Santé-Sécurité (SST)

La santé et la sécurité des pompiers doit être une préoccupation constante sur les lieux d'une intervention d'urgence. Le contenu des divers programmes de formation des pompiers au Québec reflète d'ailleurs très bien la priorité qu'est donnée à cet aspect de la profession. Malheureusement, au quotidien, les manquements aux règles de l'art en matière de santé et de sécurité sont courants. Des manoeuvres et pratiques dangereuses se voient sur presque toutes les interventions dans notre région.

Durant les dernières années, le monde québécois de l'incendie a eu sa part de tragédies. On pense entre autre au Capitaine Marleau (21 janvier 2006, Montréal), au pompier Émond (4 mars 2008, Varennes), au pompier Manseau (9 mars 2008, Val-des-Monts), et à plusieurs autres dans le passé. À ces décès s'ajoutent bien sûr plusieurs dizaines de pompiers blessés dans une multitude d'incidents durant des interventions, et même quelques citoyens blessés par des équipements de lutte contre l'incendie. Plusieurs des ces accidents ont fait l'objet d'études approfondies par la CSST et d'autres organismes, et différentes directives et mesures de sécurité ont été recommandées ou imposées pour prévenir des accidents futurs.

Malheureusement, la sécurité des pompiers continue d'être compromise, et ce quotidiennement. Bien que des directives opérationnelles, normes et autres règles existent pour régir pratiquement tous les aspects du travail des pompiers, leur application est fréquemment déficiente ou inexistante. Quand les pompiers sont en quantité insuffisante en début d'intervention (ce qui arrive à tous les jours) ou sur le stress de l'incident, les règles de l'art en matière de santé-sécurité sont souvent oubliées, soit par manque d'attention, par stress ou par l'effet «tunnel». Ce comportement s'applique également aux officiers, qui par le stress de la gestion de l'intervention, se concentrent souvent surtout sur les activités de suppression et pas assez sur les aspects de santé et de sécurité.

Cette situation fonctionne un certain temps... jusqu'à temps qu'un incident survienne. Est-ce que c'est après un décès ou un accident grave qu'il est temps de se dire «nous aurions dû en faire plus pour prévenir cet accident»? La santé et la sécurité, c'est une question de proactivité; c'est une question de prendre aujourd'hui des mesures visionnaires qui préviendront les accidents futurs; c'est une question d'investir aujourd'hui dans la vie de vos pompiers et non de jouer avec elle.

L'arrivée du schéma de couverture de risques au sein de notre MRC vient renforcer le besoin pour la municipalité d'être pro-active en matière de santé et de sécurité dans son service incendie. Avec l'instauration de réponses multi-casernes systématiques, le nombre d'appels où nos pompiers seront appelés va inévitablement accroître de manière significative, tout comme le nombre de pompiers qui viendront en entraide sur notre territoire. De nouvelles orientations modernes et structurées en santé et sécurité deviennent absolument nécessaires.

Considérant la réalité des interventions d'ici et d'aujourd'hui, la seule option réellement efficace pour renforcer de manière proactive la sécurité des pompiers est de mettre en place un plan de santé et sécurité complet et efficace, et d'en assurer l'application et l'évolution par la formation d'un comité de santé et sécurité et la nomination d'un officier santé-sécurité au travail. C'est précisément ce que la municipalité et le service de sécurité incendie de Saint-Dominique ont débuté depuis janvier 2011 avec la mise en place officielle du Projet Santé et Sécurité 2011-2013.