Règles d'Impro

il n'existe, aucun classement des règles qui régissent l'improvisation. Nous les partageons tous, mais nous ne leur donnons pas la même importance. A Théâmorphose nous défendons une vision où les règles les plus importantes sont aussi celles qui demande le plus d'effort. Pourquoi ?! Parce qu'elles ne sont pas logiques aux yeux du grand public. Par exemple "se taire" pour être un bon improvisateur sera primordiale. Être un bavard.e sur scène ne fera, en aucun cas, de vous un.e bon.ne partenaire de jeu ! Il faudra jouer pour la scène et non pas pour plaire au public ou jouer, jouer, jouer pour éviter les silences. Un.e bon.ne improvisateur.rice fait et se fait confiance. On peut citer aussi : rebondir (non pas comme un ballon), échouer (c'est une ressource vous verrez), se tromper (est créatif) ......... Vous trouverez ci-dessous quelques lois, règles, conventions, principes ou doctrines qui guident ceux qui pratiquent l'improvisation théâtrale.

- Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi.

    Bien trop souvent, les débutants (et les improvisateurs bavards) pensent que jouer c'est combler le vide dû au silence. Mais il en est rien. Car comme le dit l'adage "Il y a théâtre entre deux répliques". Tout le reste n'est que, pingpong de répliques, tentatives vaines d'effacement de notre peur devant le silence. Or, quand les mots sommeillent, quand le fracas des pauvres injonctions verbales nous laissent tranquille, alors la communication trouve sont terrain pour pousser et s'épanouir ! ..... Communiquer avec l'autre n'est en aucun cas  le saouler avec nos mots, mais c'est échanger un moment de vie.

- Jouer c'est répondre !.....

    Une limite récurrente chez un improvisateur c'est son incapacité à "écouter". Et donc à saisir les moments d'improvisation.

    Mais, vous allez me dire - Quand je suis sur scène et que je réponds à mes camarades ! J'improvise puisque rien n'est écrit !?.....

    Oui ! C'est ce qu'on demande à un(e) débutant(e), pas à une improvisatrice, un improvisateur.

    Bien souvent, pour ceux qui ont des facilité à d'inventer ils n'ont aucune difficulté à dissimuler leur maque d'écoute. Pour cela il utilise des stratagèmes ( introduction, dans l'histoire, d'éléments qui sont donnés par leurs camarades (vous voyez qu'ils écoutent !...)). C'est tout simplement pour mieux ramener les évènements à leur propre main. C'est généralement inconscient, et c'est la peur de perdre le contrôle qui génère cette attitude !..... Certain sont tellement fort dans ce domaine, qu'il manipulent leur monde ! Et ils n'en ont même pas conscience !.....

Mais, avec l'habitude, le public et les autres improvisateurs ne seront plus dupes !....

    Enfin, pas complètement. Car, quand c'est bien fait, nous avons beaucoup de mal à savoir ce qui cloche ! Mais, c'est sûr, il y a bien quelque chose qui cloche ! Quand vous verrez que sur scène, arrive un évènement inattendu et tout le monde (le public et certains improvisateurs) espère que l'histoire va suivre ce nouveau rebondissement ! Et bien notre improvisateur "sourd" lui, va tout mettre en oeuvre pour que tout redevienne comme avant. Juste pour seule concession, un petit détour pour expliquer pourquoi cet évènement n'a pas d'importance et qu'il faut revenir sur le chemin préétablit et Hop nous voilà de retour dans une histoire balisé et sans improvisation !

On va à l'improvisation pour prendre ce "petit" risque d'accepter l'inattendu, or quand on ne respecte plus cette envie, le confort redevient notre seul espace de jeu.

    Je précise de suite, que bien sûr, tout n'est pas de la faute à notre improvisateur test; non ! La formation en elle même est en cause. Car pour avancer dans les méandres de l'improvisation, bien souvent, des systèmes basiques de jeu, d'exercices, très codifiés, fait pour réussir (très utiles pour le début) sont donnés aux débutants. Et ceci pour que rapidement, ils acquièrent de la confiance, pour qu'ils arrivent à jouer ensembles. Or si ces systèmes sont très utiles au début, ils aussi un piège, pour certains ils seront la seule manière de faire et ils pratiqueront une improvisation de conventions, de schémas ou de lazzi*. Tout ceci apportera à notre improvisateur du confort, de la sécurité, du moins au début. Il joue, il s'amuse, mais n'ont pas les outils pour s'épanouir en impro en toutes circonstances.

    La pratique de l'improvisation est, c'est vrai, plutôt compliqué. Les meilleurs arrivent à être dans l'instant présent. A avancer, pas à pas, tout en gardant de la fraicheur pour écouter ce qui se joue sur scène ici et maintenant. Ils ont (ces comédiennes et ces comédiens) un réserve émotionnelle qui leurs permet de répondre simplement à la proposition de leur camarade de jeu.

    Voilà l'art difficile de l'improvisation. Accepter de ne pas savoir ce qui va se passer dans les 20 secondes à venir ! Choisir sur scène une voie improbable, et ne plus suivre ce que l'on penser juste ou bien. Bifurquer, pour quitter sa zone de confort et essayer de réaliser l'ultime figure de style de l'improvisation : Être au présent !

(*Italien lazzi, jeux de scène bouffons)


"Le maître fait ce qu'il doit faire et s'arrête. Il comprend que l'univers sera à tout jamais hors contrôle. Et que d'essayer de dominer les évènements va à l'encontre du Tao (de la voie)." 

Lao Tseu