du parc Kruger et arrivons enfin à Pretoriuskop après avoir roulé une dizaine de km dans le parc.
Nous trouvons laborieusement une place au camping (réservée à l'avance mais pas d'emplacements délimités) : il est assez concentrationnaire, on est les uns sur les autres, mais la piscine est sympa et des impalas se promènent dans le camp.
Notre voisin sudafricain (ils sont tous hyperconviviaux et serviables) se montre un peu effrayé quand je lui explique le parcours prévu dans le Kruger. Beaucoup de km me dit-il : j'en ai conscience mais j'ai envie d'avoir un aperçu des différents paysages du parc. Il me conseille d'essayer de passer plus de temps vers Satara, la zone réputée la plus riche en animaux.
Difficile en ce WE de Pâques de changer des réservations que j'ai déjà eu bien du mal à faire à mon idée en novembre dernier. On verra bien. Je reste sur mon idée de filer de suite vers le nord du parc (moins fréquenté) puis de redescendre vers le sud après le grand WE quand il y aura moins de monde.
Le Kruger est très étendu : 350 km du N au S et 60 km d'E en O.
La vitesse y est limitée (50 km/h sur route, 40 km/h sur piste) si bien que nous prévoyons de passer par l'extérieur du parc pour rejoindre le nord en une seule étape.
Dimanche 12/04
Dès 5h, le parc se réveille. Chacun essaie d'être silencieux mais le nombre de gens se préparant pour l'ouverture des portes à 6h rend illusoire l'idée de dormir après 5h.
Caroline me dit qu'elle a l'impression d'avoir passé la nuit dans un paquebot, bercée par le bruit permanent du groupe de froid tout proche du magasin.
Bref, un camping à ne pas recommander.
A 7h le calme revient sur le camp, presque tout le monde est parti à la recherche des animaux.
Nous ne sommes pas si pressés et plions tranquillement notre matériel de camping qui désormais ne servira plus.
Difficile en effet de décoller de bonne heure quand il faut d'abord ranger tout le fourbi.
Aussi ai-je réservé différentes catégories de cottages ou de huttes, qui sont -je trouve- à des prix très abordables pour 5.
Tous sont équipés d'air climatisé (que nous n'utiliserons finalement pratiquement pas)
Le Kruger est une zone impaludée aussi avons nous prévu un traitement préventif. En fait nous ne verrons quasiment aucun moustique : seule Caroline, leur friandise favorite réussira à se faire piquer 1 ou 2 fois.
Nous quittons le parc vers 7h30 alors qu'une longue file de voitures attend pour y entrer. Le nombre de visiteurs dans le parc est limité et en arrivant en milieu de journée la veille, nous n'aurions pas pu y entrer sans notre réservation pour la nuit.
En route donc pour le nord en passant par Pilgrim's Rest (nul) puis Blyde River Canyon
et les Three Rondavels : je savais qu'en y passant nous serions à contre-jour mais je n'avais pas prévu en plus une brume tenace.
On n'est donc pas enthousiasmé, heureusement que c'était à peu près sur notre route.
Sans doute beaucoup mieux l'après-midi.
Plus nous allons vers le nord, plus le paysage devient champêtre
et nous retrouvons quelques jolis villages de huttes.
L'entrée à Punda Maria est bien plus tranquille et sympathique qu'à Pretoriuskop.
De suite nous croisons nos premiers animaux. L'herbe est moins haute que dans le sud : la région est moins arrosée et c'est un détail qui compte car nous sommes en automne, à la fin de la saison des pluies.
Cela reste tout de même un handicap certain pour voir les animaux :
Nous nous installons dans notre cottage : grande maison au toit de chaume avec une déco de bon goût, tout le confort moderne, 3 SDB (!) et une vue panoramique sur la végétation à … 2 m (un peu dommage même si du balcon du 1er étage la vue est un peu plus dégagée)
Les enfants profitent de la piscine pendant que nous observons tout un groupe de singes vervet qui se donnent en spectacle juste à côté : trop marrant de les voir se chipouiller, se casser la figure dans les arbres en se rattrapant au dernier moment, essayer d'ouvrir un robinet...
Vers 16h nous partons faire un tour pour profiter de la belle lumière de la fin d'après-midi. Sur le Mahonie Loop
nous voyons de nombreux buffles,
nyalas, impalas qui déambulent dans une végétation arbustive assez dense rehaussée par quelques majestueux baobabs.
Quelques bestioles plus discrètes, aussi.
Nous sommes ravis de ce premier vrai contact avec le Kruger, oubliant aussitôt notre déception de Pretoriuskop.
