Pérou Mai 2010

Cuzco Road 

Renaud en Bolirou !

(Passage de la frontière)

 Parodie d'une pochette (enfin il y a déjà la coccinelle !) il faut dire que les enfants sont en pleine  "Beattlemania", ils chantent à tue tête et en coeur !

Les héros de Choquequirao.

Cuzco et ses couleurs !

Cuzco

Arrivée à Cuzco, ce n’est pas la gay pride malgré le drapeau multicolore qui flotte partout dans la ville, ce sont les couleurs de la région. L’ancienne capitale Inca est magnifique, l’ambiance y est cool, décontractée en outre la cuisine péruvienne est vraiment délicieuse ! Cuzco est un point central pour le rafting, les treks, les visites de la vallée sacrée et même le parapente (Youpi !). Nous logeons chez Yves qui est guide pour des expéditions diverses (glaciologues, géologues, skieurs extrêmes, parapentiste, archéologues et même des touristes comme nous ! Nous nous joindrons sans hésiter au trek de Choquequirao dont il vante la beauté ce sera l’occasion d’évoquer son adolescence joyeuse voire délirante (cela peut il être autrement ?) à Dunkerque.

70 Km de montagne, bonjour les mollets !

Arrivés à Cuzco nous logeons chez Yves à la Casa Eléna (du nom de son épouse péruvienne), un français expatrié au Pérou depuis 13 ans.

Nous décidons d’annuler notre périple initialement prévu au Machu Picchu sous ses bons conseils : beaucoup de monde depuis la réouverture après le glissement de terrain (2000 personnes/jour), billets de train excessivement chers pour y arriver à des horaires biscornus, chemin des Inca complet jusqu’à la fin Aout.

Qu’à cela ne tienne nous allons nous joindre à Yves, Philippe et Emmanuelle afin de découvrir tels des explorateurs la cité Inca de Choquequirao, une cité en pleine récupération archéologique enfouie dans un écrin de végétation tropicale et très peu fréquentée car très difficile d’accés.

Au programme : 4 jours de marche et 1 journée sur le site, bivouac en pleine nature en complète autonomie, il faut tout emporter (tentes, nourritures) et cinq ânes et trois muletiers nous y aideront, nous nous sentons en forme ; hyper motivés , nous proposons l’aventure aux garçons. Renaud répond « si c’est avec Yves :ok, Axel s’imagine déjà en Indiana Jones (c’est sa folie du moment !). J’ai la nette sensation que l’expérience acquise lors du voyage me permet d’envisager une telle aventure avec confiance et sérénité malgré le challenge. Il faut dire qu’Yves est très rassurant : « on marchera tranquillement et les garçons pourront monter sur un cheval de selle s’ils sont fatigués ».

Le Pérou, pays des Lamas qui ne crache pas quand on les câline sénor 

Sinon, Je peux voler ici grâce à Yves et c’est extraordinaire , surtout pour les arrivées qui donnent lieu à un attroupement d’enfants pas toujours faciles à éviter au moment de l'atterrissage ! Mais quelle joie ! La vue du Sacro sur la vallée sacrée est assez incroyable, outre les terrasses Inca,s il y a des glaciers à plus de 5 000 m.

Premier jour : on charge le 4X4 et nous prenons la direction de Cachora, le village point de départ du trek normalement à 4 heures de Cuzco. Je dis « normalement »car en fait nous allons mettre bien plus de temps : des travaux tout le long de la route nous retardent  ainsi qu’une crevaison. Du coup on démarre la « balade » en pleine après midi vers le col de Capulliyoq à 2940 mètres d’altitude, puis descente dans un canyon extraordinaire. Forcément on doit marcher dans le noir à la lampe de poche , sensation garantie surtout lorsque j’éclaire une énorme tarantule ! brrr ! Nous sommes seuls, la fatigue se fait sentir, les enfants cris d’excitation mais aussi un peu de peur. Nous réalisons alors que ces 5 jours ne seront pas de tout repos. Le lendemain on se lève tôt car il nous faut grimper 12 bornes de montée alors autant éviter le soleil. Bon je ne vais pas m’attarder sur cet exploit mais juste vous préciser que du km 19 au km 31 je trouvais le temps long !! Nous grimpons 2 km par heure tant la pente est raide. Heureusement nous sommes en très bonne compagnie et nous nous découvrons Yves et moi des années passées à Dunkerque dans les mêmes endroits avec des amis communs. Incroyable ! En chemin nous sommes aussi récompensés par des points de vus magnifiques : pointes de glacier, montagnes escarpées, vol de perroquets et j’ai à nouveau la chance de voir de très prêt un serpent, rebrrrr !!!

