Note: Monographie dont le texte original, manuscrit, est rédigé en allemand "Spitzschrift". L'auteur est inconnu. Aucune indication sur la date de rédaction.
Ce que j'ai appris sur l'histoire de la région pendant mon activité et ce que j'en ai tiré comme enseignement.
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Pour l'homme, la chose la plus chère au monde est sans doute le lieu dans lequel il a grandi mais aussi ses souvenirs d'enfance qui y sont liés. Ce lieu nous enseigne la vie et les activités de nos ancêtres qui y ont laissé leurs traces. Aussi, par l'étude de l'histoire de ce lieu, nous apprenons à connaître notre propre passé. Il est vrai, que pour un grand nombre des enfants du pays, le lieu de naissance est certainement l'endroit dont ils n'ont jamais ou très rarement franchi la frontière. Pour ces enfants, l'histoire de leur lieu de naissance est sans conteste la partie la plus intéressante de l'histoire en général. Ce qui suit est l'histoire du village de Vahl telle que j'ai pu la connaître, reconstituée, et telle qu'un enseignement peut la prendre en considération.
Avant la guerre de trente ans, le village de Vahl se situait plus à l'est, à droite de la route vers Guessling, entre la chapelle et la position actuelle du village. On déterra de nombreux restes de murs et de fondations et, de ce fait cette partie du ban de Vahl prit le nom de "Mecheray...". Pendant la guerre de trente ans, les Suédois ont totalement détruit le village. De toute la population il ne restait qu'un seul homme qui cherchait sa nourriture pendant la nuit et se cachait pendant la journée dans un grand et gros arbre.
Plus tard, trois personnes originaires du Tyrol, nommées TURCK, s'installèrent dans ces lieux et fondèrent le village dans sa situation actuelle. En conséquence, il faut noter que près de la moitié des habitants actuels se nomment TURCK. Pour ce nouveau village, il était légitime que les fondateurs choisissent (voter = wählen) eux-mêmes un nom. Ils choisirent "Vahlen".
Vahl se peupla de plus en plus, à tel point qu'en 1685 le village comptait déjà 12 habitants. Parmi ces habitants, mis à part le nom TURCK, nous trouvions les noms suivants : KLEIN, PISTOR, WILHELM, SCHMUCK, VOLFF, ZOLNER, BÖFS, THIEBALD. Ces habitants possédaient très peu de biens propres. Ils étaient tributaires du marquis de Harraucourt, des contes de Varsberg, de Créhange, Weibelskirchen et Freisdorf. A l'église de Faulquemont, ils payaient annuellement 6 francs car ils en étaient les paroissiens.
Vers le milieu du 19ème siècle, la bourgade qui n'avait pas d'annexe, comptait environ 500 habitants. A partir de 1866, la population est toujours en diminution et, à ce jour ne compte plus que 289 habitants. La raison principale de cette diminution était l'épidémie de choléra qui a sévi dans le village en 1866. Elle emporta pas moins de 41 personnes. Pour apaiser la colère divine on construisit la chapelle de Vahl et, sur la route vers Faulquemont un deuxième calvaire. Puis en 1871, survint la réunification de l'Alsace-Lorraine avec l'Allemagne. Beaucoup d'habitants saisirent cette occasion pour s'expatrier vers la France.
Les habitants de la commune de Vahl sont et ont toujours été catholiques dans l'ensemble. Dès l'origine ils assistaient aux services religieux à Faulquemont. Mais, depuis 1712 une chapelle existait dans le village. Un chapelain y lisait la sainte messe le dimanche. En 1800, la chapelle fut remplacée par l'actuelle église paroissiale et la communauté érigée en paroisse. Suite à la démographie croissante du village, la petite église fut agrandie deux fois : une première fois en 1822 puis encore en 1864.
Le 25 juin 1685, le ban de Vahl fut séparé de la commune de Pontpierre et Vahl fut érigé en commune indépendante. La première maison communale-école existe encore, c'est la maison de l'actuel épicier et tailleur SCHVIND. En 1839 l'actuelle école fut construite. En 1855, suite au souhait du gouvernement, un deuxième bâtiment, destiné à devenir un école de filles fut construit. Les deux écoles comptaient chacune environ 40 élèves. Mais, dès 1874 la fréquentation de l'école de filles diminua et l'école fut vendue.
La matière ainsi rassemblée peut devenir l'amorce d'un enseignement aux enfants s'il leur est diffusé à bon escient. L'occasion se présente en général dans l'enseignement de l'histoire locale. C'est ainsi que dans notre plan de travail on trouve au mois de juin le chapitre : "Histoire du village". Mais, à chaque matière à laquelle peut se nouer un sujet sur l'histoire ancienne tel que, les habitants, la paroisse, la commune, la maison communale, il faudra y rattacher l'histoire du village. De même que l'enseignement de l'histoire en général peut en donner l'occasion. Ainsi, la destruction du village pendant la guerre de trente ans peut donner une amorce pour traiter l'histoire de cette guerre.
Source : Archives Départementales de la Moselle. Traduction : Paul BASTIEN.