Indonésie Novembre 09

J’ai envie de vous parler des moments difficiles ou de « l’envers du décors ».

Le blog ne serait pas réaliste s’il n’abordait pas cet aspect du voyage.

Vous, visiteurs vous venez surfer et devenez jour après jour témoin de notre enthousiasme mais nous ne sommes pas toujours souriants en train d’exploser de joie et ce n’est pas tout les jours la fête! Loin de moi l’intention de me plaindre (j’étais bien consciente de la plupart des difficultés avant de partir), mais plutôt l’envie de vous relater le voyage vue de « l’intérieur ».

Cette semaine, nous avons mis en ligne les fabuleuses îles des Philippines, expliqué en bref que nous volions vers l’Indonésie mais nous n’avons pas détaillé notre parcours et nos journées pour y arriver :

7 heures de bateau pour arriver à Coron, 3 journées de transit passées dans les aéroports de Coron/Manille, Manille/Hong Kong puis enfin Hong Kong/Jakarta. Semaine fatigante, où l’on passe des heures à porter nos sacs à les faire et les défaire et les refaire, à attendre,  à surveiller les enfants fatigués…

La présence du palud et de la dengue dans ces zones me terrorise : je passe des heures à vider des bombes d’anti moustiques sur nos pauvres peaux !!

Renaud pleure après avoir mangé des spaghettis bolognaises trop poivrées : grosse crise de larme : « y’en a marre de ces plats poivrés, je n’ai pas de copains de mon âge et je voudrais revoir ma maison de Lille, je vais rentrer tout seul. » Axel lui répond :« mais tu ne peux pas, tu ne sais pas parler chinois ni anglais tout seul ! ».

On m’avait prévenu le cap des 5 mois est difficile pour les enfants : le retour à Lille est encore loin et la motivation liée à la découverte du voyage s’amenuise, sans compter qu’étudier l’école chaque jour avec papa et maman est beaucoup moins drôle qu’une cours de récré !

Autre registre pas drôle : depuis le départ et jusqu’au 21 octobre environ : impossible de manger correctement, une amibe chopée en Birmanie me rappelait chaque jours à son bon souvenir (spasmes etc…je vous passe les détails…).Après 4 visites chez le médecin chinois et 3 antibiotiques différents l’affaire à l’air enfin réglée mais je continue de manger les plats locaux du bout des doigts.

La promiscuité de vivre à 4 chaque jours avec nos sacs et dans quelques mètres carrée ne favorise pas la sérénité familiale et mets parfois nos nerfs à rude épreuve. Arrivés à Hong Kong et levés depuis 6h du mati, Axel ne trouve pas le sommeil dans notre super chambre de 6 m2., Cela n’est pas la première fois qu’il ne parvient pas à se détendre et qu’il nous perturbe quelques unes de nos soirées en prétendant ne pas être fatigué. Bien sûr, Cyril a du mal à garder son calme et ça se termine par de copieuses engueulades…Le changement de chambre chaque jour y est pour beaucoup. Ce soir là je craque et le lendemain épuisés et démoralisés par l’accumulation de fatigue, avec Renaud nous ouvrons de grands yeux complices devant le vol pour Paris affiché à l’aéroport d’Hong Kong.

C’est décidé, après de longues discussions avec Cyril (qui a un rythme différent et dispose de beaucoup d’énergie), nous allons ralentir le rythme et tant pis s’il conviendra de repousser certaines visites à plus tard : il faut en profiter et davantage nous reposer entre les étapes. Ces merveilleux sites se méritent et ne sont pas toujours faciles d’accès (à Manille entre les deux journées d’avion on s’est tapées 4 heures de bouchons pour voir le volcan de Tahal, plutôt rude entre deux journées d’aéroport!).

Voilà donc nos nouvelles dispositions de prises pour les mois à venir : ralentir pour encore mieux en profiter.

Odile, le 19/11/09

Depuis la Birmanie nous n’avions ressenti un accueil aussi agréable.

Les Indonésiens nous apparaissent doux, souriants, honnêtes, respectueux et très accueillants.

La route qui nous mène de Bogor à Pangandaran est longue, sinueuse est très chargées (plus de 9 heures) mais est super jolie : on y découvre les cultures de thé et les rizières en terrasse au col de Punçak.  Les silhouettes de volcans parsèment l’horizon.