Lundi 13/04/09
Tout feu, tout flamme, nous franchissons la porte du parc à 6h pétantes avec 2 autres voitures.
Direction Pafuri au NE du parc, tout près du Zimbabwe et du Mozambique.
Le but est de découvrir la rivière de Luvuvhu qui se jette dans le Limpopo.
Ouettes d'Egypte :
Le coin nous fait penser à Mahango dans la bande de Caprivi : baobabs, fever trees, ficus.
Ces majestueux baobabs sont typiques de l'Afrique tropicale sèche.
Arbres à palabres au tronc gorgé d'eau, ils sont respectés par les hommes et peuvent vivre jusqu'à 2000 ans. Curieusement ils sont dépourvus de feuilles 9 mois par an.
Nous découvrons nos premiers hippopotames : ces animaux proches des cétacés ne possèdent pas de glandes sudoripares ni de système pour réguler leur température corporelle.
Ils se nourrissent donc la nuit sur la terre ferme et passent leurs journées dans l'eau. Leurs narines contractiles facilitent la plongée qui peut durer 5 mn.
Curieux animaux bien différents des impalas, omniprésentes dans le parc.
Ces graciles bestioles courent à 80 km/h et peuvent faire des bonds de 12 m de long ou 3 m de haut.
Mais mes animaux préférés sont les zèbres, si graphiques avec leurs rayures blanches : oui, il s'agit bien de rayures blanches sur fond noir car les foetus sont noirs.
La finalité de ce pelage n'est pas claire : il exercerait peut-être un effet stroboscopique sur la vision de leurs prédateurs.
Encore un animal à rayures, moins sympathique!
Nous verrons de très nombreux nyalas (ici un mâle dans cette partie du parc)
Nous reprenons la route vers le sud (pas passionnante cette route H1-8) et ralentissons en voyant 2 voitures arrêtées sur le bas-côté.
Une lionne traverse la route puis la longe sur quelques dizaines de mètres avant de disparaître dans les buissons.
Quelle chance même si nous regrettons son aspect « civilisé » du à son collier. On fait les difficiles!
Partout des calaos à bec jaune, au cri de crécelle!
Discret oréotrague sauteur :
Ces petits écureuils de Smith sont très nombreux:
Pour rejoindre Shingwedzi notre étape de ce soir, nous passons par la piste S56, après une petite escale à Babalala. Dans le Kruger il est en effet interdit de descendre de sa voiture mais il y a régulièrement des aires de pique-nique parfaitement aménagées avec souvent une belle-vue.
A la différence d'Etosha, les aires de pique-nique ne sont pas clôturées : il faut dire qu'à Etosha la concentration d'animaux nous avait paru bien supérieure mais nous y étions en saison sèche, donc ce n'est pas vraiment comparable.
Nous appellerons cette piste, la « piste des éléphants » car nous en avons rencontrés des dizaines, sans doute qq centaines. Petite poussée d'adrénaline quand un éléphant nous coupe soudain la route, nous imposant d'un battement d'oreilles impérieux de reculer un peu pour laisser sa troupe traverser la piste. Comment savoir si tous sont passés? On y va ou on attend encore un peu?
La végétation souffre énormément de ce grand nombre de pachydermes : moignons de troncs, branches cassées, dénudées, arbres renversés et érosion autour de ces squelettes d'arbres qui ne jouent plus leur rôle protecteur.
Il y a trop d'éléphants dans le Kruger (13000 pour un espace prévu pour 8000) : l'exportation d'éléphant est coûteuse et déstabilise la vie des groupes d'éléphants aux règles sociales très élaborées. L'abattage est peu satisfaisant, bien sûr.
Des études de vaccin contraceptif ont été menées dans une petite réserve qui jouxte le Kruger : 3 injections en 1 an et 1 rappel annuel. La méthode est efficace mais difficile à appliquer à grande échelle.
Les girafes sont tout de même plus délicates et tout aussi faciles à repérer dans ces hautes herbes puisqu'elles dépassent couramment les 5m de haut!
Un système cardiovasculaire particulier avec des valves anti-reflux leur autorise cette morphologie si élégante.
Nous voyons finalement peu d'oiseaux dans cette région nord, réputée pourtant être les paradis des « bird-lovers ».
Vautour chasse-fiente :
Arrivée à Shingwedzi, les enfants filent à la piscine, ça devient une habitude!
Les parents, plus courageux repartent faire un tour vers Bateleur : éléphants, girafes, buffles, impalas, ponctuent la sympathique piste de Red Rocks où nous ne croiserons personne.
Cobes à croissant :
A notre retour, le braï est prêt!