Chili février 2010

Santiago vue d'une colline 

Tremblement de terre:

J’ai eu la plus grande peur de ma vie, celle qui vous tord le bas du ventre et vous donne envie de vomir. A 3h30 du mat je dors profondément avec Renaud et Axel à l’hostal « donde la cucha », Cyril pour la première fois est parti écouter une chanteuse dans un bar avec des chiliens.( Nous venons de vivre notre premier vrai « coup de cœur » du voyage, ici à Valparaiso et décidons d’y rester plus longtemps afin de profiter de l’ambiance de cette ville). Soudain, Felipe le gars de l’hôtel entre en furie dans la chambre en criant « terramoto, terramoto ! » et prend Axel dans les bras et m’ordonne de le suivre avec Renaud afin de nous réfugier en bas dans l’arche de la porte de rue. Je ne comprends rien et l’air ahuri Renaud me demande « s’il y a la guerre ».Des morceaux de plâtres tombent du plafond, la  maison tremble, des vitres cassent et je réalise alors que je suis en train de vivre l’horreur d’un tremblement de terre. Heureusement nous sommes en bonne compagnie, les Chiliens de l’hotel nous expliquent la marche à suivre et tentent de nous rassurer. Cyril nous rejoint rapidement  excité par ce qu’il vient de vivre lui aussi. Felipe nous explique alors que nous devons dormir habillés et préparer nos sacs « au cas où… ». Depuis cette secousse estimée à 6 sur l’échelle de Richter, une bonne  dizaine de secousses continuent à nous rappeler cette sensation de peur vraiment désagréable, ce matin encore nous avons été réveillés par une secousse estimée à 4. Il parait que cela peut durer encore 48 heures. Personnellement je ne serai rassurée que lorsque je serai dans l’avion qui nous emmènera en Argentine le 4 Mars normalement.

Odile, le 28/02/2010

Ça bouge à Valparaiso! 

Valparaiso on adore et quand notre cœur fait boum tout avec lui fait boum, même les immeubles !  

3H00 du mat  et crac ça dure entre une et deux minutes,  c’est très très long, je suis dans un « clandestino »(bar peu officiel de nuit)  sur le toit d’une maison , elle-même perchée sur une colline . La vue à 360° est magnifique et puis, tout s’éteint en quelques secondes et ça tremble de plus en plus fort : les verres tombent,  puis les bouteilles enfin l’étagère ou trônait une énorme télé,  quel boucan ! On est stupéfaits ! en rentrant à l’hôtel ou (pour la 1ère fois en 8 mois, pas de bol)  j’ai laissé Odile et les enfants , je traverse les rues noires de monde , en pyjama ou en sortant des boites et bars, il y a des milliers de gens hébétés,  parlant tout bas , les images du début de l’Etoile Mystérieuse me viennent en tête. On se retrouve donc ensemble pour la première réplique,  Renaud et Odile ne sont franchement pas rassurés, ils me racontent :

 Odile n’a pas pris le temps de s’habiller, elle est descendue en slip dans la rue, Renaud lui, un peu ahuri au réveil  a demandé si c’était  la guerre tandis qu’Axel nu était dans les bras de Felipe,  le réceptionniste de l’hôtel qui a alerté tout le monde, dés les premières secondes .

Il y a eu environ 10 répliques importantes, la dernière en début d’après midi, dans une ville désertée. Dur de trouver un restau ouvert, celui dans lequel on rentre passe « I will survive » on rit avec Renaud.

Que d’émotions, quel spectacle ahurissant, un sentiment d’humilité s’impose naturellement.

 

Cyril,  le 27/02/2010.

Arrivée au Chili 

Il manquait à ce récit de voyage une petite histoire de douane ; c’est chose faite.