C’est aussi sur cette route que l’on se fait une bonne frayeur, (j’en frissonne encore). Tandis que nous terminons notre repas sur une aire d’autoroute, les enfants jouent à l’extérieur près des arbres. Soudain Renaud hurle en courant, tenant Axel par la main : j’ai vu un serpent !! Je vous jure qu’il y a un serpent ! Moi, sceptique (Renaud a toujours peur des animaux !) je vais voir tranquillement leur terrain de jeux et là, je vois de loin comme un vieux bout de tuyau d’arrosage jaune, sauf qu’un indonésien dans sa voiture me dit : snake, snake !! Et oui Renaud a raison : il s’agit bien d’un long serpent jaune près de l’arbre où Axel jouait. Bon il faut avouer….ce serpent était mort ! OUF !

Cyril est très surpris par l’évolution de ce pays vers la modernité en 15 ans (routes goudronnées, magasins achalandés, prix multipliés par 2 ou 3…). Moi je me laisse surprendre par la beauté de cette longue plage sauvage de surf de Pangandaran. Cet endroit est idéal pour faire du body board, se reposer et reprendre notre souffle.

Au «  steak house » les quelques touristes européens se retrouvent autour d’une bière, d’un poulet saté ou d’un  nasi goreng (plat local à base de riz frit) en écoutant de la bonne musique.

Nous retrouvons sérénité et bonne humeur après une semaine au rythme trop chargé.

 Les rizières

Balade dans la jungle indonésienne

Dindine, un jeune indonésien rencontré au steack house, parle un très bon français et nous propose de nous guider pour "trecker" dans la jungle.

La ballade démarre tranquillement par le parc national et très vite nous nous retrouvons au coeur d'une végétation très dense. D'énormes ficus, palmiers, rotins, frangipaniers, tecks, lianes...s'élancent au dessus de nos têtes et nous empêchent même de voir la couleur du ciel.

Rapidement l'humidité, la chaleur et cette densité de plantes amènent une sensation d'oppression pas franchement agréable. Au bout d'une demi-heure nous buvons quasiment la moitié de notre stock d'eau minérale. J'interroge Dindine: "euh, c'est par où la sortie?!!". Il me répond: "Pas de problème, je connais bien la jungle, c'est mon jardin et ensuite vous pourrez vous rafraichir dans une cascade". Renaud lui, pose sa question habituelle : "ya des serpents ici ?"réponse: "bah oui et des gros !"   On fini par se rendre à l'évidence que ce milieu qui nous est inconnu est un fabuleux endroit de découverte où il convient de se détendre pour l'apprécier à sa juste valeur.  Axel en tête (infatigable et intarissable!), nous oublions donc notre peur des cobras et en avant marche!

Dindine doit parfois rechercher les traces de la piste car en pleine saison des pluies les arbres repoussent très vite. Seuls, à 4 avec les animaux qui font un boucan d'enfer on se sent devenus des explorateurs d'un jour! Notre marche de 4 heures sera récompensée par une baignade dans une piscine d'eau naturelle formée par une cascade avec vue sur mer !

En chemin nous avons vu des singes, un grand varan, d'énormes papillons et libellules de toutes les couleurs, des "porcs qui piquent" dixit Axel,des millions de moustiques et même pas de cobra...

Odile, le 27/11/09

Escapade au Mont Bromo.

En quittant Jogjakarta, nous faisons une halte de 24H au Mont Bromo, Volcan actif 

qui a l'avantage d'être relativement accessible. ( 9h de bus et 600 Km quand même, avec une route de montagne assez cahotique sur la fin pour gravir les 2 300 m d'altitude  ).

Le spectacle est assez extraordinaire et nous ne regrettons pas d'y passer une nuit, plutôt que de repartir après le lever du soleil comme le font beaucoup de touristes plus pressés que nous ne le sommes!

Là encore pleins de rencontres sympas et chaleureuses avec les indonésiens : un groupe de "motards à mobylette" et des lycéennes qui se battent pour se  prendre mutuellement  en photo avec Renaud. Comme elles sont une trentaine,  la séance photo dure la moitié du repas ............

Réveil magique à 5h du matin , sortant du lit on a une vue panoramique assez extra: le cratère emmerge d'une mer de nuages, il fume d'un panache blanc et épais, dans un ciel azur immaculé. Les crêtes,  illuminées les unes après les autres sont dorées, je tire Odile du lit pour partager mon émerveillement devant ce paysage.

L'ascension est elle,  sans grandes difficultés (surtout pour les enfants juchés sur des chevaux), la vue du cratère béant et fumant est à la hauteur du panorama, de plus en tendant l'oreille on entend le ronflement du volcan, l'odeur de souffre, légère,  me  rappelle la chimie au lycée.

C'est quand même un peu raide et Renaud se demande s'il n'a pas le vertige .....

Nous repartons ensuite de nuit,  vers Bali.