En deux jours on croise 2 marcheurs et  à peine une dizaine de villageois qui habitent dans ces montagnes sacrées. A chaque fois nous sommes chaleureusement accueillis, nous sommes même invité à célébrer le baptême d’un bébé de trois mois sur le chemin du retour !. Vers 17 heures nous arrivons enfin au campement de Choquequirao. C’est surprenant : il n’y a personne, nous allons visiter seuls ce site, nous y sommes enfin !

Attéro en parapente à Picol (ça s'invente pas ! ) 

Les enfants ont encore le courage de nous accompagner dans la vallée "sacrée" où nous visitons la forteresse de Pisac, ainsi que différents sites incas, nous agrémentons la ballade de jeux de mots plus ou moins réussis ex: les indiens cultivaient dans leur maison : moralité L'Inca binait au fond de la cour à droite!   etc.....

Il faut avouer que les passions archéologiques des enfants s'estompent avec le temps ! les visites des églises et du magnifique couvent seront donc effectuées à tour de rôle à Aréquipa.De même à Miraflores, bord de mer huppé de Lima nous nous contenterons d'une après midi dans un centre commercial (donnant sur l'océan quand même) plutôt que de visiter un énième site ! Il faut avouer en outre que les sites Incas ou pré incas ne présentent un intérêt limité (c'est ni Rome,  ni l'Égypte ! , c'est une civilisation somme toute assez primitive où l'art et l'architecture n'étaient encore qu'embryonnaire ), et que les églises commencent à toutes se ressembler ... Eh oui avec le temps, on devient un peu beauf , ou alors blasés ou bien encore, ..... c'est qu'il est temps de rentrer !

Cyril 

Procession  dominicale à Cuzco

Troisième jour, celui de la visite, la cité s’offre à nous après 30 minutes de grimpette, Renaud râle car son cheval « Bayo » n’est pas admis sur le site. Axel lui marche d’un pas décidé. Nous arrivons dans ce qui fut un atelier de tissage, c’est beau, surprenant, intéressant car Yves nous raconte l’histoire de ces pierres dans le moindre détail.

Le fait d’être seuls toute la journée  facilite notre imprégnation des lieux : la place du cérémonial, lieux des sacrifices, la maison des cadres, on imagine leur vie, Yves répond à nos questions.

Superbe journée mais demain il va falloir penser au retour !

Quatrième jour : chemin inverse, on redescend vers le canyon où l’on installe le campement. J’ai chaud, très chaud, heureusement une trempette dans le fleuve me rafraichi.

En route nous avons fait une « pause baptême » celui d’Alexender, un petit bébé joufflu de 3 mois dont Yves et Renaud sont les parrains. On a le droit à la soupe au quinoa et au poulet à 10 heures du matin mais quel accueil, Yves est très apprécié des locaux.

Cinquième jour : on se lève à 3 heures du mat car nous allons vivre une nouvelle journée de montée, impensable de la faire sous le soleil (37 degrés en bas du canyon). Nous sommes crasseux, fatigués mais heureux et encore un brin motivés : il vaut mieux !!!

