Pascal Engel, directeur d'études de l'EHESS (TH) ( CRAL )
S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.
Lundi de 15 h à 17 h (salle 5, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 2 mars au 8 juin 2020
Ce séminaire proposera dans un premier temps une analyse de la nature des valeurs esthétiques en abordant les questions classiques : sont-elles objectives ou sont-elles l'expression de nos sentiments ou de nos goûts ? Relèvent-elles de nos jugements ? de notre sensibilité ou de notre raison ? En quelles sens sont-elles relatives ? Quelles sont leurs relations aux autres types de valeurs, notamment morales et épistémiques ? Quelles sont les catégories qui délimitent le domaine de l'esthétique ? Dans un second temps on analysera ces mêmes problèmes en relation avec la catégorie du kitsch, en architecture, peinture, musique et surtout au cinéma, en partant des anayses classiques de Broch, Greenberg et autres.
Ce séminaire est accessible sur la plateforme d'enseignement de l'Environnement numérique de travail de l'EHESS :
Mots-clés : Esthétique, Philosophie,
Jérôme Dokic, directeur d'études de l'EHESS ( IJN )
Pascal Engel, directeur d'études de l'EHESS (TH) ( CRAL )
Cet enseignant est référent pour cette UE
S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.
Mardi de 13 h à 15 h (salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 3 mars au 2 juin 2020
L’épistémologie naïve ou naturelle est l’ensemble des compétences et des concepts que nous employons quand nous parlons ordinairement du savoir : croire, connaître, percevoir, juger, se souvenir, entendre, affirmer, nier, dire, expliquer, comprendre, etc. Ce séminaire se proposera d’en faire la cartographie, et de la discuter à partir des travaux de psychologie cognitive (connaissance de base, théorie de l’esprit), d’anthropologie et de psychologie du développement (core knowledge, acquisition du langage et des concepts, psychologie du raisonnement). Forme-t-elle un domaine unifié ? Comment attribuons-nous les états ou attitudes épistémiques correspondantes ? En quel sens est-elle une épistémologie, c’est-à-dire un corpus de concepts et peut-être de doctrines quant à la nature de la croyance, du savoir et des autres notions épistémiques ? Ces notions sont-elles invariantes ou essentiellement contextuelles ? Jusqu'à quel point sont-elles liées à nos notions ordinaires quant à l'action et aux intentions ?
Ce séminaire (second semestre 2020-21) portera sur l’œuvre de Jonathan Swift, et étudiera particulièrement sa satire, du point de vue politique, philosophique et littéraire.
On examinera l’arrière-plan anglican de l’œuvre de Swift, et ses relations avec les membres du Scribbelius club, en particulier avec Pope. On étudiera le Tale of a Tub et les Gullivers travels comme critique des philosophes de son temps, et sa place au sein de la tradition satiriste, ainsi que son héritage contemporain. On étudiera son ironie, dans la lignée du séminaire de 2014-15, et ses affinités littéraires. On s’interrogera sur les raisons de la colère et de l’indignation du Doyen.
Bibliographie de base
On utilisera les œuvres de Swift dans la Cambridge Edition, l’édition de Claude Rawson, , Oxford World’s Classics, 2008 ; , The Essential Writings of Jonathan Swift, Claude Rawson et Ian Higgins (éd.), New York Norton, 2010, et les traductions françaises suivantes : Voyages de Gulliver, ed. Tadié, Garnier Flammarion, Œuvres,
Ed. Emile Pons, Pléiade Gallimard. Correspondance avec le Scribellius club, ed. Allia
Et S.Duval, M. Martinez, La satire, A.Colin 2000 ; Fox, ed.The Cambridge Companion to Jonathan Swift, Cambridge, Cambridge University Press, 2003
voir https://enseignements.ehess.fr/2020-2021/ue/237
On associe couramment les valeurs et les normes, mais elles n’appartiennent pas aux mêmes familles de concepts. Peut-on inférer les secondes des premières et vice versa ? S’appliquent t-elles dans tout le domaine du normatif (cognitif, pratique, esthétique, social) ? Faut-il adopter des conceptions de type réaliste ou de type anti-réaliste. On examinera ces questions à la lumière des travaux récents de méta-éthique.
Les premières appartiennent à la famille évaluative de bon, mauvais, valable, bien et mal, alors que les secondes relèvent de la famille déontique, obligatoire, défendu, permis, interdit, devoir, mais aussi de la notion de raison. Les premières semblent plus « épaisses », et plus riches, alors que les seconde sont lus « fines » et plus pauvres. Les théories éthiques conséquentalistes s’appuient sur les premières, alors que les éthiques déontologiques s’appuient sur les secondes.
Bibliographie élémentaire
R. Ogien et C. Tappolet, Les concepts de l'éthique, Paris, Hermann 2009
O Desmond, S.Lemaire, P. Turmel, Manuel de méta-éthique, Hermann 2019
A. Zielinska , dir. Textes-clés de métaéthique, choix d’articles, traduction et introductions, Paris, Vrin, 2013.
Ewing, A.C., 1947. The Definition of Good, London: Macmillan
Daniel Star, ed 2018 Oxford handbook of reasons and normativity, Oxford university Press
Jonathan Way & Daniel Whiting (eds.), Normativity: Epistemic and Practical. Oxford: Oxford University Press. pp. 90-114, 2018.
Massin, O. "Desires, values and Norms", ion F. Lauria, ed. Desires, Oxford University Press
Von Wright, Norm and action 1958
voir https://enseignements.ehess.fr/2020-2021/ue/239