« Il était une fois Odile qui avait gardé une jolie pomme « royale gala » new-zélandaise dans le fond de son sac à dos. Cyril ne l’avait pas signalée sur le formulaire de déclaration de douane mais une vilaine douanière chilienne particulièrement scrupuleuse saisit la pomme passée aux rayons X et s’écria : « dans notre pays ne pas déclarer une pomme est une infraction ! ». Cyril se retrouva au poste de police et du attendre 2 heures avant de passer devant un tribunal qui fut particulièrement clément. »

Bilan : 2 heures d’attente (après un vol de 12 heures c’est un peu rude ) et un Cyril particulièrement détendu durant son « arrestation », c’est qu’après 8 mois de voyage on est  particulièrement relax !

 Odile , le 26/02/2010

 Quelle meilleure spécialité typique chilienne qu’un interrogatoire ?  Audiencia en espagnol

C’est chose faite, et sans tarder, dés la douane franchie, mes premières locutions espagnoles sont assez approximatives « haber 2 hijos y 2 menzannas ma solo uno hijo comere un menzana so y no se que un mas menzana en el bagageo de ma mujer …. » Ni visite au stade national , ni saut d’avion sans parachute, pas même un coup de matraque , le Chili de Bachelet (Michelle…) est,  loin du cliché un peu daté que l’on a !

Par contre,  je ne suis pas déçu par les flics, 2h de paperasse en double exemplaire, trois interlocuteurs se succédant  pour incinérer une pomme, ils suivent le règlement scrupuleusement selon la devise militaire bien connue, « Réfléchir, c’est déjà désobéir ».  Bon allez, comme disait Eve à Adam ou bien Mme Tatin à son mari, je ne sais plus très bien « on ne va pas en faire un plat » ! Je me console en pensant au 300 $ qu’a du payer la japonaise me précédant, pour des graines , et que j’ai finalement évité !

Cyril,  le 27/02/2010.

Une belle semaine de rencontres :

Nous sommes au coeur de la vieille ville , en quelques jours on rencontre les gens du quartier, Alberto et Sandra anciens exilés à Paris ont un atelier de photo,  lieux de rendez vous ou l'on prend des pots avec pleins de monde. C'est un coin de francophonie, bien sympa! La veille de notre départ, on a même droit à un repas d'adieu bien arrosé d'un excellent vin chilien    

Il y a aussi un groupe d'étudiants français avec qui on partage un BBQ dans la rue. Nous  prenons aussi un verre avec 2 expats barcelonais Jean-Batiste et Emilie qui terminent leur périple en Amérique du Sud.  http://www.nuevo-mundi.blogspot.com

    . Renaud et Axel jouent pendant des heures au ballons dans la rue. Ils se sont liés avec les enfants du quartier et adorent cette ambiance !

Adios  los amigos de la rue Cumming :

Les rues de Valparaiso sont hyper animées.

L'ambiance au Chili nous enchante:

Nous sommes un peu surpris, le Chili est un pays moderne, vraiment sympa,  assez bohême, les gens que l'on rencontre sont chaleureux, cools,  drôles et relax. ça nous fait penser à Barcelone, (le coté espagnol rural, austère et catholique, en moins).

A Valparaiso, 

Il y a plein de bistrots sympas , les gens chantent et font la fête jusque pas d'heures, accordéon, bandonéon, contrebasse ou violon résonnent dans les rues, c'est pas l'idéal pour dormir, sans parler du décalage de 8H avec la Nouvelle Zélande on s'en remet tout juste après une semaine. Il y a des ateliers,  des bouquinistes un peu partout, des spectacles de rue , des vendeurs de bricoles sur les trottoirs , et des centaines de chien errants. 

Tout est vieillot et un peu délabré, on dirait un squatt géant ! Que l'on est loin de l'ambiance aseptisée, disciplinée, du monde anglo-saxon que nous quittons! Ici on se touche, on s’embrasse, on rit fort et on picole joyeusement.

 

Ambiance bohême ou squatt  particulièrement typique de Valparaiso :