Récit(s)/Maïeutique(s)

Récit(s) Maïeutique(s)

Séance de clôture de l'atelier : lecture des textes | Lundi 12 juin 2023 

Comment se souvenir de son accouchement ? 

Comment retranscrire un tel entrelac de sensations et d’émotions par écrit ?

Raconter son accouchement, c’est remonter à une époque ancienne et révolue, refaire vivre toutes les attentes et les angoisses qui n’ont plus nécessairement cours aujourd’hui. Il faut alors accepter que l’accouchement de son enfant, comme de son texte, ne soit pas uniquement placé sous le signe de la libération, de la renaissance ou du renouvellement prometteur. Accoucher signifie également souffrir, physiquement comme psychiquement. Douter, s’inquiéter de la santé, de la vie future de son enfant, redouter des déceptions vis-à-vis de ses projections initiales.


Cela peut alors renvoyer au récit que l’on se fait de sa propre vie, celle que l’on souhaitait mener, celle que l’on regrette et celle que l’on espère encore construire. Tissé de passé et de futur, le récit de l’accouchement se fait néanmoins au présent : c’est un récit qui part avant tout des sens.


Chacune des mères participant à l’atelier a couché sur le papier les pleurs et les cris, les contractions et les battements de cœur, le flux des liquides et les temps morts. On aimerait que tout soit mémorable, si intense et si beau, si parfait. Mais il demeure des choses que l’on préfèrerait oublier. 


Écrire ne saurait se résumer à exposer gratuitement ces douleurs passées, mais vise plutôt à les accepter telles qu’elles sont, et telles qu’elles ont aussi donné naissance à l’expérience de la parentalité. Le travail en groupe est alors un soutien précieux : les participants dévoilent des parts de leur intimité car ils se sentent écoutés et compris. « Chaque formule est une évidence pour soi et pour tous » conclut Marie Heck Mosser. Telle l’énergie nécessitée lors de l’accouchement, l’écriture se transmet, se partage et peut participer à une renaissance de l’auteur. 


Un texte rédigé par Sidonie Blaise, stagiaire pour la Cité des Écritures (juin 2023)

Y a-t-il un point commun entre la naissance, l’écriture et la voix ? 

Que raconte un récit d’accouchement ?

« Récits/Maïeutiques » prolonge le Projet Innovant « Birthing Stories » (2020-2022) sur les récits d’accouchement en proposant une collaboration entre l’Université Sorbonne Nouvelle et l’autrice Marie Heck Mosser autour de la préparation, de l’animation et de l’étude d’un atelier d’écriture sur le thème de l’accouchement. Il s’est adressé aux étudiant.e.s et personnels de la Sorbonne Nouvelle et aux usagères des quatre maternités de l’environnement immédiat du campus Nation (Bluets, CALM, Diaconesses, Trousseau). Après une phase préparatoire de recrutement des participantes et de cadrage éthique et logistique du projet, une chercheuse a filmé les récits oraux spontanés des participantes. Puis, Marie Heck Mosser, autrice et comédienne, est intervenu à la Sorbonne Nouvelle pour animer plusieurs séances d’atelier d’écriture axées sur deux thèmes : l’expression de la sensation et la représentation de l’ambiance visuo-acoustique de l’accouchement, en portant une attention particulière à la circulation des discours. 

L’atelier vise la création interactive d’un récit esthétisé et fictionnalisé pour chaque participant.e. Le format de recherche-création examine les métamorphoses du récit, en confrontant l’oralité et l’écriture, et en comparant différentes formes d’écriture (numérique, transcription scientifique, autofictionnalisation, littéraire). La recherche est appelée à la fois dans une posture d’analyse sur les corpus constitués et les interactions observées, et dans une posture de création en faisant du discours scientifique une modalité et un matériau d’écriture à part entière grâce au travail de transposition esthétique et sonore de Marie Heck Mosser.


Découvrez plus d'informations sur le projet ici : Birth(ing) Stories.

Écoutez des objets sonores déjà réalisés ici.


Pour de plus amples informations : voir la page du Service Arts et Culture