On marche à la lueur de notre lampe frontale et avec Cyril nous entendons soudain une présence à quelques pas de nous. Yves nous dit qu’il s’agit vraisemblablement d’un Puma, seule « grosse bête » vivant sur ces montagnes avec quelques ours à lunette. Rebrrrr ! On prend de l’avance, c’est dingue comme l’idée de croiser un puma nous donne des ailes !!!

Oui mais les enfants sur le cheval tardent à nous rejoindre ainsi que Philippe et Emmanuelle. Bizarre. Soudain on entend un hennissement et les cris des enfants.  Que se passe t’il ? Le puma ? Yves redescend mais avec Cyril nous trouvons le temps long. On s’inquiète sérieusement ,il s’est passé quelque chose.

Renaud est sous le choc : le cheval a dérapé et les enfants sont tombés de 5 mètres dans le ravin. Heureusement un cactus a retenu leur chute et Guillermo le muletier a réussi à tirer sur les rennes de Bayo pour le retenir. Renaud est couvert d’épines, Axel noir de poussière, le cheval saigne. Le cheval a  du prendre peur en sentant la présence du puma et a glissé. Un grand merci à Philippe et Emmanuelle qui ont secouru nos petits et que nous retrouvons choqués par l’événement.

Le chemin du retour sera placé sur le thème des animaux sauvages et du courage des enfants condamnés à monter à pied près de 1000 mètres de dénivelé car Bayo est blessé. Malgré leur frayeur, ils sont plein d’énergie nos petits héros de Choquequirao !

Cyril et Odile, le 13 Mai 2010

Le diaporama du Trek 

Diaporama Cuzco et Aréquipa 

Nous avons eu beaucoup de mal à décoller de Cuzco. Déjà il a fallu nous retaper après le trek, ensuite c’est une ville agréable, intéressante et de bonne taille pour se balader enfin nous étions chez Yves et Eléna « comme à la maison » : une bibliothèque chargée en BD et bouquins français, une cuisine chauffée au feu de bois pour nos petits repas du soir …Nous ralentissons encore drôlement le rythme en cette fin de voyage, il est tant de rentrer car nous allons finir par nous enraciner quelque part dans ce vaste monde !!!

En sortant du musée Inca avec Axel (encore terrorisés par les 8 momies que nous venons de voir !), nous croisons la famille Californienne rencontrée en Bolivie et nous découvrons avec surprise que nous prenons le même bus  de nuit pour Aréquipa : chouette   le hasard fait bien les choses, nous allons voyager à nouveau ensemble. En fait ce ne sera pas seulement un voyage mais une nuit de cauchemars que nous allons passer dans un bus  conduit par  un fou de vitesse! Nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit, Renaud et moi avons été malades pendant ces 8 h de route de folie et, furax, à 8 nous avons fait un « sitting » à l’arrivée à 4 h du mat dans le bus. « Que voulez vous que nous fassions à 4h du mat ? Les hôtels sont fermés, pas même un café à trouver à la gare terrestre, nous devions arriver à 6h30 du mat, le chauffeur à conduit trop vite, nous restons dans le bus !!! »

Nous avions pourtant pris la meilleure compagnie de bus mais ici au Pérou les chauffeurs ne conduisent pas ils foncent !!

Aréquipa est une ville « blanche » plutôt jolie. Nos amis Californiens nous amènent dans un hôtel agréable et le lendemain nous passons une bonne journée à Yura, petit village idéal pour profiter des eaux thermales.

Nous partageons mutuellement  les joies de notre voyage et comptons nos derniers jours.

Il nous reste trois jours pour visiter cette ville avant de partir pour une petite plage et de revenir à Lima, notre dernière destination avant notre retour en Europe.

Les enfants sentent la fin du périple et voudrez déjà être de retour alors que Cyril et moi ressentons plutôt une envie de visites effrénées, allez , nous allons encore en profiter …

 

Odile, le 18 Mai 2010

Et même un  film : 

euh il suffit de tourner votre écran d'un quart de tour pour le voir droit sinon, vous pouvez vous allonger sur votre bureau et regarder

La plage de Huanchaco 

Huanchaco ou Mancora ?

