La chapelle.

Son histoire.

Les dernières traces de la chapelle de la Sainte Trinité ( les deux marronniers ) se trouvent sur la D24, à l'intersection de la route de Vahl-les-Faulquemont à Guessling et la route de Pontpierre.

Entre 1728 et 1739, une équipe de l'ingénieur géographe N.NAUDIN, situe une chapelle dédiée à la Sainte Trinité, au même endroit entre Vahl et Guessling.

N.DORVAUX relève dans un document de 1749 la phrase suivante : "Un particulier a fait construire une chapelle dans la campagne en l'honneur de la Très Sainte Trinité et a laissé environ 100 écus pour l'entretien et la décoration de cette chapelle."

(d'après N.DORVAUX - Les anciens Pouillés du diocèse de Metz - Nancy 1902)

De fait, on relève dans les archives de l'église de Vahl que le sieur Sébastien TURCK (1658-1743) et son épouse Madeleine WILHELM, habitants de Pontpierre, ont fait bâtir une chapelle dédiée à la Sainte Trinité, sur le ban de Vahl. Et, Sébastien TURCK signe un contrat de fondation de messes, pour quatre messes basses à dire en l'église de Vahl et une messe haute à célébrer en la chapelle de la Sainte-Trinité. On trouve des traces de recettes concernant ce contrat dans les comptes de l'église de Vahl jusqu'en 1747.

Une carte du géographe CASSINI, établie entre 1756 et 1789, indique à cet endroit une chapelle en ruine. On ne connait pas la raison de cette destruction.

Entre 1754 et 1788, on retrouve dans les comptes de l'église de Vahl des écritures de recettes concernant un nouveau contrat de fondation de messes, signé le 18 janvier 1751 par les héritiers de Sébastien TURCK. Ce contrat stipule qu'une messe chantée qui devait être célébrée dans la chapelle de la Sainte Trinité est transférée en l'église de Vahl car la chapelle est interdite et que l'on n'y fait plus aucun service. On note aussi que les rentes versées par les héritiers pour la décoration de la chapelle sont converties en messes pour le repos des âmes des fondateurs.

On suppose donc que la chapelle était en mauvais état et devenait dangereuse.

Dans les archives de la mairie de Vahl on trouve une liste intitulée "Souscription ouverte en faveur de bâtir une chapelle sur le ban de Vahl auprès le Kapel Kritz. Fait le 10 mai 1832." Cette liste comporte 45 noms suivis d'un montant, et en bas de page un total de 189,00. Ce lieu-dit, mentionné sur le cadastre communal de 1831, se situe près de l'emplacement des vestiges de la chapelle que nous connaissons.

Cette souscription est peut-être le point de départ d'un élan pour la construction d'une nouvelle chapelle.

La mémoire populaire nous rapporte qu'une chapelle a été érigée par un particulier, au même endroit, vers 1866 (période de l'épidémie du choléra). Il est fort probable que cette chapelle a été construite sur l'emplacement de cette ancienne chapelle en ruine.

Ce particulier était un membre de la famille TURCK-MAILLARD.

Cette chapelle n'ayant pas été consacrée, aucune messe n'y a été dite. Par contre, des processions y ont été régulièrement organisées.

Cette chapelle a subi les outrages de seconde guerre mondiale.

En 1939, au début de la seconde guerre mondiale, les soldats français défoncèrent la porte et s'y installèrent. Ils saccagèrent l'intérieur. A partir de ce moment la chapelle resta ouverte à tout vent et au pillage. Elle se détériora rapidement. En 1944, lors de sa retraite, l'armée allemande faisait sauter ponts et routes pour freiner la progression de l'armée américaine. Une unité allemande dynamita le carrefour Vahl - Pontpierre - Guessling à proximité de la chapelle. L'édifice en fut disloqué. D'importantes fissures apparurent et la dégradation s'accentua.

La construction de la base aérienne de l'OTAN à GROSTENQUIN (1950-52), nécessita l'acheminement d'un volume énorme de matériaux. Un trafic intense et continu se mit en place pendant une longue période à travers le village en direction de Guessling vers le Bischwald. Les vibrations engendrées par les lourds véhicules eurent un impact désastreux sur les murs. L'édifice se disloqua, le toit s'effondra. Il a fallu se résoudre à un démolition complète vers les années 1970, afin d'éviter d'éventuels accidents.

Son histoire ne s'arrête pas là, elle continue sous une autre forme.

Les descendants de la famille TURCK et les autorités ecclésiastiques jugèrent que la reconstruction de la chapelle ne s'avérait pas judicieuse. Par contre ils proposèrent d'ériger une grande croix dans l'allée centrale du nouveau cimetière. Ce qui fut fait et la famille TURCK en fit don à la communauté, confirmé dans un compte-rendu du Conseil Municipal du 6 septembre 1969.

Ainsi s'achève l’histoire de la chapelle.

Quelques repères :