Effets des espèces facilitatrices sur les communautés benthiques côtières de l'estuaire du Saint-Laurent le long d'un gradient de stress environnemental (Direction : M. Cusson: cosupervision : P. Archambault (U. Laval) et C. McKinsley (IML)

Les habitats côtiers sont sous l’influence de plusieurs perturbateurs, qui modulent les communautés benthiques locales. Ces habitats abritent des espèces facilitatrices, qui, en formant des microhabitats, réduisent les effets des stresseurs environnementaux. Le rôle facilitateur d’espèces abondantes, comme les macroalgues, les moules ou les zostères, commence à être clarifié, pour autant nous n’avons que peu ou pas de comparaison proportionnelle de leurs effets entre elles. Notre objectif est d’identifier et de quantifier les effets des espèces facilitatrices sur les communautés macrobenthiques côtières associées en lien avec un gradient de stress environnemental. L’étude a été réalisée dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent (Québec, Canada) dans six habitats : macrophytes sur roches (macroalgues) moules sur roches, roches nues, macrophytes sur sédiments (zostères), moules sur sédiments et sédiments nus. Ainsi, nous avons échantillonné de manière standardisée, dans plusieurs sites, chacun de ces habitats sous l’influence d’un gradient de stress environnemental (comme leur hauteur dans l’estran, exposition aux vagues, etc.) (trois sites par habitats et par niveau d’expositions aux vagues = 36 sites au total). Nos résultats montrent que la présence d’espèces facilitatrices influence positivement les valeurs biologiques des communautés associées comparativement aux habitats nus, par exemple, la biomasse augmente de plus de trois fois et la densité d’individus et les richesses taxonomique et fonctionnelle de plus de six fois. Ces effets sont les plus marqués chez les macroalgues avec plus de 37 fois pour la biomasse. Les résultats montrent aussi que plusieurs organismes sont dépendants de la présence des espèces facilitatrices. De plus, nos résultats indiquent que la structure des communautés varie davantage entre les habitats qu’entre les niveaux de stress environnementaux, qui pour les niveaux considérés, ont eu des effets marginaux. Les données récoltées permettent de préciser la façon dont pourraient réagir les communautés intertidales de l’estuaire maritime du Saint-Laurent dans l’éventualité d’une augmentation du niveau de stress ou de l’introduction d’un nouveau facteur de stress. Dans ce contexte, il est possible de penser que les communautés dans des habitats qui hébergent des espèces facilitatrices seraient impactées négativement dans une moindre mesure que les habitats qui n’en ont pas.