 Nous n’avions pas vraiment envie d’arpenter Lima après autant de séjour en « ville ». Et puis à l’idée du retour, la petite famille rêve plutôt d’une « dernière plage au soleil ».

Le problème est que la plus proche nécessite déjà une nuit de bus et ne garantie pas les chaudes températures. Pas grave si elle ne nous plait pas on ira encore plus loin, près de l’équateur, on n’est plus à une nuit supplémentaire de bus…

Huanchaco est un village où s’arrêtent quelques routards fatigués avant de continuer vers l’équateur. La plage est sauvage, belle parsemées de Caballitos de totora, bateaux de roseaux utilisés par les pêcheurs locaux, qui forment d’élégantes silhouettes en bord de mer.

Nous logeons chez Jose Gabriel, un Belge qui habite ici depuis 13 ans. On s’y sent bien mais il manque effectivement quelques degrés pour une baignade décontractée.

Ozeline, une guide française, amie de José nous énumère les visites du coin encore et toujours nombreuses : quels pays fascinant !

Nous choisissons de nous rendre à la « Huaca de la luna », un site Moche (700 ans avant les espagnols) qui va nous surprendre par sa taille et la qualité des bas reliefs polychromes représentant des divinités anciennes,  des sacrifices humains,des animaux et des formes géométriques, superbes !

Ce site sera aussi l’occasion de découvrir une race de chiens peu amicaux avec les enfants : les chiens Incas à poils ras. Par vengeance, Axel les surnommera les « Incachons » ! Dixit : « Ils sont moches et méchants et ont la couleur des cochons ! ».

Finalement on rempile pour une nuit de bus en plus afin de monter à Mancora, soit « LA » plage péruvienne à ne pas manquer !

Ici nous coinçons la bulle depuis quelques jours avec un plaisir immense. On savoure nos derniers jours en pensant à vous tous que nous allons retrouver.

Renaud termine ses matinées scolaires, Axel nage, Cyril rédige déjà les conclusions du blog.

Mancora est une plage prisée par les péruviens le weekend  end grâce à ses vagues de surf. Il y fait chaud mais pas trop, juste ce qu’il nous faut. D’énormes goélettes( frégates) volent au dessus de nos têtes ; des pélicans noirs flottent telles des bouées à la surface de l’eau et des myriades de poissons viennent nous picorer.

Ici pas de mal d’altitude, fini les nuits fraiches, la pollution d’Arequipa, l’insécurité de Lima, on se relaxe avant le grand retour.

 Odile, le 31 Mai 2010

La Plage de Mancora vue du bungalow 

Impressions péruviennes: 

Une semaine bercé par les chansons de Bob Marley, à croire qu’il est né à Mancora ! 

Le Pérou est indéniablement le pays champion de la gastronomie en Amérique du Sud. La richesse archéologique du pays est fabuleuse et bien plus large que les sites Incas et hispaniques. Il y a eu une succession de cultures qui ont laissé des sites variés et assez prodigieux. 

Économiquement , c’est un pays à 2 vitesses on sent une gigantesque différence entre Lima et la province : un modèle de société capitaliste à l’américaine qui fait vraiment rêver : 

Des riches obèses et arrogants, sortant de leur maisons protégées par des barbelés électrifiés. Ils ont de gros 4x4 , des enfants uniques capricieux, et ils s’entassent pour consommer sans aucune modération dans des centres commerciaux « giga plazza »,ultra modernes. De l’autre coté des populations analphabètes, indigentes et souriantes (le Pérou est classé 200 ème pays pour l’éducation !) qui n’ont pas d’accès au système de soins et arrêtent l’école à 12 ans quand ils vont jusque là ! Pas de quoi justifier les fous furieux sanguinaires du Sentier Lumineux (Coco tendances Pol-pot), mais en tout cas une voie d’explication pour comprendre une telle radicalité.

Cyril, le 3 juin  2010.